plement par rapport à toute autre référence, celle qui vous convient d’instant en instant. Sivous rentrez chez vous, vous vous situez par rapport à votre point de départ et par rapport àvotre domicile ; si vous vous dirigez vers <strong>la</strong> salle à manger, vous vous situez par rapport àl’escalier ou au couloir.Mais ces réalités toutes simples, vous pouvez leur donner une certaine grandeur si vousvous p<strong>la</strong>cez à un point de vue un peu plus élevé. « Mais en effet, ça n’est pas seulement : jesuis situé par rapport à <strong>la</strong> salle à manger. C’est une des données mêmes de mon existence : jesuis situé dans l’espace. » Vous pouvez l’entendre comme une affirmation philosophique, quia peut-être plus de contenu que vous ne le soupçonnez tout de suite ; et en même temps,c’est vrai très concrètement, comme toutes les vérités <strong>du</strong> chemin. Et vous savez bien quenous ne sommes pas constitués seulement d’un corps physique. À l’intérieur de ce corpsphysique se trouvent les autres koshas, le revêtement de l’atman fait de vitalité, le revêtementde l’atman fait de pensées et d’émotions, etc.Quand je dis : « à l’intérieur <strong>du</strong> corps physique », c’est une expression qui peut, dans unecertaine mesure, vous aider mais qui implique aussi <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tivité, puisque je dis : « à l’intérieurde ». J’établis encore une situation. Et nous nous <strong>la</strong>issons facilement tromper par ces expressions.Nous ne réfléchissons pas assez au sens qu’elles ont. Qu’est-ce qui est caché derrièreles mots ? Que signifie : « à l’intérieur <strong>du</strong> corps physique se trouve le corps subtil et encore àl’intérieur <strong>du</strong> corps subtil se trouve le corps causal » ? J’ai trouvé dans les textes hindous unecomparaison approximative : de même qu’une éponge est imbibée d’eau, que l’eau saturel’éponge, de même le corps subtil imprègne le corps physique. Ce n’est qu’une image. Et àchaque instant, dans l’état de veille, nous sommes situés dans l’ensemble de ces « corps » oude ces « koshas » et par conséquent, dans un faisceau de re<strong>la</strong>tions, pas seulement celles quiconcernent le corps physique. Émotionnellement nous sommes aussi en re<strong>la</strong>tion et l’expériencemontre qu’il existe, comme le répète <strong>la</strong> sagesse hindoue depuis toujours, trois catégoriesde notre conscience, au sens ordinaire de ce mot, le temps, l’espace et <strong>la</strong> causalité.La conscience que vous avez de vous-mêmes se situe dans l’espace ; vous vous sentez situésdans l’espace. Et vous vous sentez situés dans le temps : hier, maintenant, tout de suite,tout à l’heure, demain, plus tard – avec <strong>la</strong> conviction de <strong>la</strong> <strong>du</strong>rée. Je ne dis pas l’expérience de<strong>la</strong> <strong>du</strong>rée, parce qu’en fait vous ne pouvez avoir réellement que l’expérience de l’instant. Mais<strong>la</strong> mémoire vous donne <strong>la</strong> conviction de <strong>la</strong> <strong>du</strong>rée. Vous retrouvez des jouets que vous avezutilisés quand vous étiez enfants et qui confirment <strong>la</strong> vérité de vos souvenirs.Et puis vous voyez bien que tout ce qui constitue votre existence – c’est-à-dire vos étatsde conscience successifs – est soumis à <strong>la</strong> causalité. Les causes pro<strong>du</strong>isent des effets – danstous les domaines. C’est l’étude de <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion entre les causes d’un côté et les effets de l’autrequi a toujours été le propos même de <strong>la</strong> science – de toute science. Quels que soient les aspectsde l’existence que vous puissiez envisager, vous trouverez toujours des chaînes de causeset d’effets à l’œuvre, par conséquent, une re<strong>la</strong>tion de cause à effet. Vous pouvez donc envisagerces trois « catégories » <strong>du</strong> temps, de l’espace et de <strong>la</strong> causalité comme re<strong>la</strong>tions, etentendre le mot « re<strong>la</strong>tif » comme impliquant <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion.L’absolu, c’est ce qui est, sans re<strong>la</strong>tion. La métaphysique nous affirme que notre réalitéessentielle, notre réalité suprême, est absolue. En ang<strong>la</strong>is il y a même une nuance que nousne pouvons pas rendre en français. La <strong>la</strong>ngue ang<strong>la</strong>ise permet de supprimer l’article. Parexemple, au lieu de dire : <strong>la</strong> peur, on dit simplement : fear ; mais en français nous sommesobligés de tra<strong>du</strong>ire : « <strong>la</strong> peur » ; on ne peut pas dire : « peur ». Et moi, d’é<strong>du</strong>cation française,6
