partenariatDans un entr<strong>et</strong>ien accordé à Radio internationaleM. Me<strong>de</strong>lci plai<strong>de</strong> pour «davantage»d’investissements hors hydrocarburesLe ministre <strong>de</strong>s Affairesétrangères, MouradMe<strong>de</strong>lci, a indiqué avoirplaidé auprès <strong>de</strong>s partenaireseuropéens <strong>de</strong> l’Algériepour davantage d’investissementshors hydrocarbures,en vue d’un meilleuréquilibre <strong>de</strong> la balancecommerciale entre les<strong>de</strong>ux parties.«Nous avons soulevé <strong>de</strong>vant nos partenaireseuropéens plusieurs préoccupationsdont celle ayant trait aux exportationshors hydrocarbures <strong>et</strong> là nousavons constaté qu’il y a eu, certes, <strong>de</strong>sefforts, mais ces exportations <strong>de</strong>meurentrelativement faibles, car ne dépassantpas les 800 millions <strong>de</strong> dollars», aaffirmé M. Me<strong>de</strong>lci dans une déclarationà Radio Algérie internationale<strong>de</strong>puis Luxembourg où s’est tenue uneréunion dans le cadre <strong>de</strong> l’accord d’associationAlgérie-UE. M. Me<strong>de</strong>lci qui acité l’exemple <strong>de</strong> la filière alimentaireoù l’Algérie exporte l’équivalent <strong>de</strong> 2%<strong>de</strong> ce qu’elle importe en même produits<strong>de</strong>puis l’UE a admis, en revanche, quela balance commerciale est «favorable»à l’Algérie, «si on tenait compte <strong>de</strong>sexportations hydrocarbures».Ainsi, l’année 2008 a vu l’Algérieexporter pour plus <strong>de</strong> 40 milliards <strong>de</strong>dollars <strong>et</strong> importer pour un peu plus <strong>de</strong>20 milliards <strong>de</strong> dollars, a-t-il relevé.Toutefois, en tenant compte seulement<strong>de</strong>s exportations hors hydrocarbures,«nous avons besoin <strong>de</strong> travailler encore»,a reconnu le ministre, soulignantavoir «à nouveau sensibilisé nos partenairessur la nécessité <strong>de</strong> développer lesinvestissements, notamment dans certainesfilières en Algérie».M. Me<strong>de</strong>lci a mis en avant «un certainnombre <strong>de</strong> contraintes» qui n’ont paspermis aux opérateurs algériens d’exporterleurs produits vers le marchéeuropéen, particulièrement dans lafilière alimentaire, au regard, a-t-il dit,du «cadre normatif extrêmement complexe,parfois sévère <strong>et</strong> décourageant».A ce propos, les <strong>de</strong>ux parties ont convenu<strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en place «très rapi<strong>de</strong>ment»un groupe <strong>de</strong> travail communqui aura la charge d’«i<strong>de</strong>ntifier lesleviers sur lesquels nous <strong>de</strong>vons intervenirpour débloquer progressivementles situations <strong>de</strong> contraintes <strong>et</strong> encouragerles opérateurs économiques àinvestir chez nous dans <strong>de</strong>s filières éligiblesà l’exportation sur le marchéeuropéen», a-t-il expliqué.«L’Algérie s’est engagée dans ce partenariat(avec l’Union européenne, UE)avec un esprit très positif <strong>et</strong> nous avonsrencontré le même état d’esprit auprès<strong>de</strong> nos partenaires européens», a-t-ilpoursuivi. Depuis l’entrée en vigueur,en 2005, <strong>de</strong> l’accord d’association, les<strong>de</strong>ux parties se rencontrent chaqueannée au sein du conseil d’associationpour faire le bilan <strong>de</strong> l’année écoulée <strong>et</strong>dégager <strong>de</strong>s perspectives pour l’avenir.«Nous avons eu l’occasion, lors <strong>de</strong> larencontre à Luxembourg, <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r àune évaluation <strong>de</strong> ce que nous avonsentrepris en 2008 autour <strong>de</strong> troisgrands vol<strong>et</strong>s <strong>de</strong> notre coopération, àsavoir le vol<strong>et</strong> politique, l’aspect économiquedans son acception la plus large,<strong>et</strong> le vol<strong>et</strong> humain», a précisé le ministre,ajoutant que c<strong>et</strong>te évaluation a permis<strong>de</strong> dégager un «certain nombre <strong>de</strong>mécanismes qui sont <strong>de</strong> nature à renforcerla démarche vers les objectifsque nous nous sommes fixés».