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Institut<br />
Pasteur<br />
Un programme novateur contre<br />
les infections nosocomiales 37<br />
Christophe d'ENFERT<br />
Chef de l'Unité postulante Biologie et Pathogénicité<br />
fongiques - Responsable du programme<br />
Institut Pasteur – Client de <strong>BNP</strong> <strong>Paribas</strong> - Paris Montparnasse<br />
Il s’appelle Candida albicans, c’est un champignon microscopique et depuis<br />
près de trois ans, il est dans le collimateur des chercheurs de l’Institut Pasteur.<br />
La raison ? Cette levure que l’être humain héberge naturellement dans ses<br />
systèmes digestif et urinaire, figure en bonne place parmi les agents responsables<br />
d’infections nosocomiales – ces maladies que l’on attrape à l’hôpital et qui peuvent<br />
entraîner la mort du patient. Cette place, Candida albicans la doit sans doute en<br />
partie à sa capacité à proliférer en colonies (appelées biofilms) sur des structures<br />
inertes, comme des cathéters ou des prothèses, et à devenir ainsi très résistante<br />
aux traitements antifongiques. Pour parvenir un jour à neutraliser ce champignon,<br />
l’Institut Pasteur a dé<strong>velop</strong>pé un programme novateur sur de nombreux points<br />
"à la fois dans les approches retenues et dans la thématique abordée".<br />
Outre la combinaison des recherches complémentaires de trois groupes au sein<br />
de l’Institut Pasteur, le programme se caractérise par l’utilisation de la génomique<br />
(l’étude à grande échelle des gènes et de leurs fonctions) et une nouvelle approche<br />
dans l’étude des champignons. "Avant, on regardait dans un milieu de culture<br />
chaque bactérie ou chaque champignon se dé<strong>velop</strong>pant indépendamment<br />
des autres." À l’Institut Pasteur et dans d’autres centres de recherche dans<br />
le monde, on pense désormais qu’il est plus pertinent d’observer la communauté<br />
microbienne dans son ensemble (le fameux biofilm). Enfin, le programme bénéficie<br />
de la coopération de neuf équipes européennes, "importante à la fois pour acquérir<br />
des techniques nouvelles et pour avoir accès plus rapidement à l’information".<br />
Avec toujours, pour horizon, une thérapie. "Même si l’étude des biofilms est<br />
délicate, on peut envisager, dans les années qui viennent, des retombées en<br />
termes d’applications. Et là, nous aurons gagné."