« Je ne peux plus continuer ainsi ! » Mais même ça, ce<strong>la</strong> n’était pas vrai ! Si ce<strong>la</strong> avait été totalementet complètement vrai, tous les attachements, toutes les erreurs, tout ce qui gaspillenotre énergie pour des buts qui ne sont pas l’atman, seraient tombés immédiatement.Nous devons être d’accord sur deux points. Le premier est celui que je réaffirme aujourd’hui: « Adhyatma yoga », « chemin vers l’atman ». Et : vous ne pouvez pas vous engagersans amour dans une action digne <strong>du</strong> nom d’action. Même si cet amour est illusoire, ilvous poussera au moins à des actions qui vous amèneront à des souffrances et vous ferontvoir où vous vous étiez trompés. On m’a demandé : « Comment puis-je aimer une réalitéque je ne connais pas ? » Croyez-vous que le moine qui entre au monastère connaisse déjàDieu ? L’essentiel est d’aimer une réalité que vous ne connaissez pas encore. Ensuite le gourouintervient et vous montre : « Vous aimez sans connaître, par conséquent voyez tout cequi est mêlé à votre amour. » Mais vous croyez que quelqu’un s’est engagé dans un monastèrede trappistes sans être animé par l’amour de Dieu ? Jamais ! Le moine qui s’engage neconnaît pas Dieu mais ce qu’il connaît, c’est son amour pour Dieu. Souhaitons qu’il ne setrompe pas et que cet amour pour Dieu ne soit pas l’illusion dont les marxistes ou les existentialistessont convaincus.De <strong>la</strong> même façon, celui qui s’engage dans un monastère tibétain ou un monastère zenest mû par ce sentiment – je dis « sentiment » parce qu’il sera <strong>du</strong>rable et va persister pendantl’existence entière – par ce sentiment d’amour. Que ce soit l’amour pour le Bouddha, que cesoit l’amour pour <strong>la</strong> vérité, il faut un amour intense, un amour fervent, un amour passionnéqui se purifiera peu à peu et qui devra tenir compte des autres attachements. Vous ne pouvezpas vivre vraiment un chemin fondé sur le non-attachement si on ne vous offre que le « détachement» et rien d’autre. Comment vous tenir en face de ces attachements, de ces désirs,si vous ne les mesurez pas comme des obstacles et des empêchements à <strong>la</strong> réalisation de votrebut suprême ? Alors, chaque parole <strong>du</strong> gourou prend son sens. Si nous sommes d’accordsur ce que j’ai dit aujourd’hui, le chemin réel commence. À travers les livres de Jean Herbert,les photographies de Mâ Anandamayi et les témoignages sur le Maharshi, beaucoup plusnombreux que les témoignages sur Mâ mais que j’appliquais à elle, j’avais conçu un amourintense pour cette sainte et j’ai voulu, voulu, voulu <strong>la</strong> rejoindre. Ce<strong>la</strong> fut d’ailleurs mon affairepersonnelle et je ne me cite pas en exemple. Je vous donne simplement une illustration.Je n’ai jamais songé à convertir qui que ce soit à une forme particulière <strong>du</strong> chemin.Je vou<strong>la</strong>is aller en Inde, je vou<strong>la</strong>is aller en Inde. Et qu’est-ce qui m’en empêche ? Commentvais-je réussir à aller en Inde ? Mais qui partirait pour l’Inde s’il n’avait pas, à l’avance,conçu un amour pour l’Inde plus que pour le Mexique ? Sinon, il partirait au Mexique ! Sicet amour pour l’Inde est assez grand, tous les obstacles disparaissent. Je ne sais pas un motde hindi ? Ce<strong>la</strong> n’a pas d’importance, je me débrouillerai ! Mais vous savez qu’on y attrapedes hépatites à virus ? Ce<strong>la</strong> m’est égal, je serai ma<strong>la</strong>de ! Rien ne résiste à cet amour. Mais lesobstacles concrets sont là ; l’ambassade de l’Inde refuse mon visa ! Je vais demander à l’ambassadede l’Inde à Kaboul. Les compagnies de navigation aérienne sont en grève ? J’y vaispar <strong>la</strong> route...Heureux celui qui ne peut plus faire autrement que d’aller vers Dieu ou vers l’atman – outout autre nom que vous voudrez donner à ce que vous ressentez en effet comme divin, sacré,infini, qui transparaît à travers l’architecture d’une cathédrale, le sourire d’un Bouddhakhmer, les yeux de Mâ Anandamayi ou de Ramana Maharshi. Il faut que cet amour soit <strong>la</strong>dominante de votre vie. J’aurais voulu ne parler que de ce<strong>la</strong> à Swâmiji, pendant des mois :66
