« le vide, c’est <strong>la</strong> forme – <strong>la</strong> forme, c’est le vide ». Et dans les Upanishads il est dit : « Si onenlève le vide <strong>du</strong> vide, le vide demeure inaltéré ; si l’on enlève le plein <strong>du</strong> plein, le plein demeureinaltéré. »Chacune de ces sentences annonce <strong>la</strong> réalisation de <strong>la</strong> Conscience. C’est pourquoi il estplus juste de dire : <strong>la</strong> Conscience 1 et non : ma Conscience. Vous ne pouvez plus dire : maConscience ; sauf si nous revenons au <strong>la</strong>ngage re<strong>la</strong>tif qui s’adresse personnellement à Véronique,à François, personnellement à Dany, à Maurice, personnellement à chacun. Il fautque vous puissiez avoir une réelle souplesse dans le <strong>la</strong>ngage que vous utilisez ; c’est le commencementde <strong>la</strong> compréhension. Inévitablement, nous allons utiliser les mots. Généralementnous partons des mots ; parfois nous partons d’une expérience non <strong>du</strong>rable. Certains,en face de Ramana Maharshi ou de Mâ Anandamayi ou dans des circonstances presque imprévisibles,ont eu un aperçu (en ang<strong>la</strong>is on dit : a glimpse) de <strong>la</strong> Conscience ; les fonctionnementshabituels ont fait silence un instant et un être humain a connu un avant-goût del’infini. C’est peut-être cette certitude inoubliable qui le guidera. D’autres n’ont pas eu cetaperçu ; c’est une conviction intellectuelle, une intuition <strong>du</strong> cœur, l’écho que trouvent en euxles promesses <strong>du</strong> vedanta ou <strong>du</strong> Bouddha, qui les poussent à chercher. Mais nous n’éviteronspas le <strong>la</strong>ngage ; même Ramana Maharshi, qu’on a comparé à Dakshinamurti, c’est-à-dire :« Celui-qui-enseigne-par-le-silence », même Ramana Maharshi, dont les silences étaient siriches et si éloquents, a parlé, a éc<strong>la</strong>iré certains par ses réponses – tandis que d’autres ontutilisé les réponses <strong>du</strong> Maharshi pour augmenter encore un peu plus <strong>la</strong> confusion <strong>du</strong> mental.Veillez à ne pas vous <strong>la</strong>isser emprisonner et attacher par des mots. Est-ce que ce<strong>la</strong> vousaide de sentir : à l’intérieur <strong>du</strong> corps physique il y a le corps subtil, à l’intérieur <strong>du</strong> corps subtilil y a le corps causal ? Ou : à l’intérieur <strong>du</strong> corps physique, il y a le revêtement fait d’énergie; à l’intérieur encore le revêtement fait d’émotions ? Ce n’est pas qu’ils sont à l’intérieurcomme vos vêtements sont à l’intérieur les uns des autres, mais qu’ils s’imprègnent les unsdes autres. Les corps les plus subtils pénètrent les corps les plus grossiers. Comprenez bien,déjà, cette expression : « les koshas sont à l’intérieur les uns des autres ». Il ne faut pas se lesreprésenter comme votre chandail est à l’intérieur de votre veste, votre chemise est à l’intérieurde votre chandail. Il faut se les représenter comme se pénétrant, s’interpénétrant les unsles autres (en ang<strong>la</strong>is on dit – « permeated ». Le grossier est imprégné <strong>du</strong> subtil, le subtil estimprégné de l’encore plus subtil. C’est une approche. Si cette approche vous aide, utilisez-<strong>la</strong>.Mais entendez aussi l’autre <strong>la</strong>ngage, ouvrez-vous à ce <strong>la</strong>ngage : « Non, je ne dois pas direque l’atman est contenu à l’intérieur de tous ces koshas ; tous ces koshas sont contenus à l’intérieurde l’atman. » Ce<strong>la</strong> n’est pas rigoureusement juste non plus mais ce<strong>la</strong> peut vous aider.La Conscience est. C’est tout ce qu’on peut en dire ; sans référence à une question denon-être qui serait encore une re<strong>la</strong>tivité ou une <strong>du</strong>alité. Et, « toi aussi tu es Ce<strong>la</strong> ». Maisvous, Français d’aujourd’hui, même si vous avez eu une é<strong>du</strong>cation chrétienne ou même sivous avez fait des études de philosophie, vous n’êtes pas habitués à ce <strong>la</strong>ngage. C’est pourtantcelui des Upanishads. Seulement, il y a de tout dans les Upanishads ! Il y a des allusionsaux vedas, incompréhensibles si on ne connaît pas bien les vedas ; et puis il y a aussi lesp1 J'ai dit précédemment que, dans ces cas, l'ang<strong>la</strong>is omet l'article the.12
