eux, comme <strong>la</strong> lî<strong>la</strong> de Dieu, et le sage hindou vous affirme : « Tout est merveilleux, maisvous êtes incapables de le voir. » Aucune de ces réponses ne peut convenir à tout le monde.Ceux qui considèrent l’existence comme un cauchemar apprécient qu’un être si souriant, siserein, si paisible, si lumineux, le Bouddha ait dit : Sarvam <strong>du</strong>kham, tout est décevant.D’autres sont touchés par cette affirmation d’un sage comme Ramana Maharshi ou Ramdas: « Vous ne voyez pas <strong>la</strong> réalité, ce monde est parfait, ce sont votre mental et votre aveuglementqui vous le font voir comme un enfer. » Presque sur tous les points, le <strong>la</strong>ngagebouddhiste et le <strong>la</strong>ngage hindou paraissent se contredire, mais <strong>la</strong> sagesse est <strong>la</strong> même sagesse,<strong>la</strong> liberté est <strong>la</strong> même liberté, l’éternité est <strong>la</strong> même éternité, l’amour infini est lemême amour infini.Quelle conclusion pouvez-vous tirer de ce que j’ai dit aujourd’hui ? L’atman, lui, ne peutpas être vraiment concerné par ces réincarnations. Il n’est pas concerné dans cette vie-ci, et ilne l’a pas été plus dans les incarnations précédentes. L’infini est toujours infini, l’écran b<strong>la</strong>nc<strong>du</strong> cinéma est toujours l’écran b<strong>la</strong>nc, le silence est toujours le silence, le vide est toujours levide. Mais il existe une certaine re<strong>la</strong>tion, diversement décrite dans les métaphysiques, entre<strong>la</strong> corde et le serpent – <strong>la</strong> corde que dans <strong>la</strong> pénombre on prend pour un serpent, le Un, l’infini,que nous prenons pour le multiple et le changeant. Et seule votre propre expérience aune valeur. Les textes peuvent seulement vous aider à vous mettre en route. Seul aura unevaleur ce qui montera d’un niveau de vous plus profond, plus total et plus certain que votreintellect. Peut-être ne trouverez-vous jamais les mots satisfaisants pour dire ce qui sera votreréalisation, votre certitude. Si vous découvrez à l’instant même le secret de cette incarnationci,le secret de l’être humain, des koshas, des corps, de l’identification aux formes, à <strong>la</strong> matièresubtile ou à <strong>la</strong> matière grossière, vous avez découvert le secret que votre prédécesseuraurait pu découvrir. Je ne veux pas vous donner une explication « c<strong>la</strong>ire et convaincante »parce que vous trouverez immédiatement une autre explication c<strong>la</strong>ire et convaincante quicontredira <strong>la</strong> mienne et qui aura l’autorité d’une des écoles c<strong>la</strong>ssiques hindoues ou bouddhistes.Alors ? Cherchez. Cherchez pour vous-même.Ce sur quoi tous les sages sont d’accord, c’est qu’il existe re<strong>la</strong>tivement, empiriquement,un certain phénomène de « sommeil » ou « identification », par lequel, en disant « je », vousvous confondez avec vos fonctionnements. À partir de cette confusion, tous les enseignements,qui peuvent occuper des bibliothèques entières de monastères, ont pris naissance.Vous pouvez exprimer <strong>la</strong> totalité de <strong>la</strong> vérité en une page, ou en un mot : Aum ou Amen.Elle est exprimée dans les quatre mahavakias des Upanishads qui font exactement quatrelignes. Ou bien ce sont des milliers de pages de commentaires. « Qu’est-ce que ce corps physique? Comment s’accomplit l’identification au corps physique ? Qu’est-ce que ce corpssubtil ? Comment se pro<strong>du</strong>it l’identification au corps subtil ? Quels sont ces revêtements del’atman qui le recouvrent ou paraissent le recouvrir ? Pourquoi n’ai-je pas accès à l’atman ?Pourquoi ne puis-je pas réaliser immédiatement à mon tour que je suis libre de toutes cesservitudes et que je suis illimité, infini, éternel ? Qu’est-ce que cet ego qui ne peut pas ne pasvouloir, ne pas craindre, ne pas souffrir, ne pas demeurer dans les <strong>du</strong>alités ? »Pour décrire ces fonctionnements, parce qu’on en est d’autant plus libre qu’on lesconnaît mieux, pour indiquer des moyens et des pratiques, écritures et commentaires se sontp54
