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A la recherche du Soi 4 - Yoga taichi 91

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plus profondément sur ce que vous êtes dans cette vie-ci. Quand vous dites « je » aujourd’hui,ce « je » n’exprime que l’identification de <strong>la</strong> conscience à des formes et à des limitations.Quand vous dites « je » (ne parlons pas d’un moment où vous seriez en samadhi etoù, <strong>du</strong> coup, vous ne diriez plus rien <strong>du</strong> tout), « je » inclut toutes ces identifications à <strong>la</strong> fois :moi, homme ou femme, jeune ou âgé, et vous savez que vous avez vingt ans, trente ans, cinquanteans, vous savez que vous êtes ma<strong>la</strong>de ou que vous êtes en bonne santé, vous savez quevous avez réussi bril<strong>la</strong>mment vos études ou que vous les avez péniblement poursuivies jusqu’à<strong>la</strong> troisième, vous savez que votre situation sociale est prestigieuse ou insignifiante, vous savezque vos moyens financiers sont importants ou ré<strong>du</strong>its. Quand vous dites « je », vous inclueztous ces éléments : vous incluez le corps physique, vous incluez le corps subtil, vousincluez le passé de cette existence. Ce « je » porte un certain nom que nous gardons notre vieentière, au moins pour l’état civil, même si nous prenons un pseudonyme, et ce nom estdonné à une entité particulière qui se manifeste d’abord par le corps physique. Après tout,quand un bébé naît, <strong>la</strong> première chose qu’on voit apparaître au monde, c’est une tête, c’est-àdireun morceau <strong>du</strong> corps physique. Si c’est le sens que vous donnez au mot « je », il est biencertain que c’est une absurdité de dire : « Moi, j’ai été chef peau-rouge, esc<strong>la</strong>ve noir chez lesArabes, officier dans l’armée allemande. » Certainement pas. Du simple fait que le corpsphysique ne pouvait pas être le même, le « je » ne pouvait pas être identiquement le même.Tout raisonnement est faux qui part de ce point de vue. Il est bien évident que le « grandpublic » part de ce point de vue, sans réfléchir à ce qu’il y a d’immédiatement impossible à ceque vous, Martine A<strong>la</strong>ri, ou vous, Michel Bernand, vous ayez été quoi que ce soit d’autreque Martine A<strong>la</strong>ri ou Michel Bernand. C’est impossible. Alors, qu’est-ce que je ? Ce<strong>la</strong> vousoblige tout de suite à vous poser <strong>la</strong> question plus profondément. Comment osez-vous poserdes questions sur <strong>la</strong> réincarnation alors que pour commencer vous ne connaissez strictementrien à cette incarnation ?Maintenant, prenons <strong>la</strong> question par l’autre bout. Pressentez, au moins intellectuellement,qu’il puisse exister un centre, un fondement de <strong>la</strong> Conscience qui échappe à touteforme et à toute mesure, que vous l’appeliez le vide, shunyam, le plein, purnam, nature-de-Bouddha, bouddhéité ou atman, une Conscience telle que <strong>la</strong> <strong>la</strong>issent entendre les Upanishads,entièrement dépouillée de tout ce qui peut <strong>la</strong> qualifier, de tout ce qu’on a appelé, suivantle <strong>la</strong>ngage qu’on utilise en français, prédicat, attribut, définition, conditionnement adventice.Cette Conscience, l’atman, n’a pas d’histoire, elle ne change pas, elle ne vieillit pas.À l’intérieur de cette Conscience peut apparaître une division mais cette Conscience ellemêmen’est pas divisible sinon elle ne serait plus infinie. C’est ce que vous pouvez tenter deconcevoir de plus pur. Essayez d’éprouver « je suis », « j’existe » (aham asmi), d’abord de <strong>la</strong>façon <strong>la</strong> plus simple : seulement « je suis », avant de rajouter « je suis un homme » ou « jesuis une femme », avant de rajouter « je suis jeune » ou « je suis vieux », avant de rajouter « jesuis gai » ou « je suis triste ». Vous pouvez tenter de concevoir ce que serait ce « Je Suis », passeulement avec <strong>la</strong> tête mais avec le cœur, dans <strong>la</strong> conscience de soi, dépouillée, complètementdépouillée de tout ce qui <strong>la</strong> limite. Et ce qui <strong>la</strong> limite, ce sont des restrictions qui sontsurajoutées, des revêtements. Enlevez, enlevez, enlevez. Peut-être, au moins intellectuellement,pourrez-vous entrevoir ce que peut être le <strong>Soi</strong> ultime, l’atman.p46

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