une chose aussi simple, vous vous engagerez dans <strong>la</strong> bonne direction. Imaginez une eau sur<strong>la</strong>quelle il y aurait des rides et vous voudriez que cette eau soit absolument lisse et calme.Que faut-il faire ? Laisser ces on<strong>du</strong><strong>la</strong>tions retomber d’elles-mêmes.Or <strong>la</strong> plupart des tentatives de méditation consistent à émettre des rides en sens inverseen pensant qu’elles vont effacer les premières. Voyez ce que ce<strong>la</strong> aurait de stupide pour ramenerl’eau à l’immobilité. Et je me rends compte maintenant que j’ai médité stupidementpendant des années. Je m’affirmais moi-même dans mon désir de méditer, je m’affirmaisdans mon désir de faire silence, je m’affirmais dans mon désir de me relâcher et une part demoi qui vou<strong>la</strong>it le vide ou le <strong>Soi</strong> luttait contre les autres parts de moi qui vou<strong>la</strong>ient prendre <strong>la</strong>parole pour réc<strong>la</strong>mer bien autre chose. Alors qu’en fait, ce que vous pouvez chercher de plushaut, de plus parfait, dans <strong>la</strong> méditation est déjà là ; et vous l’êtes déjà. Virtuellement, touteeau agitée est calme. La nature originelle d’un <strong>la</strong>c est paisible, p<strong>la</strong>te, et lisse. Puis des phénomènesse pro<strong>du</strong>isent, qui agitent <strong>la</strong> surface. Mais <strong>la</strong> surface immobile est l’essence mêmede <strong>la</strong> surface agitée ; il suffirait que les agitations diminuent, diminuent et disparaissent pourque le retour à l’immobilité naturelle s’accomplisse. Il en est exactement de même pour <strong>la</strong>méditation. Jusqu’à ce que vous découvriez qu’il est possible d’être à <strong>la</strong> fois conscient del’immobilité intérieure et <strong>du</strong> mouvement, que l’eau calme existe à l’intérieur de l’eau agitée,que <strong>la</strong> grande paix existe au cœur même de, chaque pensée, de chaque sensation, au cœurmême de l’activité, de <strong>la</strong> rencontre et <strong>du</strong> dialogue. Mais, pour commencer, veillez à ne pascrier encore plus fort intérieurement : « je veux faire silence ». Croyez-vous que si votre attitudeintérieure est : « je veux le silence et j’aurai le silence », vous obtiendrez celui-ci ? Jamais.Je vous en prie, si vous tentez de méditer, ne considérez pas les contractions, les associationsd’idées, l’éparpillement, les dynamismes vers <strong>la</strong> périphérie, comme des obstacles.Considérez-les comme des formes de cette vérité que vous cherchez. L’océan est dans chaquevague et l’atman est dans chacune de vos pensées, de vos émotions et de vos sensations.Ne traitez plus les distractions comme les ennemis dont il faut tordre le cou. Simplement,prenez conscience, sans vous brutaliser. La première erreur consiste à éprouver : « Un, deux,trois, j’y vais ! Fini les envies de bouger, fini les pensées parasites. » Tant que <strong>la</strong> méditationn’est pas un état naturel mais un exercice, une pratique, c’est exactement comme si, engagésà 130 à l’heure avec votre voiture, vous décidiez de freiner brusquement sur p<strong>la</strong>ce. Ce seraitimpossible. Ou même, pourquoi pas, <strong>la</strong>ncé à 130 à l’heure en marche avant, engager <strong>la</strong> marchearrière. Impossible.Généralement <strong>la</strong> tentative de calme est déjà manquée au départ parce que vous essayezde contraindre votre nature, d’imposer silence, de faire triompher votre idée <strong>du</strong> but de <strong>la</strong>méditation contre tout ce qui est là ; et vous déclenchez une réaction aussi forte que votreaction : vous êtes encore plus contracté et agité. Ne vous brutalisez jamais pour commencerune méditation. Ne vous battez pas contre les distractions, ne vous battez pas contre les pensées.Cherchez seulement à vous sentir être très simplement et très naturellement. Ditesvousbien que <strong>la</strong> tendance à fuir l’immobilité intérieure, à fuir le silence, à fuir le vide, est trèsforte en vous. Le désir d’aller dans le monde des pensées, des <strong>du</strong>alités, des formes, des demandes,dans le monde des désirs et des craintes, est très fort. Il faut être habile, comme enjudo : on recule si l’adversaire nous pousse, on avance si l’adversaire nous tire et on utilisel’énergie même de l’adversaire pour triompher. Soyez souples et habiles avec ces désirs. Il y aen vous une part qui ne veut pas de <strong>la</strong> méditation, qui ne veut pas rester vraiment silen-178
