SIXSexualité et métaphysiqueJ e dis souvent que <strong>la</strong> réelle tragédie est le fait de ne pas êtreunifié. Cette non-unification vous pouvez <strong>la</strong> reconnaître en vous de bien des façons différentes: conflit entre vous et ce que vous considérez comme l’extérieur et, à l’intérieur de vousmême,contradiction des p<strong>la</strong>ns, des niveaux, des fonctions. Mais je veux aujourd’hui attirervotre attention sur une vérité un peu plus subtile que les conflits habituels.En vérité, vous êtes écartelés entre deux mouvements contradictoires et <strong>la</strong> grande détente,<strong>la</strong> grande paix, ne se révéleront que si cet écartèlement est dépassé, d’une façon oud’une autre. Il y a en vous une force d’inertie, au vrai sens <strong>du</strong> mot, qui vous incite à continuerdans <strong>la</strong> même ligne, à refuser le changement, à vouloir rester ce que vous êtes. Et il y a aussien vous un autre dynamisme qui vous pousse à changer et que vous ne pourrez jamais étouffer.Les deux sont à l’œuvre en même temps. Comment les réconcilier ? Tant que régneracette contradiction, vous ne pourrez pas trouver <strong>la</strong> paix suprême, définitive, promise par tousles enseignements religieux ou ésotériques.Allons plus loin dans cette direction. Vous avez tous enten<strong>du</strong> dire que Dieu, en tant queCréateur, exprimé dans ce monde manifesté, Dieu avec forme, a pour l’Inde trois visages, <strong>la</strong>Trimurti : Brahma, Vishnu et Shiva. Brahma est le Créateur, Vishnu le Préservateur et Shivale Destructeur. Brahma, Vishnu et Shiva, tous les trois sont à l’œuvre en vous. Quandvous lisez ces mots : créateur, protecteur et destructeur, ou bien création, maintien et destruction,vous ne saisissez pas toujours immédiatement ce dont il s’agit. Vous pensez qu’il y acréation d’une entité, maintien de cette entité et destruction. Il n’en est pas exactement ainsi.Le menuisier qui fabrique une table détruit l’arbre en tant qu’arbre, maintient le bois en tantque bois, et crée <strong>la</strong> table en tant que table. Il ne s’agit pas seulement de créer une table, de <strong>la</strong>préserver pendant quelque temps et de <strong>la</strong> détruire. Cette interprétation est vraie aussi maismoins juste. Les trois mouvements coexistent en vous tous, et doivent être reconnus complètement.Ils ne vous sont pas extérieurs. On ne vous demande pas d’accepter qu’un Shivaétranger à vous détruise tel ou tel aspect de vous-même que vous aimez, par exemple <strong>la</strong> jeunessede votre visage à mesure que vous vieillirez. Vous devez admettre que ces trois aspects,non seulement sont en vous, mais sont vous. Cette triade est votre « corps causal » et vousdevez l’assumer de tout votre cœur pour être vraiment vous-même.
