particulière, nous réussissions ; ensuite ces mécanismes reprennent le dessus et, pendant dessemaines ou des mois quand ce n’est pas des années, nous ne retrouvons plus ce qui nous aété immédiatement révélé. Mais, au moins, nous en gardons le souvenir.Vous pouvez aussi le comprendre beaucoup plus simplement, sans en avoir <strong>la</strong> réalisationintérieure dans un moment de méditation. Regardez comme vous êtes mangés par <strong>la</strong> vie. Le<strong>la</strong>ngage commun en témoigne aussi – on dit qu’une mère se <strong>la</strong>isse dévorer par ses enfants, unmédecin par ses ma<strong>la</strong>des. Et c’est vrai ! Seulement, vous êtes mangés et vous le refusez, cequi vous met en conflit avec vous-mêmes et ne peut pas vous donner <strong>la</strong> paix. Et, surtout, leconflit vous maintient toujours à <strong>la</strong> surface de vous-mêmes. Or ce qui est à découvrir se situedans <strong>la</strong> profondeur et c’est seulement par l’acceptation que vous dévoilerez les grandes réalitésde <strong>la</strong> profondeur. Acceptez, acceptez de vous <strong>la</strong>isser dévorer et vous vous découvrirez indestructibles,inépuisables. Physiquement, il peut y avoir un moment de fatigue. J’ai souvententen<strong>du</strong> dire : « Mâ Anandamayi est fatiguée, elle se repose, on ne peut pas entrer dans sachambre pour l’instant. » Ramdas et Swâmiji disparaissaient pendant deux heures l’aprèsmidi.Dans le re<strong>la</strong>tif, vous avez besoin de vous reconstituer. Votre énergie, d’instant en instant,a une certaine limite. Mais vous sentirez profondément que vous, rien ne peut vousdévorer, rien ne peut vous détruire. Vous serez sans crainte, sans conflit, unifiés, et une partde vous restera à jamais intouchable et intouchée. Si vous essayez de vous protéger, si vousessayez de sauver ce qui n’a aucune chance de l’être et qui, de toute façon, sera détruit, vousne découvrirez jamais <strong>la</strong> part indestructible de vous-mêmes et vous continuerez à vivre à côtéde <strong>la</strong> vérité et à côté de ce qui est votre héritage d’humains sur cette p<strong>la</strong>nète.Depuis cinq ans que je vis au Bost, un certain nombre de fois, ce<strong>la</strong> ne vous surprendrapas, des personnes m’ont fait cette réflexion : « Mais vous allez vous <strong>la</strong>isser dévorer ! Quatorzeheures d’activité quotidienne. Tous les gens qui vous écrivent, toute cette demande quis’adresse à vous... » Je comprends bien que cette remarque soit venue à l’esprit de plusieursd’entre vous qui ne voudraient surtout pas être à ma p<strong>la</strong>ce. En fait, ce n’est pas vrai. Ce qui,en moi, peut vraiment dire « je », ce à quoi je peux m’adresser en vous regardant dans lesyeux et en disant vous, ne peut pas être dévoré. C’est seulement au niveau des corps ou deskoshas que ce double mouvement, manger et être mangé, a lieu – pas au p<strong>la</strong>n <strong>du</strong> témoin, de<strong>la</strong> Conscience, de <strong>la</strong> paix des profondeurs. Pourquoi serait-ce réservé à certains yogis tibétainsde vivre cette liturgie dans <strong>la</strong>quelle on se « donne en pâture » ? Ce<strong>la</strong> peut être votre expérienceà tous, expérience libératrice, et non pas douloureuse. Nous sommes ici pour chercher<strong>la</strong> liberté, pas pour chercher l’amertume et <strong>la</strong> souffrance. Simplement comment <strong>la</strong> trouver? En ne tournant pas le dos aux Lois universelles. Et <strong>la</strong> grande loi spirituelle, partoutretrouvée, s’exprime ici une fois de plus : « Celui qui veut sauver son âme, <strong>la</strong> perdra. » Plusvous voulez garder, plus vous perdez. Plus vous vous donnez, plus vous vous retrouvez.« C’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie. » C’est en donnant qu’on se sent comblé.C’est en se donnant qu’on se trouve vraiment.Ce<strong>la</strong> n’est pas <strong>la</strong> compréhension de l’humanité actuelle en général. Je suis prêt à faire <strong>la</strong>part des exceptions et je souhaite qu’elles soient les plus nombreuses possibles mais l’erreurde nos contemporains est saisissante : des êtres qui veulent se trouver mais ne veulent pas sedonner, qui veulent bien se nourrir mais ne veulent pas servir de nourriture et, par conséquent,qui sont condamnés à <strong>la</strong> peur, aux compensations, à <strong>la</strong> peur et à un déséquilibre perpétuelqu’ils essaient toujours mais vainement de rattraper. Donnez-vous, vous êtes sauvés.Retenez-vous, vous êtes per<strong>du</strong>s. Vous voyez le lien certain qui existe entre cet enseignement,150
