virtuosité quelconque, y compris même une capacité à obtenir des états un peu convaincantsdans <strong>la</strong> méditation. C’est une liberté immuable, définitive, non dépendante.Les lois ne sont plus les mêmes. Tout, dans le monde manifesté, vit d’un échange. Nousprenons, nous donnons, nous recevons, nous rendons, nous nous nourrissons et nous servonsde nourriture – toujours. C’est <strong>la</strong> loi partout, à tous les niveaux. Cette loi d’échange joued’une certaine manière en ce qui concerne le psychothérapeute. Elle ne joue plus de <strong>la</strong> mêmemanière en ce qui concerne le gourou. Le gourou est avant tout situé dans cette Conscience« qui ne mange rien et qui n’est mangée par personne ». Par conséquent, il peut se donnerentièrement et définitivement. Et, après, ce ne sont plus que les lois justes, auxquelles il estcomplètement soumis, qui interviennent. Il n’y a plus aucune conscience de se nourrir de quique ce soit et de servir de nourriture à qui que ce soit.Si vous étiez c<strong>la</strong>irs vis-à-vis de vous-même, tant que vous êtes encore dans <strong>la</strong> mentalitéde l’ego, vous verriez combien vous vous sentez comme celui qui mange et celui qui estmangé, même si les textes sanscrits c<strong>la</strong>ssiques affirment : « Je ne suis ni le mangeur (annada),ni celui qui est mangé (<strong>la</strong> nourriture : anna). » De <strong>la</strong> même façon, l’être humain normal estcelui qui porte – qui porte le poids – et qui cherche ce qui va pouvoir le porter, lui. Certainsmaris cherchent à se faire porter par leurs femmes, certaines femmes à se faire porter parleurs maris. Mais le gourou est situé dans cette Conscience où il ne ressent plus ni qu’il porteni qu’il a besoin d’être porté. C’est <strong>la</strong> demande de chaque disciple qui attire <strong>la</strong> réponse – <strong>la</strong>sévérité, <strong>la</strong> douceur, <strong>la</strong> fermeté. Plus <strong>la</strong> demande <strong>du</strong> disciple est juste, plus <strong>la</strong> réponse est efficace.C’est pourquoi on dit : « C’est le disciple qui fait le maître », ou encore : « Le gourouest un instrument de musique, ce que vous entendez dépend de <strong>la</strong> façon dont vous jouez »,ou encore : « Le gourou est comme une fontaine ; vous pouvez passer sans vous arrêter, vouspouvez boire un verre d’eau une fois et ne plus jamais revenir, vous pouvez vous installer àcôté de <strong>la</strong> source. La source, elle, coule ». Je vous épargnerai <strong>la</strong> liste des comparaisons hindoueschoisies pour montrer cette non-action <strong>du</strong> gourou, qui est uniquement réponse auxdisciples. La loi d’attraction fait que, d’une façon subtile, celui qui cherche est attiré et finitpar rencontrer celui qui pourra vraiment lui répondre.Avec ce que je viens de vous dire, vous comprendrez les différences tangibles existant entreun ashram qui se groupe peu à peu autour d’un gourou et le cabinet d’un psychothérapeute.Mais n’oubliez pas que le lâcher-prise doit être à <strong>la</strong> fois Absolu et définitif. S’il n’y aplus d’ego, plus rien ne m’appartient : appartient à qui ? Ce « m’ » n’a plus de sens – et ce<strong>la</strong>concerne tout. Tout a été donné : mon temps, mon énergie, ma santé, mes revenus financiers.Tout, tout sans exception. Et tout est reçu à nouveau comme un prasad, <strong>la</strong> nourriture qui aété offerte à Dieu dans le temple et que le prêtre redistribue aux fidèles. Le véritable symbolisme<strong>du</strong> pranam, <strong>la</strong> prosternation, c’est : tout donner – tout. On se relève comme si l’onétait ren<strong>du</strong> à soi-même. L’inclinaison en avant correspond à une expiration. Et vous savezbien qu’expirer, un jour, ce<strong>la</strong> voudra dire rendre le dernier soupir. Le pranam signifie le donde soi complet à Dieu ; mais ce don de soi, il faut le répéter mille fois, dix mille fois avantqu’un beau jour il soit définitif. On se relève et l’on ne s’appartient plus. On reçoit sa vie, onreçoit son être de Dieu Lui-même.Un gourou ne peut dire ni « mon ashram », ni « mes disciples », ni, s’il est marié commecertains maîtres hindous ou tibétains, « ma femme, mes enfants ». Il n’y a plus de passé, plusd’avenir, seulement l’instant. Et le reste se fait – se fait. Il y a toujours unification, il n’y ajamais conflit, jamais hésitation, jamais remords, jamais regret – tout ce<strong>la</strong> dans le re<strong>la</strong>tif.136
