Si vous réussissez à l’entendre, ce<strong>la</strong> peut vous aider énormément. « Mais alors, il faudraitne plus rien créer <strong>du</strong> tout ? » Mais bien sûr qu’il faudrait ne plus rien créer <strong>du</strong> tout ! Cessez àchaque seconde de mettre en branle des chaînes de causes et d’effets, elles-mêmes déjà successiond’autres chaînes d’actions et de réactions – et peut-être depuis des milliers d’existences.Quand allez-vous cesser ce jeu permanent ? Donc, il faut que je cesse de poser quoi quece soit qui m’apparaisse comme action et qui attirera <strong>la</strong> réaction ; qui m’apparaisse commefavorable et qui attirera le défavorable ; qui m’apparaisse comme positif et qui attirera le négatif.Il faut que je cesse ce jeu.Mais alors, il faudrait même que je cesse de chercher <strong>la</strong> libération ? Eh oui ! Aussi paradoxalque ce<strong>la</strong> paraisse. Seulement, si vous cessez de chercher <strong>la</strong> libération mais que vous necessez rien d’autre en même temps, vous êtes perdants. Vous aurez simplement abandonné<strong>la</strong> sadhana et tous les autres mécanismes vont continuer à jouer ; vous allez continuer à créervotre monde de mirages, de positif et de négatif, de favorable et de défavorable, d’heureux etde malheureux, qui est votre propre pro<strong>du</strong>ction. Vous allez continuer à le créer – et à en êtreles esc<strong>la</strong>ves.Il vaut mieux que, parmi ces poursuites il y ait une chaîne de réactions différente, d’unautre ordre, qui est : je cherche <strong>la</strong> libération. Mais voyez bien que vous voulez <strong>la</strong> libérationcomme l’un veut sé<strong>du</strong>ire <strong>la</strong> jolie femme, comme l’autre veut aller en Inde et comme le troisièmeveut changer son appartement pour un autre plus grand. Je veux <strong>la</strong> libération, je ne l’aipas, j’affirme donc une certaine réalité appelée : <strong>la</strong> libération mais qui est en fait « ma » libération.J’établis une certaine re<strong>la</strong>tion dans <strong>la</strong> <strong>du</strong>alité entre <strong>la</strong> libération et moi qui ne suis paslibéré. Je pose une action qui est : je veux <strong>la</strong> libération, j’en attends quelque chose de magnifiqueet, immédiatement, j’ai fait lever en moi <strong>la</strong> réaction de force égale et opposée.Et ceci, vous devez le voir ; c’est <strong>la</strong> vision et <strong>la</strong> compréhension de ce mécanisme qui vouslibérera peu à peu. Si je pouvais ne plus rien créer, je serais libre. Il faudra qu’un jour vouspuissiez abandonner ce mécanisme de création, et que vous vous installiez enfin dans <strong>la</strong>« non-action » <strong>du</strong> sage, neutre, impersonnelle, que vous ne posiez plus un positif qui va immédiatementfaire lever <strong>la</strong> réaction de force égale et opposée dans le négatif, vous ne posiezplus un négatif qui va faire lever <strong>la</strong> réaction de force égale et opposée dans le positif – lequelpositif fera venir le négatif ; lequel négatif fera venir le positif.Fini ! Terminé ! Mais devra se terminer aussi, soyez-en sûrs, votre re<strong>la</strong>tion à quelquechose que vous avez créé de toutes pièces et qui est cette aventure de l’esc<strong>la</strong>vage et de <strong>la</strong> libération.Vous avez tout créé. Vous avez créé votre esc<strong>la</strong>vage par ce jeu de chaînes de causes etd’effets dont je parle aujourd’hui, et vous ne cessez pas de le créer – vous le créez de secondeen seconde. Et vous avez créé ensuite, par compensation, une idée appelée <strong>la</strong> libération.Vous avez créé votre monde, vous avez créé <strong>la</strong> <strong>du</strong>alité et vous avez créé le jeu imp<strong>la</strong>cable <strong>du</strong>bonheur et de <strong>la</strong> souffrance, de <strong>la</strong> peur et <strong>du</strong> réconfort, de <strong>la</strong> honte et <strong>du</strong> succès – c’est vousqui l’avez créé. Et après avoir créé ce monde de « Maya », ce monde de <strong>du</strong>alités, ce mondede prison, vous créez une immense réaction à votre suffocation : <strong>la</strong> libération, le chemin, <strong>la</strong>sadhana. Et le chemin, <strong>la</strong> sadhana qui con<strong>du</strong>it à <strong>la</strong> libération ne va être encore qu’une suited’actions et de réactions – mais d’un ordre particulier.Comprenez bien que, lorsque vous cherchez à agir plus consciemment, c’est encore àl’intérieur de <strong>la</strong> <strong>du</strong>alité, c’est encore <strong>du</strong> point de vue de l’ego. Ce que Swâmiji appe<strong>la</strong>it : « thedoer », « karta » en sanscrit, n’est pas le stade ultime. Au-delà <strong>du</strong> « doer », il y a « mahakarta» : le grand agissant, qui est en fait ce que les taoïstes appellent le non-agissant, c’est-à-110
