ment : tout se transforme. Ce qui est solide peut devenir liquide ou gazeux. L’ancienneconnaissance s’exprimait, vous le savez, dans le <strong>la</strong>ngage qui vous paraît désuet des quatreéléments, le feu, <strong>la</strong> terre, l’air et l’eau, plus ce que l’on a appelé le cinquième élément, <strong>la</strong>quinte essence. Quand le corps physique se décompose, il peut être mangé par des vautourset par de <strong>la</strong> vermine et ce corps physique va donc se retrouver transformé en vautour dans lecorps <strong>du</strong> vautour et transformé en vermine dans le corps de chacun des vermisseaux, mais leséléments <strong>du</strong> corps physique ne vont pas disparaître pour autant. Ils ont été recomposés.Les éléments <strong>du</strong> corps subtil, par conséquent, vont-ils aussi se décomposer et se retrouverdans d’autres formations, d’autres assemb<strong>la</strong>ges, à l’intérieur <strong>du</strong> corps subtil universel ? Sivous êtes identifié à votre indivi<strong>du</strong>alité propre, cette perspective va vous paraître effrayante.Alors un petit peu de mon corps subtil se retrouverait ici, un petit peu de mon corps subtil seretrouverait là et un petit peu de mon corps subtil se retrouverait encore ici, de même qu’unpetit peu de mon corps physique se trouve transformé en vautour dans le vautour qui m’adévoré et un autre petit bout se trouve transformé en vers dans les vers qui ont continué <strong>la</strong>tâche des vautours ? Si vous êtes éveillé, si vous avez per<strong>du</strong> le sens de <strong>la</strong> séparation, si vouspouvez dire, comme on dit <strong>du</strong> sage qu’il a pour corps l’univers entier, que vous avez commecorps physique le corps physique universel, comme corps subtil le corps subtil universel,comme corps causal le corps causal universel, que peuvent avoir pour vous d’important cesassociations et ces dissociations, ces groupements et regroupements ? Ils se pro<strong>du</strong>isent tous àl’intérieur de <strong>la</strong> Conscience, à l’intérieur de l’atman, à l’intérieur <strong>du</strong> brahman puisque atmanest le nom donné au brahman quand on envisage celui-ci <strong>du</strong> point de vue de <strong>la</strong> personne.Par contre les éléments subtils peuvent, dans certains cas, continuer sans se décomposer etl’indivi<strong>du</strong>alité subtile va subsister après <strong>la</strong> mort <strong>du</strong> corps physique. C’est à cet égard aussi quele destin des êtres humains est différent. Mais ce dont je vais vous parler maintenant, entendezbien que ce n’est pas <strong>la</strong> perspective suprême. La perspective suprême, c’est <strong>la</strong> découvertede l’atman, c’est <strong>la</strong> libération.Vous voyez bien – d’ailleurs c’est pour ce<strong>la</strong> qu’on l’appelle subtil – que le corps subtil estd’une nature moins grossière que le corps physique. Mais pourquoi l’appelle-t-on corps ?Parce qu’il suit certaines lignes. Votre corps physique suit une certaine ligne. Il vieillit, lescellules meurent et sont remp<strong>la</strong>cées par d’autres, c’est certain, mais il y a une continuité,comme un fleuve qui suit le lit de <strong>la</strong> rivière. Le fleuve change sans cesse, on ne se baigne jamaisdeux fois dans <strong>la</strong> même rivière, dit Héraclite, et pourtant <strong>la</strong> Seine est toujours <strong>la</strong> Seineet <strong>la</strong> Loire est toujours <strong>la</strong> Loire. Physiquement, d’instant en instant, vous n’êtes plus le mêmeet pourtant il y a bien une certaine ligne qui <strong>du</strong>re de <strong>la</strong> naissance à <strong>la</strong> mort et qu’on aura,de <strong>la</strong> naissance à <strong>la</strong> mort, intitulée Didier Marcelin ou Martine Favart. De même que votrecorps physique peut être plus ou moins bien nourri, que vous digérez et vous assimilez plusou moins bien, de même qu’il y a une croissance <strong>du</strong> corps physique, il peut y avoir aussi unecroissance <strong>du</strong> corps subtil indivi<strong>du</strong>el. Et, de même qu’il y a physiquement des gringalets etde magnifiques athlètes, il y a, mais dans des proportions infiniment plus vastes que cellesqui distinguent le gringalet de l’athlète, une inégalité entre les corps subtils.La connaissance traditionnelle nous donne encore un élément, c’est que, dans cet univers,tout est matériel, c’est-à-dire mesurable. La science actuelle réconcilie <strong>la</strong> distinctionp36