« donnez-vous », et l’enseignement plus rare des Upanishads, anna et annada, manger etservir de nourriture. Rappelez-vous le Temps, Kronos, qui dévore ses propres enfants. Detoute façon vous serez dévorés. Employons un <strong>la</strong>ngage réaliste, de toute façon, <strong>la</strong> vie vousbouffe <strong>du</strong> matin au soir. Vous vous sentez bouffés par tout et par tous. Oui, c’est <strong>la</strong> loi universelle.Vous pouvez retourner <strong>la</strong> situation et ce qui vous apparaît comme malheureux vous apparaîtracomme heureux, ce qui vous apparaît comme destruction vous apparaîtra commeéternité, ce qui vous apparaît comme mort vous apparaîtra comme vie. C’est une totaleconversion intérieure et cette conversion est possible. Je cesse de lutter contre l’univers, jecesse de lutter contre les lois, je cesse de lutter contre ma vérité <strong>la</strong> plus profonde, moi quisuis à <strong>la</strong> fois Brahma, Vishnu et Shiva. J’adhère, je vais avec.La question est : Qu’est-ce qui ne se nourrit pas et ne peut pas servir de nourriture ? Réponse: l’atman. Mais quel sens une réponse comme celle-ci peut-elle avoir pour vous aujourd’hui,autre que celui d’une conso<strong>la</strong>tion philosophique ? Pourtant, si vous refusez lesidées qui n’ont pas une valeur concrète pour vous dès maintenant, vous vous interdisez deprogresser peu à peu vers cette réalisation et nous ramenons Le Bost à un travail sur lesémotions, qui a certainement son rôle mais qui n’est pas notre vocation particulière. Qu’estcequi ne se nourrit pas – de mille et une façons qui vous échappent aujourd’hui ?Je parle de ce qui est vrai à un niveau grossier ou physique mais aussi à des niveaux deplus en plus subtils ou raffinés (pour employer le <strong>la</strong>ngage indien). Seul ce qui échappe à cedouble mouvement est votre réalité, le <strong>Soi</strong>, <strong>la</strong> nature-de-Bouddha, le Royaume des Cieux,« le trésor que <strong>la</strong> rouille ne peut pas détruire et qu’aucun voleur ne peut dérober ». C’est doncl’extrême pointe de l’être à l’état pur. Et encore, quand nous disons « être », nous entendonsinévitablement « non-être ». Si « je suis », ce<strong>la</strong> exclut « je ne suis pas ». Qu’est-ce qui en vousaujourd’hui dit : « je suis » ? À <strong>la</strong> fois le <strong>Soi</strong> et l’ego, inextricablement mêlés. Ou, si vous préférez,le <strong>Soi</strong> et le moi. C’est ce qui fait <strong>la</strong> difficulté <strong>du</strong> <strong>la</strong>ngage. Mais, si vous ne cherchez pasà saisir d’abord avec votre intelligence ce que vous pouvez comprendre aujourd’hui de ce <strong>la</strong>ngage,vous ne sentirez pas dans quelle direction vous allez ; et comment pouvez-vous progressersi vous ne savez pas d’où vous venez et vers où vous allez.Vous pourrez réfléchir longtemps, et personne ne le fera à votre p<strong>la</strong>ce, au sens d’une parolecomme celle-là : « Il ne s’agit pas seulement de donner, il s’agit de se donner, librementet consciemment. » Qui donne quoi ? Et vous pourrez aussi réfléchir longtemps pour votrepropre compte à cette affirmation que vous êtes un résumé de l’univers entier et que votreréalité est Brahma-Vishnu-Shiva à l’œuvre.Commencez par l’expérience qui vous est accessible, vivez-<strong>la</strong>, et passez à l’étape suivante.Je vais reprendre une parole que j’ai bien souvent citée mais qui peut prendre aujourd’huiun sens nouveau. Il est écrit dans les Lois de Manou : « L’homme partage le sort de tous lesanimaux et son existence consiste à manger, dormir, s’accoupler et avoir peur. » Extraordinairedéfinition ! Il n’est pas question ici <strong>du</strong> but ultime de l’existence humaine, moksha, « <strong>la</strong>libération ».L’enfant mange ; l’a<strong>du</strong>lte aussi ; mais l’enfant a encore plus besoin de manger que l’a<strong>du</strong>lte,c’est pourquoi, sous l’Occupation, on donnait des rations supplémentaires aux adoles-p151
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SommaireIntroduction ..............
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Bost ne le croient. Parce que le fa
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gardez pas vos bagages sur les geno
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