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81Internet sert de véritable défouloir pour tenir desdiscours homophobes, et le ton est véritablementmonté par rapport à 2012, puisque les proposde rejet et d’ignorance, insultants, menaçants etdiffamants ont été malheureusement plus quejamais monnaie courante au cours decette année.Le débat sur le mariage pourtou-te-s a joué à plein pour libérer laparole homophobe,y compris sur le Web.Réagir à un article de presse, participer àun forum ou publier son avis sur lesréseaux sociaux est très facile, d’autantplus quand l’anonymat est permis, et dans lecontexte d’un débat passionné, la modération despropos n’est pas chose aisée.Il faut noter une forte corrélation entre le nombrede témoignages reçus et l’actualité. Le mois de janvierrassemble à lui seul 18 % des témoignages reçusen 2013 (des manifestations importantes de soutienou d’opposition au mariage pour tou-te-s onteu lieu à ce moment de l’année),le mois d’avril correspondà 11 % des témoignages (vote de la loi), eten raison de hashtags (mots-clés précédés d’undièse) homophobes très présents sur Twitter en août,celui-ci représente 24 % des témoignages de 2013.Les réseaux sociaux, vecteurs privilégiés del’homophobieCette homophobie sur Internet s’est bien sûrexprimée sur des espaces variés.Les réseaux sociauxn’y ont pas échappé. Cette année, prèsde la moitié (49 %) des 1723 témoignagesreçus concernent des proposhomophobes et/ou transphobes tenussur la plateforme de micro-bloggingTwitter ;140 caractères suffisent amplementpour tenir des discours pouvantatteindre une violence rare. Et, commeen 2012, les hashtags homophobes ont fleuri,tels que « #LesGaysDoiventDisparaitreCar »,« #UnGayMort », « #IlFautTuerLesHomo-sexuels »,ou encore le hashtag de ralliement « #TeamHomophobe» de celles et ceux qui revendiquaientleurs propos haineux. Un exemple de ce que l’onpouvait trouver : « #LesGaysDoiventDisparaitreCarles gays ne sont pas humains, il est donc tout à faitnormal de les exécuter » (les fautes d’orthographe# IlFautTuerLesHomosexuels«C'est unemaladiementale»ont été corrigées pour faciliter la lecture). Plusieursde ces hashtags se sont retrouvés en « trendingtopics », c’est-à-dire parmi les sujets les plusdiscutés à un moment donné sur le réseau social,devenant visibles à tous ceux et celles qui se connectentsur le site Twitter.Tou-te-s les utilisateurs-tricesde ces hashtags n’étaientpas homophobes, car une part importanted’entre eux les dénonçait, maisils alimentaient par la même occasionleur utilisation, renforçant de fait leurplace en trending topic.SOS homophobiea par ailleurs obtenu en 2013 un statut particulierauprès de Twitter pour pouvoir signaler rapidementà la plateforme sociale un hashtag haineux pourle faire désindexer de la liste des trending topics,etainsi éviter qu’il ne gagne en visibilité inutilement.Cela ne supprime pas les propos homophobes,maisc’est déjà une petite avancée. Bref, du mieux,mais encore loin d’être suffisant à nos yeux.L’an dernier, 21 % des témoignages reçus concernaientFacebook, autre réseau social d’importance.Cette année,cette part a légèrement diminué,à 17%,mais cela suffit pour faire de Facebook la deuxièmesource de propos homophobes et transphobes aprèsTwitter. A travers des commentaires et discussionsprivées,bien sûr,mais aussi par le biais de pages publiquesou de groupes créés et dont les « fans » (ceuxqui cliquent sur le bouton «J’aime» de la page) revendiquentleur homophobie. Les proposlaissent peu de place à l’interprétation, entémoignent leurs noms évocateurs :« Homophobe jusqu’aux couilles »,« L’homosexualité est contre-nature »,ou encore « Homophobes et FIERS ».De nombreux témoignages rapportaientune incompréhension à ce que ces propos soientencore visibles, et ce malgré les signalements faitsauprès de Facebook et Twitter. Le retrait de cespropos n’est pas une chose aisée, ni immédiate, etla réactivité en la matière des plateformes socialesest un point qu’il leur faudra développer à l’avenir.Autre preuve que les réseaux sociaux se sontlargement faits l’écho du débat sur le mariage pour

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