«La réunion d’aujourd’hui est une rencontrequi indique à la fois l’importance<strong>de</strong> nos relations <strong>et</strong>, par le mêm<strong>et</strong>emps, l’étape que nous avons franchiepour la recherche <strong>de</strong> meilleures solutionsà notre partenariat, <strong>et</strong> cela est <strong>de</strong>bon augure pour pouvoir travaillerensemble <strong>de</strong> manière plus responsable<strong>de</strong> part <strong>et</strong> d’autre», a-t-il indiqué.Rappelant que dès la signature <strong>de</strong> l’accordd’association, l’Algérie avaitconsidéré l’investissement <strong>et</strong> la diversification<strong>de</strong> l’économie comme étant unobjectif majeur, M. Me<strong>de</strong>lci a relevéqu’il y a eu également, au fil <strong>de</strong>sannées, <strong>de</strong>s objectifs annuels commecelui examiné l’année <strong>de</strong>rnière avec <strong>de</strong>s«préoccupations» qui tournent essentiellementautour d’un meilleur équilibre<strong>de</strong> la balance commerciale, unmeilleur équilibre <strong>de</strong> la balance <strong>de</strong>s services,un renforcement <strong>de</strong> la coopérationalgéro-européenne dans le domaineénergétique, ainsi que la circulation<strong>de</strong>s personnes <strong>et</strong> la lutte contre le terrorisme.«Ce sont l’ensemble <strong>de</strong> ces questionsqui ont été passées en revue, <strong>et</strong> je peuxvous affirmer que nous avons déceléchez nos partenaires européens unegran<strong>de</strong> écoute, compte tenu <strong>de</strong>s grandsefforts que nous avons faits dans lesdomaines <strong>de</strong> la politique, <strong>de</strong> la sécurité<strong>et</strong> <strong>de</strong> la stabilité», a-t-il relevé.«Les Européens ont également reconnuque nous avons fait <strong>de</strong> très grands progrèsdans les domaines économique <strong>et</strong>social, <strong>et</strong> c<strong>et</strong>te situation entraîne bienévi<strong>de</strong>mment un regain <strong>de</strong> coopérationavec l’UE», a encore soutenu le chef <strong>de</strong>la diplomatie algérienne, soulignantque «c’est un constat sur lequel nousnous sommes arrêtés ensemble <strong>et</strong> nousavons dégagé <strong>de</strong>s pistes pour essayer<strong>de</strong> corriger progressivement c<strong>et</strong>t<strong>et</strong>endance».M. Me<strong>de</strong>lci a évoqué avec les partenaireseuropéens la question <strong>de</strong> la dimensionhumaine, portant particulièrementsur la facilitation d’accès pour les ressortissantsalgériens aux pays européens.«Nous avons proposé à nos partenaireseuropéens un proj<strong>et</strong> ayantpour objectif <strong>de</strong> faciliter la circulation<strong>de</strong>s personnes <strong>et</strong> nous avons décidé, <strong>de</strong>part <strong>et</strong> d’autre, <strong>de</strong> globaliser l’approche<strong>de</strong> la dimension humaine <strong>et</strong> explorerensemble la possibilité <strong>de</strong> trouver <strong>de</strong>saccords globaux sur c<strong>et</strong>te question», a-t-il dit. «Nos partenaires européenssont conscients du fait que l’Algérie fait<strong>de</strong> grands efforts pour lutter contrel’immigration clan<strong>de</strong>stine <strong>et</strong> nouscontinuerons à le faire», a assuré à cesuj<strong>et</strong> M. Me<strong>de</strong>lci.Energie & Mines93janvier 2010
partenariatPARTENARIATEnergie & Mines94Algérie-EspagneMedgaz : un proj<strong>et</strong> qualifié <strong>de</strong>«stratégique» par les partenaires européensLes travaux <strong>de</strong> constructiondu gazoductransméditerranéenMedgaz reliantl’Algérie à l’Espagnesont terminés, <strong>et</strong>celui-ci <strong>de</strong>vrait êtremis en service dès lafin <strong>de</strong> c<strong>et</strong>te année,comme l’a récemmentaffirmé le ministre <strong>de</strong>l’Energie <strong>et</strong> <strong>de</strong>s Mines,Chakib Khelil.Saipem, entreprise italienne chargée <strong>de</strong>construire l’infrastructure sous la mer,a terminé le