cents, ceux qu’on appe<strong>la</strong>it à l’époque les J3. Le bébé, vous l’avez remarqué, dort beaucoupplus que l’enfant, l’enfant plus que l’homme jeune et l’homme jeune plus que l’homme âgé.Et l’enfant a peur ; bien plus peur que vous ne vous en rendez compte si vous observez desenfants, même avec sympathie, et bien plus que vous ne le croyez, sauf si vous avez retrouvéet ren<strong>du</strong> conscientes vos terreurs d’enfant. Encore, pour ce<strong>la</strong> faut-il ne pas avoir peur de sapeur, et peur de sa peur de sa peur, à l’infini, c’est-à-dire faire de son existence un incessanteffort pour fuir <strong>la</strong> peur au lieu de <strong>la</strong> faire disparaître.Nous pouvons considérer cette peur comme l’expression d’un instinct de protection. Jeveux subsister tel que je suis aujourd’hui, tel que je me ressens, tel que je me connais ; et l’inconnume fait peur. Par conséquent, pour me maintenir, je mange, je dors et j’ai peur. Cettepeur m’oblige à être sur mes gardes, sans <strong>la</strong> peur, nous ne nous protégerions plus et nousserions beaucoup plus vite détruits. Les lois de l’univers sont toujours à l’œuvre sous desformes diverses et l’homme fait partie de l’univers ; simplement, l’homme a <strong>la</strong> possibilité dedécouvrir en lui, comme sa réalité essentielle, ce qui est au cœur même de ces lois universelles,ce qui est libre de ces Lois. C’est en reconnaissant ces lois qu’il est possible non pas des’y opposer mais de les transcender.Voyez bien : manger, dormir et avoir peur sont trois instincts qui existent à l’état normalmais que le mental peut ensuite compliquer ou pervertir à l’infini. Mental signifie « mensonge» et l’homme est le seul animal qui ait <strong>la</strong> capacité de mentir. Les animaux ne mententque quand ils sont en contact avec l’homme, dans des conditions artificielles. Sinon, ils sontinévitablement fidèles à leurs propres lois. L’homme porte <strong>la</strong> possibilité de dépasser les loisde <strong>la</strong> nature et de dépasser sa propre loi d’homme en s’y soumettant, car il ne pourra jamaiséchapper aux Lois universelles – qui pourrait y échapper ? Mais, trop souvent, au lieu d’êtresoumis à sa loi d’homme, il se soumet à des lois qui sont proprement infra-humaines, indignesd’un être humain. La rançon de cette possibilité de déchéance, c’est <strong>la</strong> possibilité desagesse ou d’éveil.J’emploie le mot « instinct » et je dis que le mental peut pervertir les instincts et lestransformer en désirs. Je pourrais dire aussi : les besoins. Ne vous <strong>la</strong>issez pas impressionnerpar le <strong>la</strong>ngage que je peux employer ; ne vous précipitez pas, pour essayer de mieux comprendre,sur des livres spécialisés où vous chercheriez le sens <strong>du</strong> mot « instinct ». Il faut bienque nous utilisions des mots. J’en choisis un et nous lui donnons simplement un certain sensqui est le nôtre. L’instinct est normal et naturel ; le désir n’est ni normal ni naturel – et c’estpourtant le lot ordinaire des existences.Et puis, il y a un autre terme dans cette citation : « s’accoupler ». S’accoupler est une activitéd’un autre ordre. S’accoupler n’est pas se maintenir ; s’accoupler n’est pas se protéger.La nature nous montre que l’accouplement est souvent accompagné de <strong>la</strong> mort. Divers insectesmeurent en s’accoup<strong>la</strong>nt. Il n’y a plus, dans l’accouplement, ce même instinct de protection.Je vois bien que manger a pour but de me faire subsister tel que je suis, que ce soit <strong>la</strong>nourriture physique, le prana, ou des nourritures subtiles ou raffinées. Je vois bien que dormira pour but de me protéger, puisqu’en dormant je me reconstitue, je me régénère, je naisrenouvelé chaque matin. Et je vois bien que cette peur, fondamentale chez l’animal et chezl’homme en tant qu’animal, va dans le sens de cette sauvegarde, de ce maintien – et non danscelui de <strong>la</strong> destruction.152
