Activités inclusivesDemander ensuite aux auteur-es des lettres sélectionnées de les lire à l’ensemble du groupe.Au cours de la discussion, demander aux élèves ce que la rédaction leur a apporté en tant qu’auteur-esdes lettres, puis ce qu’ils/elles ont appris en écoutant les autres. Faire émerger une position collective.Faire élaborer une trace écrite à afficher, avec des références au droit à l’égalité.ÉBAUCHE DE CORPUS DE TEXTES, NARRANT DES SITUATIONS D’INSULTES,ISSUS DE LA LITTÉRATUREExtrait d’Un sac de billes, Joseph Joffo, Livre de poche, p.26Je suis sorti et me suis trouvé dans lacour et tout de suite ce fut le tourbillon.— Youpin ! Youpin ! Youpin !Ils dansaient autour de moi, enfarandole. Un m’a poussé dans le dos etj’ai rebondi sur une poitrine, il y a eu unnouveau choc et je suis reparti en arrière,j’ai réussi à ne pas tomber et j’ai foncépour briser la chaîne. J’y suis arrivé etj’ai vu Maurice qui se battait à vingtmètres. Il y a eu des cris et j’en aiattrapé un au hasard.— Youpin ! Youpin ! Youpin !Mon poing est parti et j’ai pris uncoup violent sur la cuisse, j’ai cru quel’école me tombait dessus, que je seraisétouffé sous la horde qui chargeait.Mon tablier s’est déchiré et j’en aipris un sévère sur l’oreille. Le coup desifflet du surveillant a tout arrêté.— Alors, qu’est-ce qui se passe ici ?Vous voulez me foutre le camp, oui ?Je sentais mon oreille qui gonflait àvue d’œil et j’ai cherché Maurice. Il avaitson mouchoir attaché serré autour dugenou. Le sang séchait déjà en tachesbrunes. Nous n’avons pas pu parler, ilfallait retourner en classe.Je me suis assis. Devant moi, audessusdu tableau noir, il y avait la têtedu maréchal Pétain. Une belle tête digneavec un képi. En dessous il y avait unephrase suivie de sa signature : « Je tiensmes promesses, même celles des autres. »Je me demandais à qui il avait bien pupromettre de me faire porter une étoile.Ça avançait à quoi ? Et pourquoi les autrescherchaient-ils à me dérouiller ?Ce qui me reste de cette matinée,plus que les coups, plus que l’indifférencedes grands, c’est cette sensationd’impuissance à comprendre. J’avais lamême couleur que les autres, la mêmetête, j’avais entendu parler de religionsdifférentes et on m’avait appris à l’écoleque des gens s’étaient battus autrefoispour cela, mais moi je n’avais pas dereligion, le jeudi j’allais même aupatronage avec d’autres gosses duquartier, on faisait du basket derrièrel’église, j’aimais bien cela et à l’heure dugoûter, l’abbé nous donnait un gros cassecroûte,du pain gris avec du chocolatfourré, le chocolat de l’occupation avecune pâte blanche au milieu, un peugluante et vaguement sucrée. Parfoismême il s’y ajoutait une bananedéshydratée, une pomme... Maman étaitrassurée de nous savoir là, elle préféraitça à nous voir courir dans les rues, à nousbalader chez les brocanteurs de la portede Saint-Ouen ou à chaparder du boisdans des chantiers en démolition pournous construire des cabanes ou des épées.Alors, où était la différence ?Onze heures et demie.Mon oreille me fait toujours mal. Jem’habille et sors. Il fait froid, Mauricem’attend. Son genou écorché ne saigneplus.Nous ne parlons pas, ce n’est pas lapeine.Extrait de Café au lait et pain aux raisins, Carolin Philipps, Castor poche, Flammarion, p.71 etc.Sammy sait ce que c’est que de setrouver devant toute une classe qui semoque de vous, parce qu’on est différent.Il a vécu ça lorsqu’il est arrivé dans laclasse, il y a six mois. Ses parents sontvenus d’Essen, où ils avaient vécujusqu’alors. Ils avaient trouvé du travailtous les deux et même un logement ici.Dans les grands immeubles, à lapériphérie de la ville. Ce n’est pas beau :beaucoup de constructions, pas beaucoupde verdure, un long trajet pour aller autravail. Mais après avoir cherché en vainpendant des semaines, son père a dit :— Il faut s’estimer heureux d’avoirseulement quelque chose. On ne peut pasfaire les difficiles. Ou la caution est tropélevée, ou l’appartement est déjà louéquand ils voient notre tête.Une chance en tout cas que l’écolede Sammy soit à deux pas. Sa maman l’y aconduit dès le lendemain matin de leurarrivée pour le mettre entre les mains demadame Pinkepang. Sa nouvelleinstitutrice lui a paru très gentille. Mais ilavait quand même un peu mal au ventreen faisant son entrée dans la classe,derrière elle.Ils se sont tous tus en le voyant. Il atoujours un peu peur de ce moment où ilmet les pieds pour la première foisquelque part et où tout le monde leregarde avec curiosité. Il lit dans leursyeux ce qu’ils sont en train de penser :— D’où vient-il celui-là ?— Qu’est-ce qu’il vient faire ici ?Tandis que les enfants de sa classe ledévisageaient, d’un coup d’œil il repéraitqui d’autre était un peu différent.Derrière, à l’avant-rang, il y en avait deuxqui avaient les cheveux noirs. Mario etSilvio, qui viennent du Portugal, comme ill’a appris plus tard. Que Marta etAngnieska, les deux petites filles assisesau premier rang, étaient originaires dePologne, il ne l’a pas vu tout de suite.Elles avaient des cheveux blonds et desyeux bleus comme beaucoup d’Allemands.C’est uniquement quand elles parlentqu’on s’aperçoit qu’elles sont d’ailleurs.Madame Pinkepang a dit alors qu’ilfallait qu’il se présente, qu’il raconted’où il venait et ainsi de suite. Sammy acommencé à parler, mais cela a déclenchétout de suite de gros éclats de rire.— D’où est-ce que tu viens ? s’estenquis un grand garçon aux cheveux roux,le visage couvert de taches de rousseur. Ils’appelait Boris.88