je me souviens d’avoir un jour employé avec Swâmiji l’expression : « the absolute » : l’article etle mot « absolu ». Mais Swâmiji m’a dit : « No : absolute. » Il y a eu un moment de malenten<strong>du</strong>dans lequel je me suis un peu entêté à essayer d’imposer les règles de <strong>la</strong> grammaire française.Swâmiji m’interdisait d’utiliser l’article pour parler de l’absolu. En ang<strong>la</strong>is on dit : absolute,et non pas : the absolute, ce qui est encore plus absolu, si je peux dire, puisqu’on supprimel’article qui représente déjà une certaine définition.Je viens de dire : notre réalité « essentielle ». Essentiel est un mot que vous trouverez en<strong>la</strong>ngue française pour tra<strong>du</strong>ire les textes hindous ou bouddhistes, de même que suprême ouultime. Est-ce que ce sont les meilleurs termes pour vous ? Ne vous <strong>la</strong>issez jamais bercer,contenter, <strong>du</strong>per par les mots. Que veut dire : ma réalité « suprême », ma réalité « essentielle», ma réalité « ultime » ? L’enjeu est trop important – mort ou vie éternelle, sommeilou éveil, servitude ou libération – pour que vous vous contentiez de mots qui viennent penserà votre p<strong>la</strong>ce.Ne compliquons pas notre approche en utilisant un vocabu<strong>la</strong>ire trop varié, celui de l’hindouisme,plus celui <strong>du</strong> soufisme, plus celui <strong>du</strong> bouddhisme. Ces confrontations ont leur p<strong>la</strong>ceparce qu’elles renforcent votre conviction. Quand vous vous rendez compte que le taoïsme,le bouddhisme, le vedanta, toute une part <strong>du</strong> soufisme, dans des <strong>la</strong>ngues différentes, ontdit <strong>la</strong> même vérité, vous vous sentez encore plus convaincus et encouragés à poursuivre votrepropre chemin. Mais nous nous en tiendrons aux deux mots hindous des Upanishads : atmâ(ou atman) et brahman. Ces deux mots, dont les Upanishads affirment l’identité, correspondenttous les deux à l’absolu. Du point de vue universel, nous avons pris l’habitude de dire :brahman pour l’absolu ; <strong>du</strong> point de vue personnel, nous avons pris l’habitude de dire : atman,qu’on a tra<strong>du</strong>it en français parfois par « âme » et le plus souvent par « <strong>Soi</strong> ». Le <strong>Soi</strong> ultime,le Je-Suis essentiel de l’homme n’est pas autre que l’absolu. Donc ce<strong>la</strong> nous concerne,ce<strong>la</strong> vous concerne. Est-ce que ce sont simplement des mots brumeux, fumeux – ou est-ceque ce<strong>la</strong> présente une réelle valeur pour moi ? Pouvez-vous entendre ces mots avec autantd’intérêt que vous entendriez le mot source si vous étiez per<strong>du</strong>s au fin fond <strong>du</strong> Sahara ?Quoi, il y a une source par ici ? Il y a une oasis qui ne figure pas sur les cartes ? En fait l’oasisdont je parle figure sur les cartes puisque tous les enseignements spirituels en parlent. Maisce terme, si creux pour <strong>la</strong> plupart des gens, l’absolu, est le mot le plus important que vouspuissiez entendre chacun personnellement, dans lequel <strong>la</strong> plus grande espérance et <strong>la</strong> plusgrande promesse sont contenues. « Ce n’est pas possible ? Quoi ! A moi, pauvre petit personnageballotté par l’existence, vieillissant d’année en année, ayant aussi souvent échouéqu’il a réussi, un parmi plusieurs milliards d’humains, si limité dans l’espace, si limité dans letemps, soumis à toutes sortes de causes pro<strong>du</strong>isant des effets dont je suis l’esc<strong>la</strong>ve, causes queje ne peux le plus souvent pas manier, effets que je ne peux pas toujours prévoir, dans macondition tellement re<strong>la</strong>tive, précaire, limitée, frustrante, insatisfaisante, le taoïsme, lebouddhisme, le vedanta hindou, l’Ancien Testament, les Évangiles, le soufisme, Socrate,P<strong>la</strong>ton, Plotin, tous, me disent que ma vraie réalité à moi, c’est l’absolu ? Mais, si vous l’entendezet non pas si vous entendez des mots, ce<strong>la</strong> vous donne le vertige ! C’est aussi étonnantque si je vous annonçais avec conviction : « Mais, Dany, je vous assure, vous n’avez pasvu le journal ce matin ? Vous venez d’hériter de cent milliards de francs. » C’est même bienplus extraordinaire à entendre.Essayez de sentir ce mot résonner, pas seulement dans votre tête mais dans votre cœur :absolu. Pas de « temps ». « Éternel. » Alors que pouvez-vous comprendre déjà ? Pas situé7
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créateur. Vous jouez le rôle de V
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Pour en savoir plusL e centre anim