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Rapport sur l'homophobie 2014 • Commerces et servicesemprunt bancaire,ne sont par ailleurssouvent accessibles qu’auxseuls couples hétérosexuels. Surce terrain également, il est inadmissibleque les homosexuel-le-sne puissent entrer dans les cases,d’autant que ce problème spécifiqueest aussi signalé à l’encontrede certaines administrations publiques.Cesdernières devraient pourtantêtre exemplaires mais leursrésultats demeurent insuffisants(7 % des cas).Tant dans l’exécutionde leurs missions que par le comportementde leurs agent-e-s,elleslaissent encore le champ libre àtrop de discriminations.Au cours d’une année pourtantmarquée par une grande avancéepour les couples de personnes demême sexe,force est de constaterque dans les commerces et services,lecouple doit souvent subirune double peine.Chaque instantpartagé à deux peut en effet serévéler l’occasion d’une nouvellestigmatisation : dans les transports,insulté-e-spar un chauffeurde bus ou éconduit-e-s par untaxi ; dans un gîte, où l'on refusede les saluer, ou dans un hôtel,menacé-e-s de mort par ungroom ; dans leur banque, où onleur interdit l’ouverture d’uncompte joint ;et jusqu’en boîte denuit, où un simple contact s’accompagned’une violente mise àla porte.On comprend ainsi aisémentque si le mariage est désormaisun rêve accessible à tou-te-sceux-celles qui le souhaitent,son organisation reste toutefoisun cauchemar pour bon nombrede couples homosexuels. Entrele-la notaire refusant d’établir lecontrat de mariage ou les presta-FocusIsabelle et Laura, couple d’une trentaine d’années,se ressourcent en Corse pour leurs vacances d’été.A la faveur d’un coucher de soleil, elles décident degoûter la cuisine locale et prennent place surla terrasse d’un restaurant de plage. La soirée se passebien mais à mesure que les deux femmes serapprochent, se tenant discrètement la main,le service, lui, s’allonge.A l’arrivée d’autres client-e-s,le déni de service devient manifeste. Plus d’une heuredurant, le couple attend qu’on daigne les débarrasserpour commander les desserts. L’agacement atteint soncomble lorsque leurs appels, quand ils ne sont pasignorés, ne reçoivent pour réponse qu’un regarddégoûté. Exténuées de ce manque d’attention etchoquées par une attitude ouvertement lesbophobe,Isabelle et Laura demandent l’addition. Cette dernièrene venant toujours pas, elles choisissent de payerau bar. Gardant leur calme, elles répondent de façondiplomate lorsque la gérante leur demandeironiquement si « tout s’est bien passé ».Avec le sourire, celle-ci ose justifier l’attente parl’affluence, bien que le restaurant soit désert.Laura, énervée, pose alors sèchement ses espèces surle comptoir et se dirige vers la sortie. Isabelle ne peutque, impuissante, voir la gérante furieuse courir aprèssa compagne et la saisir hystériquement par le col.Essayant de calmer le jeu, elle propose de partirsur-le-champ mais rien n’y fait, les menaces et insulteslesbophobes déferlent. « Mets-lui un bâton dansle cul pour la calmer », se voit ainsi conseiller Isabelleà l’adresse de Laura. Les deux femmes se pensentsorties d’affaire lorsque deux hommes s’approchent,mais c’est à la patronne qu’ils proposent de l’aide.« Vous nous devez le respect, espèces de gouines »,« Pétasses de goudous » leur sont ainsi assénés partrois personnes haineuses. Le couple n’avait jamais été

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