Oui : « dans le re<strong>la</strong>tif ». N’imaginez pas une perfection idéale qui n’existe pas. Swâmiji n’ajamais chanté – Mâ Anandamayi chante « divinement » ; en revanche Swâmiji par<strong>la</strong>it trèsbien l’ang<strong>la</strong>is et Mâ Anandamayi n’a jamais connu plus de dix mots ang<strong>la</strong>is. Vous pouveztrouver des limites – toujours. Elles sont plus ou moins reculées mais elles sont là. Quand jedis : il n’y a jamais de remords, ce<strong>la</strong> ne correspond à aucun orgueil pathologique, mais simplementà ce qui est au-delà de l’humilité et de l’orgueil : les choses se font. C’est le problèmede Dieu ; ce n’est pas le mien. Si Dieu veut faire des grandes choses, que Dieu fassedes grandes choses ; si Dieu veut faire des petites choses, qu’in fasse des petites choses.Voilà l’essentiel de ce qui est traditionnel. Le reste est moins important. Ce sont desformes extérieures ; certaines sont plus bril<strong>la</strong>ntes, d’autres plus ternes. Certaines nous touchentintellectuellement, d’autres sensoriellement et d’autres émotionnellement. C’est importantmais ce n’est pas l’essentiel.Par conséquent, il est impossible, avant le lâcher-prise définitif, de comprendre vraimentce que sera cet effacement de l’ego. On peut comprendre un médecin, un kinésithérapeute,même si l’on n’est pas médecin ou kinésithérapeute. On ne peut pas comprendre un gourouparce qu’on pense « il » et il n’y a plus de « il ». L’ego ressent « moi » ou « je » (« je » fais ceci,« je » fais ce<strong>la</strong>, j’ai réussi ceci, j’ai échoué en ce<strong>la</strong>, « je » désire ceci, j’ai peur de ce<strong>la</strong>) et il peutbien comprendre ceux qui fonctionnent aussi selon ce mécanisme. Un ego d’ingénieur peutcomprendre un ego de médecin ; un ego de professeur peut comprendre un ego de chirurgien-dentiste.Mais comment un ego peut-il comprendre un non-ego ? Ce<strong>la</strong> ne peut êtrequ’une source de méprise.Alors vous, vous pensez <strong>du</strong> gourou : « il » a dit ce<strong>la</strong>, « il » a fait ce<strong>la</strong>. Qui, « il » ? Cecis’est accompli à travers lui. Cette parole a été dite par sa bouche mais <strong>la</strong> source n’est plus <strong>la</strong>même. C’est ce<strong>la</strong> qui est appelé le « non-agir », expression célèbre dans tout l’Extrême-Orient et qui a donné lieu à tant de méprises de <strong>la</strong> part des Européens.Vous ne voyez que l’apparence. L’apparence paraît tout à fait ordinaire : le gourou mange,le gourou parle, le gourou sourit, le gourou paraît se mettre dans une grande colère. Vouspouvez éventuellement remarquer certains détails, c’est-à-dire qu’une seconde après <strong>la</strong> fin de<strong>la</strong> colère, il n’y en a plus de trace. Mais rien ne peut être vraiment concluant. Il y a des critèresdécrits dans les Ecritures – des Écritures qui n’ont rien de mystérieux. Certains sont assezapparents : « quelqu’un en qui aucune peur ou crainte ne se lève jamais, indifférent à <strong>la</strong>réussite ou à l’échec, à <strong>la</strong> louange ou au blâme ». Mais il faut être habile dans le maniementde ces critères. Il existe chez les Tibétains et dans l’Is<strong>la</strong>m des gourous qui ont un comportementmanifestement choquant, afin que ce<strong>la</strong> demande beaucoup de subtilité pour arriver àdécouvrir le maître derrière des apparences aussi décevantes. Cette voie, dans l’Is<strong>la</strong>m, s’appellecelle des ma<strong>la</strong>matyas. Ce<strong>la</strong> veut dire « les gens de l’opprobre ». Voilà qui a intéressébeaucoup d’Occidentaux parce que ce<strong>la</strong> leur permet à bon compte de dire aussi : « Moi, c’estce chemin-là que je suis ; alors vous n’avez rien compris <strong>du</strong> tout quand vous m’avez rencontrésaoul l’autre jour. » Ceci simplement pour vous dire qu’il ne faut pas et qu’on ne peutpas juger trop vite. Il y a des critères. Le mental n’a pas toujours l’habileté voulue pour lesappliquer, mais n’en soyez pas moins exigeants envers celui à qui vous donnez votre confiance,afin que les aveugles ne soient pas guidés par d’autres aveugles. Soyez certains qu’il a luimêmepayé le prix de <strong>la</strong> liberté, the full price, le prix total, et que plus rien ne lui appartient.137
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SommaireIntroduction ..............
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UNLa réponse absolueI l y a des mo
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je me souviens d’avoir un jour em
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de vous-même et de la vie qui vous
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que n’est pas mobile comme le cor
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« grandes paroles » (mahavakya) m
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Vraiment, comment la célèbre paro
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cette question. La totalité de vou
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ien bénie - dans laquelle le sens
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Et peu à peu ce type de méditatio
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Pour en savoir plusL e centre anim