cieuse, immobile, détournée de toutes les préoccupations et intérêts quotidiens. Tenez-encompte. Ne faites pas lever <strong>la</strong> réaction. Sans brutalité, lâchez les tensions ; n’en rajoutez pasvous-mêmes. Mais n’essayez pas d’obtenir coûte que coûte le calme. Simplement, soyez plusconscients que vous êtes. « Je suis conscient que je suis. » « Je suis fatigué ? Je suis conscientque je suis fatigué » ; « j’ai tendance à avoir beaucoup de distractions ? Je suis conscient queje suis là, ayant tendance à avoir beaucoup de distractions » ; « j’ai envie de bouger, de remuer,de me lever ? » Prenez-en conscience sans vous troubler, sans vous inquiéter, sanspenser : « Voici encore une méditation ratée. » Prenez conscience.Peu à peu, le calme va s’établir en vous. Vous ne pouvez pas l’établir par <strong>la</strong> force. Et gardeztoujours en vous, non seulement dans <strong>la</strong> tête mais dans le cœur, cette vérité : il n’y a pasde différence fondamentale, entre ce qu’on appelle méditation et le courant de l’existence oùje pense, je parle, je demande, je réponds, je discute. Il n’y a pas une différence fondamentaleentre <strong>la</strong> matière et l’esprit et il n’y a pas une différence fondamentale entre <strong>la</strong> méditation etl’état ordinaire. Vous ne le découvrirez que si ce<strong>la</strong> imprègne votre tentative de méditation.Vous ne méditez contre rien. Si vous méditez contre le cafard, <strong>la</strong> tristesse, <strong>la</strong> souffrance, enpensant que vous allez réussir à trouver le calme, c’est uniquement stupéfier momentanémentle mental comme on endort les abeilles momentanément pour prendre le miel dans <strong>la</strong>ruche, c’est tout. Pas de conflit. La vie est une et c’est <strong>la</strong> vie entière qui doit être illuminée etpas seulement des moments silencieux extraordinaires. Sinon votre méditation n’aboutirapas : <strong>la</strong> vie est là à l’arrière-p<strong>la</strong>n, momentanément niée, refusée, et il n’y aura jamais d’harmonieen vous. Ce refus lui-même, cette <strong>du</strong>alité que vous établissez entre le poids de l’existenceet <strong>la</strong> merveille des états de méditation, compromet dès le départ vos tentatives.Je vous parle à partir de mon expérience et de l’expérience de beaucoup d’autres que j’aiconnus. J’ai commencé les méditations quotidiennes en 1949 ; vous voyez que ce<strong>la</strong> fait longtemps.Et puis j’ai essayé des méditations hindoues, j’ai essayé des méditations bouddhistes.Je suis arrivé peu à peu à quelques conclusions et à une certitude.La base de <strong>la</strong> méditation, en tant qu’exercice possible et non en tant qu’état qui se révèlede lui-même quand les sources d’agitation se sont taries, est une bonne posture <strong>du</strong> corps. Jene veux pas dire que le chemin vous est refusé si vous avez des déformations de <strong>la</strong> colonnevertébrale ou une infirmité, mais les autres aspects <strong>du</strong> chemin devront primer pour vous sur<strong>la</strong> méditation silencieuse.Toutes les postures <strong>du</strong> yoga contribuent à vous permettre de prendre de mieux en mieux<strong>la</strong> posture de méditation, celle que vous choisirez, il y en a plusieurs. Mais il n’y a pas quel’aspect souplesse, liberté des articu<strong>la</strong>tions, redressement au moins partiel des cyphoses, lordoses,etc. Il y a un autre aspect tout à fait fondamental, c’est <strong>la</strong> conscience <strong>du</strong> corps, qui estsi peu développée. En relâchant bien les muscles, en étant absolument conscients de ce quise passe quand vous faites un exercice, cette conscience <strong>du</strong> corps grandira. Et vous arriverezà sentir de façon presque imperceptible : voilà ce qu’il y a à redresser, voilà où je dois progresser,voilà où l’effort se pro<strong>du</strong>it – toujours avec un intérêt particulier donné à <strong>la</strong> base <strong>du</strong>dos.Par exemple, prenons une des postures de torsion <strong>du</strong> yoga, qu’on appelle matsyendrasana,dans ses différentes variantes. Vous devez savoir et sentir exactement ce qui se passe danschaque vertèbre. Certains croient de bonne foi que <strong>la</strong> torsion est exercée à <strong>la</strong> base des vertèbreslombaires, ce qui est le but, alors que <strong>la</strong> torsion est en fait exercée au milieu <strong>du</strong> dos etque tout le bas <strong>du</strong> dos est bloqué. La conscience de ce dos et de <strong>la</strong> colonne vertébrale est179
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je me souviens d’avoir un jour em
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« grandes paroles » (mahavakya) m
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cette question. La totalité de vou
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ien bénie - dans laquelle le sens
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inhibé, si on ne se retient pas et
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Si vous réussissez à l’entendre
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créateur. Vous jouez le rôle de V
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CINQDe l’enfant au sageJ e voudra
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semaine prochaine... » c’est tro
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est important, c’est qu’il le s
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sage. Je ne dis même pas : le chem
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