Qu’en pensent-elles ?Semer une petite graineLaurence Faron et Mélanie Decourt ont créé les éditions Talents Hauts en 20<strong>05</strong>.Pourquoi avez-vous créé TalentsHauts ?Nous sommes parties du constat qu’ily avait un retour en arrière, aussi biendans la société que dans la littérature dejeunesse, sur les questions d’égalité dessexes. Les livres montrant des stéréotypescriants sont diffusés à la pelle, ce quin’aurait pas été possible il y a quelquesannées, et le combat est inégal entre,d’une part, les livres et les jouets qui sevendent en masse et, d’autre part, leslibrairies et éditeurs indépendants quiessaient de faire réfléchir les lecteurs, enparticulier sur les stéréotypes de genre.Nous assumons notre position d’éditeurengagé, ce qui nous pénalise parfois surle plan commercial. Pourtant il n’existepas de livre « neutre », tout livrevéhicule la vision de la société de sescréateurs. Et les livres de jeunesse ontun statut particulier auprès des enfantscar ils sont relayés et lus par desfigures d’autorité ou des figures affectives(parents, enseignant-es, bibliothécaires…), ce quidonne à leur contenu beaucoup de force.Quelle est votre ligne éditoriale ?Nous revendiquons la responsabilité del’éditeur quant à ce qu’il transmet. Noussouhaitons que les jeunes lecteurs « chaussentd’autres lunettes », remettent en cause la visiondu monde qu’on leur propose, prennentconscience des stéréotypes de genre. C’est pourcela que nous réfléchissons avec les auteurs sur lamanière de faire passer le message, sur desquestions que tout le monde ne se pose pas, pourproposer une vision du monde égalitaire. Notrecatalogue comprend des albums et des romans,qui sont avant tout de beaux livres qui racontentde belles histoires, avec humour, poésie, quiménagent le suspense et permettentl’identification. Nos livres traitent du partage destâches, des jouets, des métiers, de l’orientationscolaire, de l’apparence et de la mode… Certainsthèmes sont jugés « difficiles », comme lesviolences faites aux femmes. Même cessujets, traités par des auteurs de talentqui savent en faire une belle histoire,porteuse d’espoir, font de bons livres.Vous revendiquez de traiter de cesquestions avec de jeunes enfants ?Il n’y a pas de sujet tabou, ce quicompte c’est la façon d’en parler,d’adapter le texte et l’image à l’âge des lecteurs.On nous rétorque parfois que les enfants seraienttrop petits. Mais ne le sont-ils pas pour consommerla violence de la télé et vivre dans une société quitransmet des stéréotypes sexistes du matin ausoir ? Nous sommes convaincues que c’est très tôtqu’il faut accompagner les enfants vers uneréflexion autonome. L’école est un lieu privilégiépour ce travail.74
Chausser les lunettes du genreC’est dans son CP-CE1 de l’école Lancry à Paris (10 e arrondissement) qu’Isabelle Cabat-Houssaisessaie de mettre en œuvre, au jour le jour, une éducation non sexiste. L’inscription dans le projetd’école, l’information aux parents appuient les actions qui jalonnent l’année comme les petitsdétails du quotidien de la classe qui participent à la prise de conscience et à la réflexion. L’an passéIsabelle a utilisé les outils de la Ligue de l’enseignement fournis aux écoles parisiennes « Filles etgarçons : cassons les clichés », supports à débat avec « des petits ours qui repassent » mais c’estégalement le thème des contes, inscrit au projet d’école l’année précédente qui a fourni la based’un travail en profondeur. Une approche comparée de contes traditionnels de princesses comme Labelle au bois dormant, Blanche Neige, La princesse aux petits pois ou Cendrillon a mis en évidenceles rôles et les attributs des princesses et des princes. Cette démarche préalable a débouché surdeux albums de « déconstruction » qui montrent des princesses émancipées : Rose Praline et Larévolte des princesses… La classe a imaginé pour le carnaval de l’école une manifestation desprincesses avec leurs revendications. Les élèves, déguisés en princesses, ont défilé dans le quartieravec les pancartes qu’ils avaient préparées : « Je veux faire le tour du monde et voyager », « J’enai marre de dormir sur des lits inconfortables », « Je ne veux plus porter de robes mais despantalons », « Je veux aller à l’école », « On en a assez que les princes ne fassent rien et que nospères ne nous défendent pas », « On veut pouvoir se marier avec une fille »… De quoi réjouirIsabelle qui n’était pas au départ emballée par ces contes et le projet carnavalesque. Une activitéqui a eu des résonances toute l’année avec une sortie au théâtre pour une pièce sur la révolte dedeux princesses (Les petites empêchées de Carole Thibaut), un atelier couture pour les poupées frimoussede l’UNICEF… et des élèves et des parents enthousiastes. Des parents qui apprécient que leurs enfantspuissent s’épanouir dans ce qu’ils sont vraiment. Un petit bémol, Isabelle regrette qu’il n’y ait pas dedynamique d’école, que ça reste « sa » question.Des enseignant-es l’ont faitNouveauté cette année, Isabelle a animé dans un CM2 de son école un débat sur homophobie ethomosexualité, thème demandé par les élèves. Isabelle raconte que sa préparation à partir de Marius s’esttrouvée vite dépassée par la richesse du débat, les connaissances des élèves et la qualité de leur réflexion.Leur capacité d’empathie, le respect des uns et des autres l’a impressionnée, « presque émue », etconfortée dans l’idée de la possibilité et de la nécessité de tels débats à l’école primaire. « Un grandmoment très chouette ».Isabelle essaie de « favoriser une réelle mixité, une vraie rencontre entre garçons et filles ». L’actionquotidienne pour viser une éducation non sexiste consiste à essayer de supprimer ce qui pourrait assigner lesunes et les autres à un sexe, dans la distribution de la parole, dans la construction des notions comme dansle rappel des séances, dans le soin des cahiers, dans les évaluations. Isabelle change les exemples degrammaire pour évoquer d’autres modèles, favorise pour les deux sexes des activités très connotées commela danse, la lutte, la couture ou le yoga. Elle féminise systématiquement les noms de métier, fait attentionau choix des livres de la classe, s’adresse « à toutes et à tous ». Bref, Isabelle revendique de « chausser leslunettes correctrices du genre », un moyen d’éviter les stéréotypes et de « favoriser les rencontres ».75
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