accumulés à mesure que des sages répondaient à des questions ou adaptaient une méthode àun type de disciples ou à un autre. Et, parmi les observations qui ont été faites, dans l’héritagequi est venu jusqu’à nous à travers ces bibliothèques, il existe un enseignement fortconvaincant montrant comment le passé garde son emprise sur nous. Parmi les difficultésqui se révèlent pratiquement, concrètement, pour s’établir à jamais dans le centre, s’impose<strong>la</strong> puissance <strong>du</strong> passé en nous. Ce passé est toujours présent, sous <strong>la</strong> forme des vasanas et dessamskaras et ce passé, c’est celui de ce que nous appelons cette existence, avec un nouveaucorps physique, et c’est aussi tout un passé qui précède cette existence, qui paraît <strong>la</strong> précéderdans <strong>la</strong> continuité <strong>du</strong> temps telle que notre conscience ordinaire nous <strong>la</strong> fait sentir. Historiquement,il nous semble que ces existences ont eu lieu avant l’actuelle. Nous restons à l’intérieurde notre conception <strong>du</strong> temps habituelle.Ne considérez pas l’intérêt de retrouver des existences antérieures comme le fruit de <strong>la</strong>libération mais au contraire comme une des techniques à mettre éventuellement en œuvre,parmi beaucoup d’autres, pour se rapprocher de cette libération. Le rêveur s’imagine que s’il sesouvenait de ses vies antérieures, ce serait très intéressant, très agréable, qu’il se retrouveraitfacilement grand prêtre de l’Égypte pharaonique, ou seigneur dans son château. Mais l’expériencemontre que les samskaras des vies antérieures ne reviennent à <strong>la</strong> conscience de surfaceque dans <strong>la</strong> mesure où ils ont été d’une intensité et d’une violence qui <strong>la</strong>isse sa marque profonde,aujourd’hui, dans l’inconscient. N’attachez pas d’importance à ce qu’il y a d’un peumerveilleux et mystérieux dans le fait de revivre des vies antérieures. Essayez de comprendre<strong>la</strong> loi générale qui inclut tout, cette existence et les autres, <strong>la</strong> loi <strong>du</strong> changement et <strong>du</strong> nonchangement,de <strong>la</strong> multiplicité et de <strong>la</strong> non-multiplicité, <strong>du</strong> conflit et <strong>du</strong> non-conflit.Qu’est-ce que l’atman ? Qu’est-ce que <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion entre l’atman et le monde des phénomènes? Il y a une seule question qui, en fin de compte, est bien plus <strong>la</strong> question de l’incarnationque <strong>la</strong> question des réincarnations. Que Denise connaisse le secret de Denise etelle connaîtra le secret de Sariputrâ et c’est vrai pour tous. Dans cette continuité changeante,Sariputrâ n’a pas pu découvrir le secret ultime, par conséquent ce changement incessant queSariputrâ était déjà, cette identification à des fonctionnements qui ont fait Sariputrâ, sepoursuivent jusqu’à ce que le but ultime ait été atteint, le retour à l’origine, l’identité de l’alphaet de l’oméga. Ce corps subtil ou ce « jiva » va s’associer avec une nouvelle forme physique,selon les lois <strong>du</strong> karma, de <strong>la</strong> causalité, afin qu’une évolution déjà commencée se poursuive.Ce que vous pouvez dire, c’est que dans cette continuité dont vous ne pouvez pas savoirl’origine – pourquoi 500 existences plutôt que 500 000 – il existe certaines existences quisont orientées dans le sens de <strong>la</strong> connaissance de soi, de l’éveil et de <strong>la</strong> libération, et d’autresqui ne le sont pas. Regardez autour de vous, vous voyez bien que c’est et ça a été le cas à toutesles époques que nous connaissons (je ne parle pas d’époques mythiques ou légendaires).Certaines existences continuent selon des lois et des chaînes de causes et d’effets rigoureusementmécaniques et, dans d’autres, un élément plus conscient commence à intervenir.C’est une idée bien hindoue : vient un moment où <strong>la</strong> souffrance oblige à chercher autre choseque les solutions habituelles parce que <strong>la</strong> profondeur en nous sait que ces solutions habituellesn’ont pas donné satisfaction, ni le mariage, ni l’amour, ni <strong>la</strong> gloire, ni le succès, nil’argent. Alors naît <strong>la</strong> conviction qu’il y a autre chose à trouver. Et le chemin commence.Mais ce chemin devenu plus conscient n’est pas forcément accompli avec le point d’appuid’un seul corps physique et d’autres corps seront nécessaires. Il y a une incarnation – ô com-55
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« J’ai un corps subtil et je peu
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Pour en savoir plusL e centre anim