dans le temps par rapport à hier, à maintenant, à demain. Pas situé dans « l’espace ». Mais cen’est pas possible, je suis situé dans l’espace ! « Libre de toutes les causes et de tous les effets.» Mais sur le p<strong>la</strong>n physique, le p<strong>la</strong>n subtil, le p<strong>la</strong>n énergétique, le p<strong>la</strong>n mental, le p<strong>la</strong>nvital, selon tous les points de vue imaginables, vous n’êtes que causes et effets ! Il fait froid,vous vous enrhumez et vous toussez ; votre père vous a trop sévèrement grondés, vous êtestraumatisés et inhibés ; le dol<strong>la</strong>r monte, le mark baisse, le franc suisse est surévalué, votre vieencore est changée. Vous n’êtes que servitude aux causes et aux effets !La Chandogya Upanishad vous dit : « Tat twam asi », « Ce<strong>la</strong> (l’absolu) tu l’es. » Il fautabsolument que je comprenne ce que cette parole signifie et, si c’est vrai, s’il y a une découverteà faire en moi, que je <strong>la</strong> fasse. Même les poursuites qui nous touchent le plus, familiales,conjugales, paternelles ou maternelles, esthétiques, artistiques, et religieuses au sens ordinaire<strong>du</strong> mot, pâlissent à côté d’une affirmation pareille.Maintenant, vous pouvez entendre une remarque que je veux énoncer très c<strong>la</strong>irement,c’est qu’on a trop souvent l’habitude, parce qu’on parle <strong>du</strong> point de vue re<strong>la</strong>tif, de dire que« le Royaume des Cieux est au-dedans de vous ». Voyez que, tout de suite, je me mets enbonne compagnie puisque je cite une parole des Évangiles. Il est vrai que l’Évangile deThomas complète : « et il est aussi au-dehors ». Les Upanishads disent : « dans <strong>la</strong> caverne <strong>du</strong>cœur vous pouvez trouver l’atman ». Et je sais bien que j’ai moi-même employé l’expression :« le revêtement le plus intérieur de l’atman, anandamayakosha », donnant donc l’impressionque l’atman était « à l’intérieur » de tous ces revêtements. Le revêtement le plus extérieur,c’est le corps physique ou corps grossier, imprégné <strong>du</strong> corps subtil, lequel est imprégné <strong>du</strong>corps causal ou anandamayakosha ; et nous en arrivons à conclure qu’encore plus « à l’intérieur» se trouve l’atman. Mais si l’atman se trouve « à l’intérieur » de quoi que ce soit, l’atmanse trouve localisé, l’atman se trouve en re<strong>la</strong>tion – par conséquent l’atman ne peut plusêtre considéré comme l’absolu.Je vous en prie, comprenez que ce <strong>la</strong>ngage est vrai <strong>du</strong> point de vue re<strong>la</strong>tif mais tout à faitfaux et abusif <strong>du</strong> point de vue absolu. L’atman n’est situé nulle part – ni dans l’espace, nidans le temps, ni à l’intérieur des koshas, ni à l’extérieur ; sinon il n’est plus l’absolu. Etpourtant, c’est bien notre réalité essentielle, c’est bien votre réalité essentielle. Et les grandesparoles des Upanishads disent vrai : « ayam atmâ brahma », cet atman, ce <strong>Soi</strong>, est l’absolu.Pouvez-vous pressentir une conscience d’être – en vérité inexprimable en <strong>la</strong>ngage ordinaireet vers <strong>la</strong>quelle peut seulement pointer ce <strong>la</strong>ngage – et qui serait vous-même, absolu ?L’expérience ordinaire re<strong>la</strong>tive est trop contraignante pour que ce soit facile. Si vous êtesparticulièrement disponibles, éveillés, intérieurement ; si vous êtes à l’extrême pointe de vospossibilités de comprendre, vous allez sentir : il me semble que je suis concerné ; ce n’est pasune réalisation totale pour moi, et pourtant j’ai l’impression que j’approche d’une découverte.Mais pour ce<strong>la</strong> il ne faut pas stagner dans <strong>la</strong> lourdeur et <strong>la</strong> torpeur habituelles. Une granderéalisation vous demande de vous préparer, de vous hausser à son niveau – en par<strong>la</strong>nt encorele <strong>la</strong>ngage <strong>du</strong> re<strong>la</strong>tif et de <strong>la</strong> re<strong>la</strong>tion. Elle vous demande une intelligence (buddhi) aiguë(agra) et subtile (sukshma). Et ce n’est pas seulement <strong>la</strong> tête qui peut vous donner cette compréhensionréelle ; il faut que le cœur participe. Il faut utiliser le sentiment comme un instrumentde connaissance. Il faut sentir cette vérité vibrer dans tout votre être, avec <strong>la</strong> totalitép8