Activités inclusives— D’Essen, a répété Sammy.— Dis-donc, ne raconte pas desalades, j’ai un oncle qui habite Essen, ila l’air tout à fait normal.Toute la classe a ri.Je suis né à Essen, a répété Sammy,furieux.— Ha, ha ! s’est esclaffé Boris, tupeux raconter ça à qui tu voudras.Personne ne te croira. Essen est enAllemagne, et chez nous personnes n’aune tête comme toi.Madame Pinkepang a dû les fairetaire pour que Sammy puisse continuer deparler.Mes parents sont originaires del’Érythrée. Ils sont venus ici parce qu’il yavait la guerre. Il y a douze ans qu’ilsvivent en Allemagne. Nous habitionsEssen. Maintenant mon père a trouvé untravail ici, et ma mère aussi.Sammy s’est senti soulagé quandl’interrogatoire a été terminé. MadamePinkepang a regardé où elle allait leplacer.— Voyons, on va voir où on t’installe,a-t-elle dit gentiment à Sammy.Il y avait justement une place libre àcôté de Boris. Il y en avait une autre àcôté d’une petite fille. Boris a pris un airhorrifié lorsque le regard de madamePinkepang s’est arrêté sur la place libre àcôté de lui.Il a crié en secouant la tête :— Je ne le veux pas !L’institutrice a ouvert la bouche pourréprimander Boris quand la petite filles’est levée en disant :— Il n’a qu’à s’asseoir à côté de moi.Boris a eu un rire méprisant.— Tu cherches un nouveau petit ami,Sonia, ou quoi ? A ce compte-là, Café aulait débarque à point !Sur quoi la petite fille a lancé sonlivre de lecture à la tête de Boris, lequelallait se jeter sur elle, mais a été retenuau dernier moment par madamePinkepang qui a commencé par le mettreà la porte.Extraits du Journal de Grosse Patate, Dominique Richard, éditions Théâtrales jeunesse, p.9RÊVEL’homme en noir : Grosse Patate, est-ceque tu dors ?Grosse Patate : Oui.L’homme en noir : Tu rêves ?Grosse Patate : Oui.L’homme en noir : A quoi rêves-tu ?Grosse Patate : Je rêve que je mange unénorme gâteau au chocolat. Quel plaisir !L’homme en noir : Grosse Patate, tu vasencore grossir. Tu vas encore être la riséede tout le monde. Pour être gentil, on tedira : « Alors ma petite grosse ! »,« Bonjour, ma grassouillette ! », « Oh, lesbeaux jambons ! ».Grosse Patate : En parlant de mescuisses.L’homme en noir : « Tiens, en voilà unequi aime la soupe ! » Le pire, ce sont lesgens qui veulent être gentils. Mais àl’école, on t’appellera encore : « GrossePatate », « Miam-miam », « CrèmeChantilly ».Grosse Patate : « La terreur descantines » (Ça, c’est le directeur del’école.)L’homme en noir : « Bouche couloir »,« Casse-balançoire », « Trois chaises ».Grosse Patate : Papa m’appelle « magazelle » ou « ma très belle » mais çam’énerve. Je sais bien que je ne suis pasbelle. On a raison de m’appeler « GrossePatate ».Extraits du Journal de Grosse Patate, Dominique Richard, éditions Théâtrales jeunesse, p.15JOURNALDéjà une semaine d’école et je suisépuisée. Tous ces devoirs, sans arrêt. Etpuis tout le monde m’embête et semoque de moi.Heureusement, il y a Rémi.Rémi c’est un drôle. A l’école, lesgarçons l’appellent Rémilette.C’est le plus petit de la classe.J’adore lui donner des baffes. Ça medétend. Je le coince contre un mur ethop ! Une claque. Il ne sait pas sedéfendre. Une fois, il est allé se plaindreà la maîtresse, mais j’ai raconté que c’estlui qui avait commencé en me traitant deGrosse Patate. Bien sûr ce n’était pasvrai. La maîtresse était très ennuyée. Ellene savait plus qui punir. Depuis ce jour, jepeux battre Rémi comme bon me semble.J’adore le battre. Ça me détend quandles autres m’ont embêtée.De toute façon, tout le monde le bat.Il pleure comme une fille. Ils ont inventéun jeu à l’école, c’est la chasse à Rémi.On court derrière lui en criant « Hou lafille ! ». C’est super drôle. Il ne faut passe faire attraper par la maîtresse sinon çabarde. Quand on fait la chasse à Rémi, jesuis heureuse. Les autres rient avec moi,me parlent gentiment. On est vraimentamis alors.Rémi, il ne joue jamais avec lesgarçons. Au foot, il est encore plus nulque moi. Personne ne veut de lui dans sonéquipe. Des fois pour faire plaisir à lamaîtresse, on le met dans les buts. Maisc’est une vraie passoire au point qu’onl’appelle « cours toujours » parce qu’ilpasse le match à courir derrière le ballonsans jamais le toucher.89
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