uddhi, je ne suis pas chitta, je ne suis pas manas, je ne suis pas ahamkar (l’ego), proc<strong>la</strong>meaussi : je ne suis ni <strong>la</strong> nourriture ni le mangeur de nourriture. L’atman seul est ce qui nemange rien et qui n’est mangé par personne. Sentez que ceci est lié avec ce que je transmetsaujourd’hui. Nous voulons bien nous nourrir mais nous ne voulons pas servir de nourriture.C’est impossible. Vous ne pourrez être en paix, heureux, en plénitude, que si vous accomplissezparfaitement <strong>la</strong> loi, que si vous êtes d’accord pour servir de nourriture. Alors et alorsseulement vous découvrirez en vous cet atman qui ne mange rien et que rien ne peut dévorer.Vous vous nourrissez d’aliments. Vous pouvez donc vous nourrir plus consciemmentc’est-à-dire d’abord choisir plus consciemment ce que vous mangerez, ce que vous ne mangerezpas, quelle quantité, dans quel équilibre, quelles proportions et demeurer vigi<strong>la</strong>ntsquand vous absorbez <strong>la</strong> nourriture. Le plus simple, accessible à chacun pour manger plusconsciemment, c’est de prendre ses repas en silence. Je n’ai jamais vu des moines ou des yogismanger en discutant. Et pourtant, dans les grands congrès de yoga, <strong>la</strong> salle à manger faitplus de bruit qu’un hall d’aéroport. Mais les aliments « grossiers » ne sont pas <strong>la</strong> seule nourriture.Vous connaissez le mot prana, qu’utilisent tous ceux qui ont une notion <strong>du</strong> yoga, uneénergie qui nous vient plus directement qu’à travers les protéines, lipides, glucides, etc. Leprana, nous le recevons notamment avec l’air que nous respirons et qui nous donne l’oxygène,autre nourriture. Sans oxygène nous mourons. L’oxygène contribue à nous permettred’assimiler les aliments que nous absorbons. Le prana, nous pouvons l’assimiler d’une façonplus consciente aussi. Ce n’est pas ce que vous lirez dans les livres qui vous aidera, c’est ceque vous découvrirez. Soyez bien attentifs et vous sentirez l’énergie qui vient en vous. Vousverrez comment respirer consciemment peut vous reposer immensément en quelques minutes.Et puis vous verrez que tout est nourriture, sarvam annam. Nourriture pour le corpsphysique, nourriture pour le corps subtil et, entre le corps physique et le corps subtil, il y asans cesse des échanges. Vous êtes fatigués, vous passez une heure auprès d’un yogi, vousêtes entièrement reposés. Ce sage vous a apporté de l’énergie par son rayonnement. Il y a desgens qui vous donnent de l’énergie et ces personnes-là vous attirent, bien sûr.Maintenant l’autre face. Vous servez de nourriture, que vous le vouliez ou non. L’universse nourrit de vous et ce<strong>la</strong> aussi vous pouvez le vivre mécaniquement ou le vivre consciemment.Vous n’y avez probablement jamais réfléchi. Vous servez de nourriture – sauf en tant qu’atman– et, de même que vous pouvez vous nourrir consciemment, vous pouvez consciemmentservir de nourriture. Servir de nourriture, c’est se donner, « se donner en pâture », expressionsur <strong>la</strong>quelle on semble s’être mis d’accord en français pour tra<strong>du</strong>ire cette notion del’enseignement tibétain. Par des techniques bien précises que nous n’avons pas à utiliser dansle chemin que nous suivons ici, l’ascète tantrayanique se donne à dévorer à des divinités, àdes forces symbolisées sous <strong>la</strong> forme de ces divinités. Vous savez bien aussi que le rituel de <strong>la</strong>tradition occidentale, le christianisme, est fondé sur le fait que le Christ se donne lui-mêmeen nourriture : « Prenez et mangez, ceci est mon corps rompu pour vous, buvez, ceci est monsang versé pour vous. » Vous pouvez réfléchir au sens véritable de <strong>la</strong> communion et de l’eucharistie.Vous ne le trouverez pas dans les livres. Il se révélera un jour en vous. Quel exemple,celui même <strong>du</strong> Christ ! Acceptez joyeusement et consciemment ou, plutôt, acceptezjoyeusement de servir consciemment de nourriture.p148
Par certaines techniques de silence intérieur et de prise de conscience, vous pourrez percevoirce mouvement immense de l’univers – sarvam annam, tout est nourriture, vous ycompris. Vous vous détruisez et vous vous recréez à chaque instant, physiquement, mentalement,émotionnellement – et rien n’est per<strong>du</strong>. Ce qui vous quitte, ce qui meurt pour vous,subsiste. Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. Ce que vous perdez par lechangement sert de nourriture à une autre entité.Cette perception ne vous est certainement pas accessible immédiatement, sans préparation,sans l’expérience d’une conscience beaucoup plus affinée de soi-même et de <strong>la</strong> vie ensoi. Elle est possible dans des conditions d’immobilité, de silence intérieur, en dehors detoute re<strong>la</strong>tion au niveau ordinaire avec quoi que ce soit que nous sentions précisément commeun autre que nous. Vous pourriez percevoir comme une certitude que vous êtes constamment,même quand vous paraissez absolument immobiles, le lieu d’une intense et extraordinaireactivité et que ce mouvement de prendre et de donner ou de vous nourrir et de servirde nourriture est tout le temps à l’œuvre. Mais vous devez au moins pressentir : il doits’agir là d’une découverte qui demande certainement une acuité, une finesse d’attention quin’est pas encore à ma disposition aujourd’hui.On s’exerce à tout. On s’exerce au piano, à <strong>la</strong> natation, au tennis et on s’exerce aussi à <strong>la</strong>conscience de ses propres fonctionnements. Et, de même que chaque entraînement demandedes conditions annexes, l’exercice de cette conscience de <strong>la</strong> réalité en vous demandeaussi des conditions annexes ; un joueur de tennis ne peut pas se contenter de faire des balles; il doit aussi maintenir une certaine hygiène et une certaine forme physique, il pratiquepeut-être une gymnastique en chambre quotidienne et il ne peut pas se permettre de boire etmanger inconsidérément ou de sacrifier son sommeil. Il est certain que vous ne pouvez pasespérer raffiner votre instrument de conscience et de perception intérieure si vous ne mettezpas tous les atouts dans votre jeu, c’est-à-dire si vous ne transformez pas, dans <strong>la</strong> mesure oùc’est nécessaire, les autres aspects de votre existence.Si vous le souhaitez, si vous y êtes destinés par votre propre karma, vous pouvez fairecette découverte. Dans le silence et l’immobilité, vous sentirez – je vais utiliser un <strong>la</strong>ngagetrès simple – qu’en permanence l’univers vous nourrit et l’univers se nourrit de vous. Il estprobable que ce<strong>la</strong> serait exprimable dans le vocabu<strong>la</strong>ire rigoureux de différents <strong>la</strong>ngages,qu’un biologiste dirait : « Je crois peut-être comprendre ce dont vous parlez et <strong>la</strong> vie intimedes cellules révèle que... » ; un physicien : « Je crois peut-être comprendre ce dont vous parlezet <strong>la</strong> vie intime des atomes de votre corps révèle que »... J’ai toujours éprouvé personnellementune réserve devant les comparaisons à bon compte faites entre <strong>la</strong> science moderne etle yoga ancien, et l’habitude, en ce genre de matière, des non-scientifiques, non-biologisteset non-physiciens, de parsemer leurs propos de comparaisons avec <strong>la</strong> physique en questioncomme s’ils avaient le savoir de P<strong>la</strong>nck et d’Einstein... C’est pourquoi, quitte à vous priver decertains points d’appui, je m’en tiens à un <strong>la</strong>ngage plus personnel mais qui a au moins le mérited’être le <strong>la</strong>ngage <strong>la</strong>borieux avec lequel je tente de vous transmettre une expérience qui aété et qui est <strong>la</strong> mienne.Il ne vous suffira pas de rester deux minutes silencieux et, tournés vers l’intérieur pouravoir l’expérience de ce double mouvement d’être sans cesse « dévoré » – je suis bien d’accordavec ce mot – et sans cesse nourri. Encore que nos mécanismes habituels puissent être brusquementsurpris et que, <strong>la</strong> première fois que nous tentons une prise de conscience un peu149
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SommaireIntroduction ..............
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UNLa réponse absolueI l y a des mo
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je me souviens d’avoir un jour em
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Vraiment, comment la célèbre paro
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cette question. La totalité de vou
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m’adresse d’autant plus directe
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plus profondément sur ce que vous
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aussi une succession un peu plus é
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eux, comme la lîla de Dieu, et le
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ien bénie - dans laquelle le sens
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TROISAtma darshanJ e vais dire ce s
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C’est la vraie question qui doit
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concilie les opposés. Mais ceci, c
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En tenant ce langage, parce que nou
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que les témoignages des mystiques
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inhibé, si on ne se retient pas et
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QUATRERéaction, action, spontanéi
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Bost ne le croient. Parce que le fa
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