11.07.2015 Views

A la recherche du Soi 4 - Yoga taichi 91

A la recherche du Soi 4 - Yoga taichi 91

A la recherche du Soi 4 - Yoga taichi 91

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

ments, on se sent entièrement <strong>la</strong> proie de ses peurs, de ses désirs, de ses impulsions, de seslâchetés. Croyez-vous que je n’en parle pas en connaissance de cause, y compris en ce quiconcerne « l’amour » et le désir de voir mourir ce que nous aimons et triompher nos exigenceségoïstes ? Il y a certainement, en ce qui concerne <strong>la</strong> sexualité, un moment de conversionoù <strong>la</strong> demande fait p<strong>la</strong>ce au don, où « moi » fait p<strong>la</strong>ce à « l’autre ». Ce sont deux sexualitésapparemment semb<strong>la</strong>bles, puisque dans les deux cas, le mot « je t’aime » a une chance d’êtreprononcé – encore qu’on le prononce d’autant plus qu’il n’est pas vrai et qu’il est destiné àfaire taire ce qui se lève de notre inconscient. Des êtres qui ont vraiment de l’amour, au sensréel <strong>du</strong> mot « amour », l’un pour l’autre n’éprouvent plus le besoin ni de demander toutes lescinq minutes : « tu m’aimes, tu m’aimes ? » ni de répéter : « je t’aime », ce « je t’aime » signifiantsimplement « aime-moi ».Deux actes sexuels peuvent paraître semb<strong>la</strong>bles mais être en fait diamétralement opposés.L’un est <strong>la</strong> conjonction de deux demandes, l’autre est <strong>la</strong> fusion de deux dons. L’un est <strong>la</strong>conjonction de deux exigences, l’autre est le don de l’ego pour participer à <strong>la</strong> totalité.L’ego s’efface et l’acte sexuel devient spontané, ici et maintenant, sans peur, sans convoitise,sans attachement. S’il y a convoitise, chaque seconde de l’acte sexuel n’est qu’une préparationpour <strong>la</strong> seconde suivante, avec ce besoin d’aller jusqu’au bout de <strong>la</strong> possession. Mais,s’il n’y a aucune convoitise, l’union est faite d’un instant, plus un instant, et chaque instantest parfait en lui-même ; tellement parfait que, si des conditions particulières demandaientl’interruption immédiate de l’acte sexuel, cette interruption serait possible sans aucune perturbation,sans aucun refus – simplement parce que c’est <strong>la</strong> nécessité impromptue <strong>du</strong> moment.D’instant en instant, ici et maintenant. Et, tous ceux qui en ont l’expérience en onttémoigné, <strong>la</strong> perfection <strong>du</strong> ici et maintenant dépasse le temps et fait découvrir l’éternité àl’intérieur de <strong>la</strong> succession.Je ne dis pas que certains êtres humains au cœur simple n’aient pas connu une grandeperfection sexuelle sans avoir <strong>la</strong> moindre connaissance <strong>du</strong> vedanta, des Upanishads, de <strong>la</strong>bipo<strong>la</strong>rité, de <strong>la</strong> <strong>du</strong>alité et de <strong>la</strong> non-<strong>du</strong>alité. Il n’est pas nécessaire d’être un intellectuel pouravoir un cœur pur et être capable d’aimer sans égoïsme. Je dis que c’est rare, de plus en plusrare, et que, pour ceux à qui cette spontanéité et cette pureté ne sont pas données immédiatement,<strong>la</strong> compréhension des grandes lois peut venir à leur aide – au moins comme un facteurde progression parmi d’autres. Il est bien évident que ce n’est pas l’intellect seul qui peutaccomplir une expérience concernant <strong>la</strong> totalité de l’être ; on ne peut pas faire l’amour avecdes idées philosophiques.Je me souviens encore des mots de Swâmiji : « cruel embrace » ; une étreinte cruelle dansce désir de possession, d’absorption, désir fragile, situé en équilibre sur une ligne frontière oùl’amour est prêt à faire p<strong>la</strong>ce à <strong>la</strong> haine et à <strong>la</strong> pulsion de meurtre. C’est un thème qu’on retrouvedans une certaine littérature : le sang, <strong>la</strong> volupté, l’amour, <strong>la</strong> mort et <strong>la</strong> sexualité. Essayezde le comprendre dans une perspective plus profonde, une perspective métaphysiquequi puisse donner un sens à chaque instant de votre existence et à toute tentative d’union del’homme et de <strong>la</strong> femme.Swâmiji considérait que <strong>la</strong> chasteté est possible à l’homme et à <strong>la</strong> femme sans refoulementet sans névrose. Et, comme les hindous véritablement dignes de représenter <strong>la</strong> traditionhindoue, Swâmiji accordait son importance à <strong>la</strong> sexualité. C’était d’ailleurs assez déroutantde voir comment il pouvait donner à <strong>la</strong> fois tant d’intérêt à <strong>la</strong> sexualité et tant de valeurà <strong>la</strong> chasteté.157

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!