miji, « vous tuez l’enfant ». Tout de suite, vous lui apprenez à faire retomber <strong>la</strong> faute sur unetable qui n’a rien fait au lieu de lui montrer et de lui faire voir : « Tu t’es cogné ! regarde cequi s’est passé. » Ainsi vous apprenez à un enfant à être dans <strong>la</strong> vérité.Le jour où vous découvrez que vous êtes complètement infantiles, que vous ne pouvezplus vous mentir, ni en vous regardant dans <strong>la</strong> g<strong>la</strong>ce, ni en changeant de tailleur pour avoirdes épaulettes plus rembourrées, ni en ayant votre nom un peu plus gros dans le journal, ilmonte une émotion terrible contre les parents. Quarante ans et je suis un enfant ! Je ne peuxplus le nier ; un enfant ! « The lost child », « l’enfant per<strong>du</strong> ». « So miserable » ; « si malheureux». Les cons ! les sa<strong>la</strong>uds ! papa et maman qui m’ont détruit au lieu de m’é<strong>du</strong>quer et j’ensuis là à mon âge et ça fait vingt ans que je m’efforce... J’ai enten<strong>du</strong> quotidiennement ces cris<strong>du</strong> cœur depuis six ans. Il monte une émotion de haine contre votre père et votre mère. Toutà coup, vous voyez <strong>la</strong> vérité en face. Qui dit : « enfant », dit « parents » ! Le jour où vous découvrez<strong>la</strong> vérité de votre infantilisme, vous découvrez <strong>la</strong> faute incommensurable de vos parents.Alors ? Si vous voulez être a<strong>du</strong>ltes, vous devez au moins décider (l’inconscient, on s’enoccupera après) : je ne fais pas retomber <strong>la</strong> faute sur mes parents, ça ne me fera pas progresser.Ce qui a été, a été. Maintenant c’est à moi de prendre en charge ma propre é<strong>du</strong>cationavec l’aide <strong>du</strong> gourou. Et là, pour <strong>la</strong> première fois l’a<strong>du</strong>lte se lève en vous. À nous deux, c’està-dire« moi » et moi ; l’enfant en moi, et moi. Allons-y ! Je suis un enfant de deux ans,d’accord, et je décide que je vais devenir a<strong>du</strong>lte, au lieu de me p<strong>la</strong>indre de mes parents, aulieu de récriminer, au lieu d’être accablé. Fini le passé ! L’avenir s’ouvre devant moi. Si vousvous y prenez en dépit <strong>du</strong> bon sens, non seulement ça n’ira pas vite mais ça n’ira pas <strong>du</strong> tout.Et si vous vous appuyez sur ce que j’ai dit aujourd’hui, ce<strong>la</strong> ira très vite. Ce que vous n’avezpas fait en vingt ans, vous le ferez en cinq ans. Peut-être que ces vingt ans vous auront préparéet n’auront pas été inutiles. Rien n’est inutile de ce qu’on a fait avec le but plus oumoins lointain de <strong>la</strong> sagesse.Je me prends en charge et je deviens a<strong>du</strong>lte. Et bien sûr, quand vous serez devenus a<strong>du</strong>ltes,vous pardonnerez à vos parents. Mais <strong>la</strong> réciproque est vraie. Plus vous pardonnez à vosparents au fond de votre cœur, plus vous devenez a<strong>du</strong>ltes. Tant et si bien que je reprends àmon compte <strong>la</strong> définition de <strong>la</strong> libération par Swâmiji : « You know what is moksha, Arnaud ?To be free from Father and Mother. » Je n’ai absolument pas réalisé <strong>la</strong> profondeur de cette parolequand je l’ai enten<strong>du</strong>e puisque je l’ai même difficilement acceptée. « Do you know whatis moksha ? », « savez-vous ce qu’est <strong>la</strong> libération ? ». « C’est être libre de papa et maman » –de toutes les façons, de toutes les manières, à tous les niveaux.Ce critère de l’infantilisme vous permettra aussi de comprendre avec un certain réalismele comportement de ceux, chaque année plus nombreux, qui se présentent comme des maîtreset commencent à réunir autour d’eux admirateurs et disciples.Le mot « gourou » est devenu assez célèbre, même parmi ceux qui ne s’intéressent pasparticulièrement à l’Inde. Ce<strong>la</strong> ne veut pas dire pour autant que tout ce qui est inclus dans cemot soit c<strong>la</strong>ir, loin de là.Il faut voir d’abord que le gourou ne se confond pas strictement avec le sage. Tout sagen’a pas <strong>la</strong> fonction de gourou. « Gourou » demande, selon <strong>la</strong> tradition, à <strong>la</strong> fois une réalisationimmuable et un ensemble de connaissances qui sont des moyens utilisés pour con<strong>du</strong>ired’autres hommes vers cette même expérience définitive. Par contre, un être humain peut êtreun sage, totalement libre, sans ego et ne pas avoir les capacités de gourou, si ce n’est par sonrayonnement ; mais il est rare que le rayonnement et le silence seuls puissent guider un dis-126