c<strong>la</strong>ssique de matière et d’énergie, de matière morte et inerte et d’énergie vivante et dynamique.En fait, il y a une donnée commune à ce que l’on a appelé autrefois matière et énergie,c’est <strong>la</strong> mesure. La science n’existe que par <strong>la</strong> mesure. Seule <strong>la</strong> Conscience avec un C majusculeéchappe à toute mesure, c’est pourquoi elle est dite infinie. Ni grande ni petite : infinie.Les phénomènes subtils sont mesurables. L’Inde (et Swâmiji) parlent de matière grossière etde matière subtile. Il existe en effet une matière subtile, sinon on ne pourrait pas parler decorps subtil. L’homme ordinaire n’a accès à cette matière subtile qu’indirectement. On sefait une certaine opinion <strong>du</strong> fonctionnement <strong>du</strong> cerveau à travers les électroencéphalogrammesqui renseignent sur ce qu’on appelle ondes alpha, bêta, delta et thêta. Onmesure <strong>la</strong> fréquence et l’amplitude de ces ondes et ce<strong>la</strong> nous donne une certaine approche de<strong>la</strong> matérialité de <strong>la</strong> pensée, puisque certaines mesures au moins peuvent être effectuées. Lalibération consiste à être libre de toute matière, grossière ou subtile. Les impressions quenous recevons constituent une nourriture de matières subtiles. Écouter un concert, c’est unenourriture. Ces matières subtiles nourrissent le corps subtil et il existe une possibilité dedonner au corps subtil, à l’intérieur <strong>du</strong> corps physique, une cohérence et une structure qu’iln’a pas habituellement. C’est un des aspects essentiels de <strong>la</strong> sadhana, de <strong>la</strong> discipline ascétiqueou <strong>du</strong> yoga. Les êtres humains diffèrent selon le niveau de croissance de leur corps physiqueplus ou moins développé par ce que nous appelons fort justement <strong>la</strong> culture physiqueet les êtres humains diffèrent aussi selon le niveau de développement de leur corps subtil àtravers ce que nous pouvons appeler non plus une culture physique mais une culture subtile.Je veux revenir maintenant à une vérité d’expérience que j’ai souvent citée mais qui a sap<strong>la</strong>ce ici. Si vous approchez un homme qui n’a pratiqué aucune culture <strong>du</strong> corps subtil, etque cet homme est moribond, vous êtes amenés à dire de façon assez légitime : « Untel estmourant », parce que c’est le corps physique qui fait <strong>la</strong> loi et, quand le corps physique agonise,l’être humain est entièrement identifié à ce processus de détérioration. Par contre, sivous approchez un sage très ma<strong>la</strong>de – pas seulement Ramana Maharshi – que ce sage soitsoufi, zen, hindou, tibétain (pour prendre des exemples dont je puisse me porter témoin),vous ne pouvez pas ne pas sentir <strong>la</strong> différence. Cette différence impressionne généralementencore plus les médecins qui ont vu, pendant leurs études et leur carrière hospitalière, desmilliers d’agonies. Le corps dépérit et ce sage conserve, à l’intérieur <strong>du</strong> corps presque détruitpar <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die, une autonomie, une indépendance, une liberté, une présence, une qualitéd’être saisissantes. On est amené à dire : « le corps est très ma<strong>la</strong>de, mais lui n’est pas ma<strong>la</strong>de». Vous ne pouvez plus penser : « j’ai en face de moi un ma<strong>la</strong>de avec des émotions dema<strong>la</strong>de, des pensées de ma<strong>la</strong>de, une psychologie de ma<strong>la</strong>de ». J’ai en face de moi un corpsphysique ma<strong>la</strong>de en conformité avec des lois physiques, chimiques et biologiques, mais quese passe-t-il ? Qu’est-ce qui existe, là, sous mes yeux, qui transparaît, qui se voit dans le regard,dans un certain rayonnement, qui est si différent d’un autre être humain ma<strong>la</strong>de ?Parce qu’enfin ces ma<strong>la</strong>dies des sages sont parfaitement diagnosticables et un médecin vousdira : « Je sais parfaitement <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die dont souffre le corps physique de Ramana Maharshiou de Swâmi Shivananda ou <strong>du</strong> cheikh Mohamed Abd el-Kader (ou de tout autre sage).Mais son apparence, son être n’a rien à voir avec l’expérience hospitalière que j’ai de cettema<strong>la</strong>die. » Alors pourquoi y a-t-il une différence si f<strong>la</strong>grante pour ceux qui ont le moins <strong>du</strong>monde des yeux pour voir, même s’ils ne sont ni des médecins ni de grands yogis ? Je vousassure qu’il est impossible de ne pas le sentir si on n’est pas totalement obtus.37
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Pour en savoir plusL e centre anim