Mais voyez bien aussi que l’accouplement n’est pas nécessaire au maintien. Si je veuxavant tout me protéger, persister sous mes formes physiques, mentales, émotionnelles actuelles,je n’ai pas besoin de l’accouplement. S’accoupler, c’est sortir de sa tanière, c’est aller à<strong>la</strong> rencontre de l’autre ; c’est toujours prendre un risque. Et c’est seulement dans <strong>la</strong> mesureoù ce risque est reconnu, assumé, accepté totalement, que cette fonction d’accouplementprend son sens véritable.À l’intérieur de cet ensemble dans lequel, vous le voyez, tout est inclus, prend p<strong>la</strong>ce <strong>la</strong> vieamoureuse et sexuelle. En ce qui concerne l’homme, <strong>la</strong> vie sexuelle est d’abord <strong>la</strong> sexualitéanimale : le mâle <strong>recherche</strong> <strong>la</strong> femelle. Mais, l’homme ayant des possibilités que n’a pasl’animal, <strong>la</strong> possibilité de re<strong>la</strong>tions entre le mâle et <strong>la</strong> femelle est beaucoup plus vaste et pluscomplète.Et puis, chez l’homme, interviennent les désirs, qui font qu’un homme n’est pas attiréindifféremment par n’importe quelle femelle, une femme n’est pas attirée indifféremmentpar n’importe quel mâle. Ces désirs, dont vous savez bien que les racines se trouvent dansl’inconscient, sont tellement complexes que l’homme qui n’a pas été é<strong>du</strong>qué comme il auraitété utile qu’il le fût, qui n’a pas effectué un travail poursuivant consciemment cette é<strong>du</strong>cation,et qui n’est pas considérablement devenu a<strong>du</strong>lte, non-dépendant et libre, est pris dansce jeu contradictoire des désirs comme un bouchon qu’on a <strong>la</strong>ncé dans les tourbillons d’untorrent.Maintenant, venons-en plus précisément à <strong>la</strong> sexualité. Une force cosmique universelle –sinon il n’y aurait pas de Manifestation – est à l’œuvre. Ceux qui sont l’autre par excellence,c’est-à-dire l’homme pour <strong>la</strong> femme ou <strong>la</strong> femme pour l’homme, se trouvent face à face. Etun être humain comprend trois corps physique, subtil et causal, et cinq revêtements de l’atmanou koshas. Quand un homme et une femme sont l’un en face de l’autre, il y a, les uns enface des autres, les trois corps et les cinq koshas de chacun. Ce n’est pas seulement le corpsphysique, sinon il s’agit d’une sexualité limitée dans <strong>la</strong>quelle les autres aspects ne sont pasinclus. Une expérience réelle qui puisse mener à <strong>la</strong> connaissance – et <strong>la</strong> connaissance libère –ne peut être qu’une expérience plénière, concernant l’être entier. Il y a des Don Juan ou desnymphomanes qui ont collectionné les aventures amoureuses, mais n’ont jamais été satisfaits,ont toujours eu l’impression qu’il restait quelque chose à connaître, et ignorent ce sentimentprofond : j’ai reçu ce que j’avais à recevoir, j’ai donné ce que j’avais à donner – je suislibre.Voilà donc l’homme et <strong>la</strong> femme face à face avec leurs koshas, leurs vasanas, leurs samskaras,leurs peurs, leurs désirs, leur inconscient et, en chacun, le double mouvement de se protégeret de se dépasser en tant qu’ego ; le mouvement de prendre, de posséder et le mouvementde donner et de se donner ; le mouvement qui demande : « je veux que l’autre soitmoi » et le mouvement qui affirme : « je suis l’autre » – physiquement, mentalement, émotionnellementà tous égards.Vous entrevoyez bien que l’acte sexuel va infiniment plus loin que des sensations génitalesqui pourraient être obtenues de <strong>la</strong> même façon, au niveau physiologique, par <strong>la</strong> masturbationou par des moyens mécaniques. Je ne sais pas comment on ose aujourd’hui employer lemot « sexualité », écrire des articles sur « <strong>la</strong> sexualité », comme s’il existait une sexualité va<strong>la</strong>blepour tous les êtres humains. Ce<strong>la</strong> fait partie des aberrations <strong>du</strong> monde moderne, de niersoit explicitement, soit implicitement, <strong>la</strong> donnée essentielle qu’est <strong>la</strong> hiérarchie des niveauxd’être. Hommes et femmes ne diffèrent pas seulement par leur avoir mais par leur niveau153
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Toute action affirme « quelque cho
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