de vous-même et de <strong>la</strong> vie qui vous anime, sous toutes ses formes : physique, émotionnelle,mentale – et même l’énergie sexuelle <strong>la</strong>tente doit être disponible, pour que vous ayez cettefinesse qui vous permet d’être concerné.Sinon, je ne le sais que trop, ces vérités essentielles de l’enseignement passent au-dessusde votre portée. Pendant une seconde on a cru qu’on al<strong>la</strong>it être touché, impliqué, et puis ce<strong>la</strong>nous échappe et on revient au niveau : « je ne comprends plus rien, je ne sais pas ce qu’Arnaudraconte de re<strong>la</strong>tif et d’absolu, moi ce que je sais c’est que j’ai des problèmes à résoudreet que je ne vais pas bien en ce moment ». Vous retombez entièrement dans le re<strong>la</strong>tif. Etpourtant...Que peut signifier cette affirmation : « Il est tout à fait impropre de dire que l’atman estsitué au-dedans de vous, au cœur de vous-même, au plus profond de vous, à l’intérieur detous les koshas ? » Localiser l’atman veut dire revenir au re<strong>la</strong>tif. Qu’est-ce qu’une conscience– essayez de sentir « ma conscience d’être » – qui ne serait en re<strong>la</strong>tion avec rien, qui serait enelle-même, par elle-même, de façon absolue ? Il est évident que votre expérience habituelleserait totalement dépassée et transcendée, puisque votre expérience n’est faite que de re<strong>la</strong>tif,de temps, d’espace et de causalité.Est-ce que je peux comprendre un peu mieux ? Comment est-ce que je me sens être sij’essaie vraiment d’aller plus profond en moi, de ne pas me contenter de mon émotion <strong>du</strong>moment (« Je suis énervé, mais pourquoi est-ce qu’elle a téléphoné ? Je lui avais dit... ») ? Jeveux dépasser cet énervement momentané qui sera remp<strong>la</strong>cé par une bonne humeur ce soirparce que je dîne avec un vieux copain ; je veux aller plus profond. Prenez appui sur <strong>la</strong> descriptionvédantique des koshas. Physiquement je me sens être assis là, donc je ne suis pas assistrois mètres plus loin. Et <strong>la</strong> conscience <strong>la</strong> plus silencieuse que j’ai de moi peut-elle êtremoins soumise à ces déterminations <strong>du</strong> temps, de l’espace et de <strong>la</strong> causalité ? « Je suis un peuénervé parce qu’elle n’aurait pas dû téléphoner » ; vous voyez bien que vous êtes situé enpleine causalité. « Elle a téléphoné, donc je suis énervé. »Je veux trouver en moi <strong>la</strong> Conscience qui n’est pas soumise aux causes. Et je veux trouver<strong>la</strong> Conscience que je ne situe pas dans le temps, que je ne réfère pas à tout à l’heure, ce matin,dans une demi-heure, dans trente secondes – et que je ne situe pas non plus dans l’espace.Si vous pouvez être vraiment silencieux, prendre conscience : « je suis » – sans forcémentle formuler – <strong>la</strong>isser, abandonner simplement les formes de conscience – qui, elles, sont toutesre<strong>la</strong>tives, vous sentirez en vous-même une impression d’être tout à fait nouvelle. Maiscomment allons-nous <strong>la</strong> décrire ? Parce que tous les mots vont encore relever <strong>du</strong> re<strong>la</strong>tif ;« vous sentirez une conscience plus libre ». Ah, je compare : plus ou moins libre. « Au cœurde vous-même, au plus profond de vous-même, si vous rentrez en vous-même – tous cesmots font partie <strong>du</strong> vocabu<strong>la</strong>ire <strong>du</strong> re<strong>la</strong>tif, vous situent. Essayez de comprendre que l’essentielest une Conscience qui échappe à tous les mots que nous pouvons utiliser. Les motsnous orientent vers une certaine direction, un certain dynamisme intérieur. Puis les motss’arrêtent et le dynamisme, lui, doit se poursuivre sans les mots. C’est bien pourquoi on ditdans le bouddhisme : « Un doigt pointe vers <strong>la</strong> Lune, tant pis pour ceux qui regardent ledoigt. »Tous les mots « à l’intérieur de vous », « faites silence », « abandonnez toutes les formes», « rentrez en vous-même », pointent dans une direction. Engagez-vous dans cette directionet allez plus loin que les mots – jusqu’à ce que même les mots « plus loin » soient9
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Pour en savoir plusL e centre anim