Une force intime vous pousse à vous protéger, à tous égards et par tous les moyens, vousvacciner contre les ma<strong>la</strong>dies, vous assurer contre le vol et l’incendie, mettre de l’argent enréserve. Et une force vous pousse à prendre des risques. Je pourrais dire qu’une force vouspousse à vous maintenir en l’état actuel et qu’une autre vous pousse à vous dépasser. Il n’y apas de dépassement sans changement, et toute transformation est toujours <strong>la</strong> mort de quelquechose pour faire p<strong>la</strong>ce à quelque chose d’autre.Ce que j’essaie de vous faire sentir aujourd’hui pourrait être exprimé dans un vocabu<strong>la</strong>ireoccidental moderne. La vérité est toujours <strong>la</strong> vérité, que ce soit un chercheur dans son <strong>la</strong>boratoireou un yogi dans sa grotte qui <strong>la</strong> découvre. Mais je veux m’en tenir au mode anciend’expression et à mes propres découvertes. Une force vous pousse à vous protéger et une forcevous pousse à vous mettre en cause. Par exemple, si vous faites de <strong>la</strong> haute montagne,vous affrontez le danger et, chaque été, il y a des accidents et des morts tout à fait inutilesdans le massif <strong>du</strong> Mont-B<strong>la</strong>nc. Voilà un exemple bien simple et vous pourriez en trouverd’autres aussi évidents. Je ne parle pas seulement d’une activité saisonnière pour un membre<strong>du</strong> Club Alpin qui va passer un mois par an à Chamonix.Ainsi, l’être humain en tant qu’animal est soumis à un instinct de conservation et deprotection de lui-même. Il se sait vulnérable et menacé et il cherche à se préserver.Et, en même temps l’homme est animé par une nécessité contraire à cet instinct de protection.Il étouffe dans sa condition humaine ordinaire, sur le p<strong>la</strong>n de conscience de <strong>la</strong> limite,de <strong>la</strong> mesure et de <strong>la</strong> <strong>du</strong>alité. Il aspire à briser ces limites et, par conséquent, à mouriren tant qu’ego. L’homme est donc situé à l’intersection de ces deux instincts : un instinct deprotection et un instinct de dépassement, disons-le même : un instinct de mort. La mort estun thème que vous retrouvez dans tous les enseignements spirituels ou initiatiques – tous,sans exception. Mort à un niveau pour ressusciter à un autre niveau.Ce dynamisme de dépassement et de non-protection apparaît avec <strong>la</strong> puberté et sera àl’œuvre jusqu’au dernier jour. Il joue un rôle essentiel – mais mal connu et encore plus ma<strong>la</strong>ssumé – dans <strong>la</strong> vie sexuelle.Ici je voudrais donner certaines précisions avec lesquelles vous ne serez peut-être pasd’accord parce qu’elles contredisent <strong>la</strong> mentalité et les usages actuels, où les jeunes veulenttout faire le plus vite possible. La puberté, si l’on en croit <strong>la</strong> science ancienne, celle des yogis,n’est complètement terminée que quand un être humain a atteint sa taille a<strong>du</strong>lte. Effectivementvoilà un critère bien simple, mais auquel nous ne donnons pas son importance. Si uneperturbation physiologique précise <strong>du</strong>e à une grave ma<strong>la</strong>die n’empêche pas <strong>la</strong> croissance,chaque être humain atteint <strong>la</strong> taille qu’il est destiné à atteindre, grande ou petite selon nospoints de vue habituels, <strong>la</strong> taille a<strong>du</strong>lte. Tant que nous n’avons pas atteint notre taille définitive,l’essentiel pour nous c’est de grandir, c’est-à-dire d’absorber des nourritures, c’est-à-direde recevoir. Vous savez combien de fois j’ai insisté sur ce que <strong>la</strong> définition de l’enfant c’est dedemander et de recevoir, et <strong>la</strong> définition <strong>du</strong> véritable a<strong>du</strong>lte c’est d’entendre les demandes etde donner.Notre jeune corps demande à recevoir, à recevoir <strong>la</strong> nourriture dont il a besoin pour seconstituer, jusqu’à ce que nous ayons atteint <strong>la</strong> taille a<strong>du</strong>lte, et nous cherchons à être nourrisde toutes les manières : nourris intellectuellement, nourris émotionnellement et pas seulementphysiquement. L’enfant a un besoin vital de compréhension, d’affection, d’amour,dont l’a<strong>du</strong>lte devrait avoir beaucoup moins besoin. L’enfant a besoin d’être instruit, informé,initié à <strong>la</strong> vie <strong>du</strong> monde, que ce soit notre instruction publique obligatoire ou <strong>la</strong> façon dont139
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« grandes paroles » (mahavakya) m
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Vraiment, comment la célèbre paro
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plus profondément sur ce que vous
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eux, comme la lîla de Dieu, et le
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