« grandes paroles » (mahavakya) métaphysiques et certains passages qui, eux, sont véritablementuniversels.Laissez-vous imprégner par ces grandes paroles des Upanishads ; <strong>la</strong>issez-les vivre envous. Aujourd’hui c’est nouveau ; vous ne voyez pas directement en quoi ce<strong>la</strong> concerne vossouffrances, vos « problèmes », votre santé, vos frustrations, vos angoisses. Et pourtant, c’est<strong>la</strong> réponse, et, il faut bien le dire, c’est <strong>la</strong> seule réponse absolue.Vous ne pouvez pas vous contenter d’entendre cette causerie, sans expérimenter parvous-même et faire vos propres découvertes, vous aujourd’hui, au XX e siècle, comme d’autresont fait les mêmes découvertes il y a cent ans, il y a mille ans et il y a trois mille ans. Découvrirce qui ne se situe ni aujourd’hui, ni il y a cent ans, ni il y a mille ans, parce que c’est uneConscience qui n’est reliée à rien ou en re<strong>la</strong>tion avec rien. C’est cette absence de re<strong>la</strong>tion quesouligne aussi le mot sanscrit « kaivalya » qu’on a tra<strong>du</strong>it par « solitude » ou « esseulement »et qui est pratiquement synonyme de « libération ».Bien sûr, il n’y a qu’un seul absolu – et nous pouvons même dire qu’il n’y a qu’un seul atman,qui se réfracte (comme une unique image réfractée sur un mur couvert de miroirs) àtravers toutes les consciences indivi<strong>du</strong>elles.Vous commencerez par les mots et, un jour, vous n’aurez plus besoin des mots. Si je dis :vous irez au-delà des mots, que veut dire cet « au-delà » ? Est-ce que « au-delà », vous ne lesentez pas encore spatialement ? Comme on précise : « Au-delà des monts, en deçà desmonts » qui sont des expressions géographiques. Et pourtant, ce mot « au-delà » est souventemployé en métaphysique, y compris dans <strong>la</strong> célèbre formule qui termine <strong>la</strong> Prajnaparamita :« Ô sagesse, allée, allée au-delà <strong>du</strong> par-delà de l’au-delà », « Gate, gate, paragate, parasamgate » en sanscrit. C’est une parole qui a fait vivre des millions de bouddhistes depuis dessiècles. « Ô sagesse qui s’en est allée et allée au-delà <strong>du</strong> par-delà de l’au-delà. » Mais nous,comme nous avons bien une idée de ce que sont en deçà et au-delà, nous l’interprétons encored’une manière re<strong>la</strong>tive.Ni en deçà, ni au-delà ; ni ici, ni là-bas ; ni maintenant, ni plus tard – rien, rien que lesmots puissent décrire. Et maintenant, en avant ! Si vous partez dans <strong>la</strong> bonne direction –direction dans <strong>la</strong>quelle les mots, eux, vous auront orienté – vous atteignez le but. Et vousvous rendez compte que l’expression « atteindre le but » ne signifiait rien parce qu’elle aussisupposait une distance, dans le temps, dans l’espace, qu’il n’y a rien à atteindre, que le but atoujours été là, que tout s’est toujours passé à l’intérieur <strong>du</strong> but et que <strong>la</strong> libération est uniquement<strong>la</strong> fin d’un rêve, un éveil, une réalisation de ce qui était, de ce qui est.Par rapport à <strong>la</strong> tentative pour vérifier par vous-même ce que je viens de dire, les différentesformes de méditation ne sont que des moyens annexes. Qu’appelez-vous « méditation» ? Vous dites que quelqu’un est en méditation quand vous le voyez immobile et déten<strong>du</strong>.Vous constatez que son front n’est pas crispé ou ses sourcils froncés, vous sentez qu’iln’est pas en train de rêvasser, sinon avec un peu d’attention vous verriez passer ses rêveriessur son visage à travers un changement de lueur dans son regard, un sourire, un petit mouvement.Il demeure semb<strong>la</strong>ble à une statue. Alors vous dites « Il est en méditation. »Si vous voulez donner un sens au mot « méditation », en dehors de techniques particulièresqui sont des techniques préparatoires, méditer c’est essayer de vérifier si ce que je disaujourd’hui a le moindre sens ou non.D’où est-ce que je pars ? De <strong>la</strong> conscience, <strong>la</strong> conscience de moi, <strong>la</strong> conscience de « jesuis » qui imprègne toutes les émotions, les pensées, les sensations, qui est là toujours, sinon13
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Pour en savoir plusL e centre anim