11.07.2015 Views

A la recherche du Soi 4 - Yoga taichi 91

A la recherche du Soi 4 - Yoga taichi 91

A la recherche du Soi 4 - Yoga taichi 91

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

une chose aussi simple, vous vous engagerez dans <strong>la</strong> bonne direction. Imaginez une eau sur<strong>la</strong>quelle il y aurait des rides et vous voudriez que cette eau soit absolument lisse et calme.Que faut-il faire ? Laisser ces on<strong>du</strong><strong>la</strong>tions retomber d’elles-mêmes.Or <strong>la</strong> plupart des tentatives de méditation consistent à émettre des rides en sens inverseen pensant qu’elles vont effacer les premières. Voyez ce que ce<strong>la</strong> aurait de stupide pour ramenerl’eau à l’immobilité. Et je me rends compte maintenant que j’ai médité stupidementpendant des années. Je m’affirmais moi-même dans mon désir de méditer, je m’affirmaisdans mon désir de faire silence, je m’affirmais dans mon désir de me relâcher et une part demoi qui vou<strong>la</strong>it le vide ou le <strong>Soi</strong> luttait contre les autres parts de moi qui vou<strong>la</strong>ient prendre <strong>la</strong>parole pour réc<strong>la</strong>mer bien autre chose. Alors qu’en fait, ce que vous pouvez chercher de plushaut, de plus parfait, dans <strong>la</strong> méditation est déjà là ; et vous l’êtes déjà. Virtuellement, touteeau agitée est calme. La nature originelle d’un <strong>la</strong>c est paisible, p<strong>la</strong>te, et lisse. Puis des phénomènesse pro<strong>du</strong>isent, qui agitent <strong>la</strong> surface. Mais <strong>la</strong> surface immobile est l’essence mêmede <strong>la</strong> surface agitée ; il suffirait que les agitations diminuent, diminuent et disparaissent pourque le retour à l’immobilité naturelle s’accomplisse. Il en est exactement de même pour <strong>la</strong>méditation. Jusqu’à ce que vous découvriez qu’il est possible d’être à <strong>la</strong> fois conscient del’immobilité intérieure et <strong>du</strong> mouvement, que l’eau calme existe à l’intérieur de l’eau agitée,que <strong>la</strong> grande paix existe au cœur même de, chaque pensée, de chaque sensation, au cœurmême de l’activité, de <strong>la</strong> rencontre et <strong>du</strong> dialogue. Mais, pour commencer, veillez à ne pascrier encore plus fort intérieurement : « je veux faire silence ». Croyez-vous que si votre attitudeintérieure est : « je veux le silence et j’aurai le silence », vous obtiendrez celui-ci ? Jamais.Je vous en prie, si vous tentez de méditer, ne considérez pas les contractions, les associationsd’idées, l’éparpillement, les dynamismes vers <strong>la</strong> périphérie, comme des obstacles.Considérez-les comme des formes de cette vérité que vous cherchez. L’océan est dans chaquevague et l’atman est dans chacune de vos pensées, de vos émotions et de vos sensations.Ne traitez plus les distractions comme les ennemis dont il faut tordre le cou. Simplement,prenez conscience, sans vous brutaliser. La première erreur consiste à éprouver : « Un, deux,trois, j’y vais ! Fini les envies de bouger, fini les pensées parasites. » Tant que <strong>la</strong> méditationn’est pas un état naturel mais un exercice, une pratique, c’est exactement comme si, engagésà 130 à l’heure avec votre voiture, vous décidiez de freiner brusquement sur p<strong>la</strong>ce. Ce seraitimpossible. Ou même, pourquoi pas, <strong>la</strong>ncé à 130 à l’heure en marche avant, engager <strong>la</strong> marchearrière. Impossible.Généralement <strong>la</strong> tentative de calme est déjà manquée au départ parce que vous essayezde contraindre votre nature, d’imposer silence, de faire triompher votre idée <strong>du</strong> but de <strong>la</strong>méditation contre tout ce qui est là ; et vous déclenchez une réaction aussi forte que votreaction : vous êtes encore plus contracté et agité. Ne vous brutalisez jamais pour commencerune méditation. Ne vous battez pas contre les distractions, ne vous battez pas contre les pensées.Cherchez seulement à vous sentir être très simplement et très naturellement. Ditesvousbien que <strong>la</strong> tendance à fuir l’immobilité intérieure, à fuir le silence, à fuir le vide, est trèsforte en vous. Le désir d’aller dans le monde des pensées, des <strong>du</strong>alités, des formes, des demandes,dans le monde des désirs et des craintes, est très fort. Il faut être habile, comme enjudo : on recule si l’adversaire nous pousse, on avance si l’adversaire nous tire et on utilisel’énergie même de l’adversaire pour triompher. Soyez souples et habiles avec ces désirs. Il y aen vous une part qui ne veut pas de <strong>la</strong> méditation, qui ne veut pas rester vraiment silen-178

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!