« Parlons de l’atman », « parlons <strong>du</strong> vide » (shunyata), « parlons <strong>du</strong> silence intérieur ». EtSwâmiji m’a donné un enseignement très cohérent. Cet enseignement était transmis à chacunpersonnellement, « de bouche à oreille », comme disent les Upanishads. Certains entretiensn’avaient aucune valeur générale mais entraient dans les détails les plus intimes de nosexistences. D’autres tiraient une loi générale à partir d’un incident de notre vie et, par conséquentnous reconnaissions cette loi et nous nous en souvenions puisqu’elle nous était apparueà travers notre propre existence, qui est, pendant longtemps, ce qui nous concerne leplus.Mais que disent unanimement les enseignements ? Vous ne pourrez trouver Dieu oul’atman que si vous êtes entièrement désintéressés <strong>du</strong> reste, que si le reste n’existe plus pourvous. Swâmiji l’exprimait ainsi : « Si quoi que ce soit existe encore pour vous, vous ne pouvezpas en être libre. » Pour moi, Occidental moyen avec cette intense vocation « mystique »mais avec toutes sortes d’attachements dans le monde des formes, son enseignement a été leplus efficace de tous ceux que j’ai rencontrés.La vérité que Swâmiji m’a dite aussi nettement que les autres maîtres, c’était : « Vous netrouverez l’atman que si toutes vos énergies sont disponibles pour se tourner vers l’intérieur,vers <strong>la</strong> profondeur, vers le <strong>Soi</strong>, et non plus vers l’extérieur. Tant que vos livres, vos émissionsde télévision, votre insertion sociale vous toucheront encore, ils seront des obstacles à <strong>la</strong> découvertede l’atman. » Et même, ce qui est un peu plus subtil à entendre : « Tant que vosdevoirs, vos responsabilités pèseront encore sur vous, vous ne pourrez pas trouver l’atman. »Le détachement doit être absolu. Reste à accomplir, d’une façon tout à fait impersonnelle,son svadharma. Ramana Maharshi a très peu écrit ; Ramdas a beaucoup écrit ; Shankaracharyaaussi. Ramana Maharshi n’a jamais bougé de plus de deux ou trois kilomètres ; Shankaracharyaa sillonné l’Inde. Et pourtant, ce sont deux maîtres qui ont été souvent comparésmalgré les siècles qui les séparent. C’est une question de destin personnel.L’important de l’enseignement de Swâmiji, c’est : comment être libre, enfin libre de tousces attachements et de tous ces désirs. Et je sais bien que beaucoup de ceux qui viennent auBost expriment leur demande en ces termes : « Comment pourrais-je réussir à satisfaire mesdésirs ? » Et non pas : « Comment pourrais-je être libre de mes désirs ? » Il faut que <strong>la</strong> grandedemande – mais vous ne pouvez pas <strong>la</strong> fabriquer – soit : « Je veux atteindre ce détachementqui fait les moines, les mystiques, les ascètes. Moi, bourré d’attachements, j’aspire à cedétachement. » Et ces attachements étaient encore bien plus nombreux que je ne l’imaginais! « Swâmiji, comment en être libre ? » Et plus je vou<strong>la</strong>is en être libre, plus Swâmiji m’enmontrait !Si votre but est d’être libres, il vous faudra plusieurs années, à moins que vous ne soyezdes génies comme Ramana Maharshi. Mais si le but n’est pas là, dès le départ, d’être libres,il ne vous faudra pas plusieurs années, il vous faudra je ne sais combien d’existences. Vouloircette disparition de tous les désirs, vouloir être complètement libre de cette fascination <strong>du</strong>monde des formes, de l’attraction et de <strong>la</strong> répulsion, aspirer fortement à <strong>la</strong> réalisation de Mi<strong>la</strong>repa,<strong>la</strong> réalisation <strong>du</strong> Maharshi, <strong>la</strong> réalisation de Djal<strong>la</strong>l Ud-din Roumi, voilà votre vocation.Mais vous êtes obligés de voir que vous avez aussi bien d’autres désirs. Avec les vasanas,les attachements que j’avais, je comprends que c’est une grâce providentielle d’avoir ren-p67
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SommaireIntroduction ..............
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UNLa réponse absolueI l y a des mo
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je me souviens d’avoir un jour em
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de vous-même et de la vie qui vous
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« grandes paroles » (mahavakya) m
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Mais j’ai dû entendre : cela veu
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SIXSexualité et métaphysiqueJ e d
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J’accepte la transformation, j’
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Pour en savoir plusL e centre anim