dire celui dont l’action est totalement impersonnelle, qui ne ressent plus jamais qu’il y ait parrapport à lui une réaction de force égale et opposée. Pour le sage, le grand agissant, rien n’est positif,rien n’est négatif – tout est neutre.Et vous, vous êtes à un stade intermédiaire dans lequel vous cherchez à être un agissant.C’est encore l’ego ; vous êtes encore soumis au succès et à l’échec, vous continuez à créer deschaînes d’actions et de réactions, mais de plus en plus consciemment. Et dans un certain <strong>la</strong>ngage,re<strong>la</strong>tif, on peut dire que peu à peu, vos réactions deviennent des actions. Ce n’est plusl’impulsion qui monte de l’inconscient, l’impulsivité (en ang<strong>la</strong>is : « compulsion », on ne peutpas faire autrement). Peu à peu apparaît une conscience, qui permet ce que Swâmiji appe<strong>la</strong>it« deliberate living ». « Qu’est-ce que je fais ? Pourquoi est-ce que je le fais ? Qu’est-ce qui mepousse à le faire ? Qu’est-ce que j’en attends ? Est-ce que je décide de l’accomplir ? Commentvais-je m’y prendre ? » Et ensuite : « Est-ce que mon action donne les résultats escomptés? » Voilà une vie plus consciente, plus voulue, plus délibérée, plus vigi<strong>la</strong>nte. Ce<strong>la</strong>fait partie de <strong>la</strong> sadhana ; ce<strong>la</strong> fait partie de ces efforts qui déboucheront un jour sur l’état audelàde l’effort.Mais voyez, et acceptez ce qui est, que votre sadhana va être encore mêlée d’ego et demental, donc va encore être soumise à des séries d’actions/réactions, positif/négatif. Mais sivous le voyez, ce<strong>la</strong> va se purifier peu à peu. La neutralité va apparaître. Vous ne serez plusobligés de réagir. Et dans un domaine limité, re<strong>la</strong>tivement, certaines chaînes d’actions et deréactions s’arrêteront. Au nom de ma libération, il faut que j’aille faire un séjour au Bost !« Marie, il faut absolument qu’Arnaud me prenne en supplément, j’ai besoin de faire un séjourau Bost ! » – « Non, Marie, vous répondez non. » Alors ? Cette réaction va faire leverune réaction ? « Oh, de toute façon, ça m’est bien égal, on m’a dit en Inde qu’Arnaud n’étaitpas un vrai gourou, et puis je n’ai qu’à aller chez Rajneesh ! » – Alors voilà, vous <strong>la</strong>ncez unenouvelle chaîne. Partez chez Rajneesh ! Simplement parce que Marie vous écrit de <strong>la</strong> partd’Arnaud : « Ne venez pas avant le mois de mai. » Voyez de quelles chaînes d’actions et deréactions vous êtes capables en les décorant <strong>du</strong> nom de sadhana. Vous le voyez – et vous neréagissez pas. C’est. Et <strong>la</strong> chaîne de réactions tombe.Vous êtes un avec l’émotion douloureuse. Je reconnais l’émotion en tant qu’émotion ; ellene m’obligera pas à agir. Je ne pactise pas avec les pensées qui sont le fruit de l’émotion. Jereconnais que l’émotion est là, donc mes pensées sont viciées, donc toute action qui matérialiseraitces pensées est viciée. Je n’écris pas une lettre impulsive à Arnaud – ou je n’écris pas àDenise, comme font certains. Je vois l’émotion, je suis un avec l’émotion – et je ne réagispas. Et <strong>la</strong> chaîne d’actions et de réactions s’arrête.Première action : je vais mal. Réaction à cette action : j’écris au Bost. Réaction à votreaction, Marie répond : « impossible ». Réaction à <strong>la</strong> réaction <strong>du</strong> Bost : vous vous enf<strong>la</strong>mmez.Mais vous le voyez ; et vous êtes un avec l’émotion ; et vous ne réagissez pas. Et cette chaîned’actions et de réactions tombe – fini ! C’est le miracle ! Si rien n’intervient, les chaînes d’actionset de réactions ne cesseront jamais. C’est comme ce<strong>la</strong> que vous pouvez comprendrel’idée d’un enfer éternel. Si rien n’intervient, si le Christ ne descend pas aux enfers pour sauverles damnés, les réactions succéderont aux réactions ; ce<strong>la</strong> ne s’arrêtera jamais. Ceux quisont tant soit peu engagés sur ce chemin le savent très bien.Et puis, un beau jour, une compréhension nouvelle intervient et vous êtes en mesure dene pas réagir. Parmi des milliers d’autres, une chaîne d’actions et de réactions s’arrête. C’estfini ! Vous aviez créé quelque chose ? Vous l’arrêtez. Vous avez joué le rôle de brahma, le111
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SommaireIntroduction ..............
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UNLa réponse absolueI l y a des mo
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je me souviens d’avoir un jour em
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de vous-même et de la vie qui vous
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« grandes paroles » (mahavakya) m
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sante : les nuages découvrent un p
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Vraiment, comment la célèbre paro
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cette question. La totalité de vou
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le Mexique en bateau. D’abord, ve
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ment : tout se transforme. Ce qui e
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ien bénie - dans laquelle le sens
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TROISAtma darshanJ e vais dire ce s
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SEPTLa méditationJ e vais aborder
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tomber dans le sommeil et personne
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« J’ai un corps subtil et je peu
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l’instant, puis ma pensée de l
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Il arrive aussi que, par nature, ce
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votre vraie méditation : Je vais a
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En 1964, je me plaignais une fois d
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Et peu à peu ce type de méditatio
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Pour en savoir plusL e centre anim