ciple dans les vicissitudes et les étapes de son chemin. Inversement, un gourou n’a pas nécessairementtous les attributs que l’observation et <strong>la</strong> tradition reconnaissent aux sages. Mêmesans tenir compte d’extravagances modernes attribuant le titre de gourou à des hindous oudes Occidentaux qui n’ont plus rien de traditionnel, il y a bien des catégories de gourous différents.Certains disciples ont considéré des êtres totalement extraordinaires tels que RamanaMaharshi et Mâ Anandamayi comme des gourous ; d’autres considèrent que RamanaMaharshi ou Mâ Anandamayi sont bien plus que des gourous mais ne prennent pas encharge le disciple de <strong>la</strong> même façon que les maîtres hindous ou tibétains l’ont fait depuis dessiècles.Il ne faut pas considérer non plus que seuls sont gourous quatre ou cinq génies par siècle,comme Ramana Maharshi et Mâ Anandamayi, justement. Sur six cents millions d’hindous,ce<strong>la</strong> ferait bien peu pour un peuple que nous considérons comme ayant été, au moins jusqu’àces dernières années, essentiellement intéressé par <strong>la</strong> vie spirituelle. Et pourtant, si vous employezle mot « gourou » dans son vrai sens, vous devez être suffisamment précis pour voirquand ce terme peut être utilisé et quand il ne peut pas l’être.Étymologiquement « gourou » signifie : « celui qui apporte <strong>la</strong> lumière dans les ténèbres». Mais nous ne devons pas oublier que, dans une tradition comme <strong>la</strong> tradition hindoue,toutes les techniques et tous les arts sont des arts sacrés : musique, architecture, danse,grammaire. Tous sont fondés sur les Védas, notamment le Rig Veda, et tous peuventcon<strong>du</strong>ire à l’éveil intérieur ou au moins en rapprocher. C’est pourquoi, dans l’Inde traditionnelle,on emploie le mot « gourou » pour un professeur de danse ou un maître en architecturequi forme des disciples – peut-être comme on aurait pu l’employer au Moyen Age àl’époque où les métiers étaient encore organisés en corporations, dont celle des bâtisseurs quiest d’ailleurs à l’origine de <strong>la</strong> franc-maçonnerie actuelle. Par conséquent vous entendrez aujourd’huien Inde une jeune fille appeler gourou son professeur de flûte, à condition qu’ilenseigne selon les normes traditionnelles et dans cet état d’esprit religieux qui imprégnait lesdifférentes activités, c’est-à-dire que certaines fêtes sont célébrées au cours de l’année et que<strong>la</strong> leçon ne commence jamais sans certaines invocations ou certaines prières.On peut aussi considérer un type de gourou qui n’enseigne pas à travers une techniqueou un art comme <strong>la</strong> musique, <strong>la</strong> danse, l’architecture ou autre, mais qui enseigne – ou plutôtqui guide – selon un des différents yogas. En fait, il y a beaucoup de yogas en Inde, pas seulementles quatre plus connus : yoga de <strong>la</strong> connaissance, yoga de <strong>la</strong> dévotion, yoga de l’actionet yoga royal ou yoga de <strong>la</strong> maîtrise des énergies.Si vous réservez le titre de gourou à cinq ou six célébrités, Ramana Maharshi, Ramdas,Mâ Anandamayi, Aurobindo, Rajneesh, Muktananda, vous faussez <strong>la</strong> tradition car il y atoujours eu beaucoup plus de gourous en Inde ; mais si vous galvaudez ce titre, vous faussezaussi <strong>la</strong> tradition. Le gourou est supposé con<strong>du</strong>ire à un état d’être, à une réalisation définitivedans <strong>la</strong>quelle <strong>la</strong> conscience de <strong>la</strong> séparation a disparu. Il y a donc une transformation intérieureprécise, encore qu’elle soit difficile à faire comprendre à ceux qui ne l’ont pas vécue ; àcet égard les comparaisons sont nombreuses et bien connues : comment peut-on parler decouleurs à un aveugle ? Comment peut-on parler <strong>du</strong> goût d’un fruit à celui qui ne l’a jamaismangé ? Et même, chez Jal<strong>la</strong>l Ud Din Rumi, le grand soufi, avec une certaine audace : commentpeut-on parler d’épanouissement sexuel à une fillette de onze ans ?p127
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ien bénie - dans laquelle le sens
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En 1964, je me plaignais une fois d
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Pour en savoir plusL e centre anim