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Des enseignant-es l’ont faitParler de toutes les famillesEn maternelle, dans la classe de Gaël Pasquier, la lecture en réseaux d’albums de littératurejeunesse permet à tous les enfants de se reconnaître dans la diversité des situations familiales.Gaël Pasquier est directeur de l’école Charles Digeon à Saint-Mandé (94). Il enseigne en petitesection et chaque année, dans le cadre d’un cycle de lectures en réseaux, il travaille avec sesélèves sur des ouvrages de littératures de jeunesse qui mettent en scène le quotidien de l’enfant, àl’école ou dans sa famille. La littérature est une entrée intéressante car où elle permet d’évoqueren classe des situations proches du vécu des enfants sans leur demander directement de faire partde leur expérience personnelle et se montrer intrusif. En prise avec le réel, elle permet égalementde passer de situations que les élèves connaissent à d’autres qu’elles et ils ne connaissent pas, oumoins, et qui vont enrichir leur représentation du monde. Après avoir commencé avec des sériescomme Petit ours brun, qui permettent d’initier les élèves à la notion de héros ou d’héroïnerécurrent-e dans la littérature de jeunesse, Gaël introduit Jean a deux mamans qu’il lit comme unelecture plaisir sans prévoir nécessairement un temps de discussion après. Les réactions sontdifférentes d’une année à l’autre. Il est déjà arrivé qu’il n’y en ait pas immédiatement et qu’ilfaille attendre une lecture ultérieure à la demande des enfants pour que la discussion s’engage :« Mais pourquoi, lui, il a deux mamans ? ».Cette année Gaël a en classe un petit Alexandre… qui, justement, a deux mamans ! Le livrea tout de suite suscité des réactions dans la classe, dès la lecture du titre. Les enfants ont été invités àgarder leurs questions ou leurs remarques en tête jusqu’à la fin, et tous ont alors spontanément fait le lienentre le propos du livre et leur situation personnelle : certaine et certains ont expliqué qu’elles et ilsavaient un papa et une maman, d’autres que leurs deux parents ne vivaient pas dans la même maison, unepetite fille a raconté que sa maman avait un nouvel amoureux et au bout d’un moment Alexandre a dit« mais moi aussi j’ai deux mamans ! » ; mais sa situation familiale n’a pas suscité de questions particulières,elle prenait place au sein d’une diversité de famille possibles, sans que l’une des structures familialesévoquées ne paraisse plus estimable qu’une autre.Gaël raconte ensuite Daddy, Papa, and Me puis Mommy, Mama, and Me, qui amènent en général lesenfants à faire spontanément des liens avec Jean a deux mamans. L’heure des parents clôt ce cycle au coursduquel sont également lus des histoires avec des familles monoparentales ou recomposées. Pour Gaël, liredes histoires comme celles-ci permet de proposer aux enfants des représentations de familles qui ne sontpas forcément les leurs mais qui peuvent le devenir plus tard dans leur vie d’enfant ou d’adulte, et donc, deles banaliser. Par ailleurs, avec deux enfants issus de familles homoparentales scolarisés dans l’école, cetravail n’a rien d’artificiel mais donne l’occasion de tenir compte de tous les situations, telles qu’elles sont.Et depuis plusieurs années qu’il le mène, Gaël, n’a jamais eu à faire face à des parents d’élèvesmécontents…61

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