tronçon <strong>de</strong> 210 km entreBéni Saf (littoral ouest <strong>de</strong> l’Algérie) <strong>et</strong>Almeria (sud <strong>de</strong> l’Espagne).Les tests hydrauliques pour «vérifier lebon fonctionnement du gazoduc avantsa mise en service» sont en passe d’êtreachevés, a précisé la société.Pour sa part, la compagnie espagnole<strong>de</strong>s hydrocarbures Cepsa <strong>et</strong> laCommission nationale <strong>de</strong> I’Energie(CNE, Espagne) ont appelé à l’accélération<strong>de</strong> l’interconnexion <strong>de</strong> gaz entrel’Espagne <strong>et</strong> la France afin <strong>de</strong> rentabiliserles 900 millions d’euros investisdans la construction du gazoduc.Le prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> Cepsa, SantiagoBergareche, a souligné dans ce sens lanécessité d’accélérer l’extension <strong>de</strong>sinfrastructures gazières françaises pouraugmenter les connexions entre le nor<strong>de</strong>t le sud <strong>de</strong> l’Europe.Pour sa part, la prési<strong>de</strong>nte <strong>de</strong> la CNE,M meMaite Costa, a indiqué que lalogique <strong>de</strong> la construction du gazoducMedgaz, dont la mise en service estpour c<strong>et</strong>te année, «est liée à l’interconnexion<strong>de</strong> la France», ajoutant que ceproj<strong>et</strong> «améliore non seulement lagarantie d’approvisionnement <strong>de</strong>l’Espagne <strong>et</strong> <strong>de</strong> la France en gaz, maisaussi celle <strong>de</strong> toute l’Europe».janvier 2010«Medgaz est une excellente preuve <strong>de</strong>la coopération entre le nord <strong>et</strong> le sud <strong>de</strong>la Méditerranée <strong>et</strong> <strong>de</strong> nos intérêts communs»,a-t-elle assuré.La Banque européenne d’investissement(BEI), qui a qualifié ce proj<strong>et</strong> <strong>de</strong>«stratégique» perm<strong>et</strong>tant <strong>de</strong> «renforcerla stabilité <strong>de</strong> l’approvisionnementénergétique <strong>de</strong> l’Union européenne», aaccordé au consortium Medgaz, aumois <strong>de</strong> mars <strong>de</strong>rnier, un prêt <strong>de</strong>500 millions d’euros pour la réalisation<strong>de</strong> ce proj<strong>et</strong>.«La BEI soutient le gazoduc Medgaz»,a commenté, à ce propos à Bruxelles, levice-prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la BEI, Philippe <strong>de</strong>Fontaine Vive, chargé <strong>de</strong> la Facilitéeuro-méditerranéenne d’investissement<strong>et</strong> <strong>de</strong> partenariat (FEMIP).De ce fait, <strong>et</strong> dans le cadre <strong>de</strong> son redéploiementinternational <strong>et</strong> notammenten Europe, par le biais <strong>de</strong> la compagnienationale, Sonatrach se fixe commeobjectif <strong>de</strong> s’impliquer dans tous lessegments <strong>de</strong> l’industrie <strong>de</strong>s hydrocarbures<strong>de</strong>s pays partenaires.Trois nouveaux grands proj<strong>et</strong>s <strong>de</strong>transport <strong>de</strong> gaz naturel par canalisationsà l’international font l’obj<strong>et</strong> d’uneattention particulière <strong>de</strong> la part <strong>de</strong>s plushautes autorités algériennes. Il s’agit duMedgaz, du Galsi <strong>et</strong> du TSGP.Ces proj<strong>et</strong>s, qui s’inscrivent dans laperspective du large programme <strong>de</strong>développement initié par le prési<strong>de</strong>nt<strong>de</strong> la République, Ab<strong>de</strong>laziz Bouteflika,ont pour objectif la promotion d’unpartenariat algéro-européen fructueux.Le gazoduc Medgaz, quant à lui, vise àaugmenter les exportations gazièresalgériennes, à sécuriser l’approvisionnement<strong>de</strong> l’Europe en gaz naturel <strong>et</strong> àsatisfaire l’accroissement <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>européenne pour c<strong>et</strong>te énergie.Le Vieux Continent, qui s’est r<strong>et</strong>rouvéotage il y a quelques mois d’un conflitentre la Russie <strong>et</strong> l’Ukraine sur le gaz,cherche à diversifier ses fournisseurs.L’opération <strong>de</strong> pose du tronçon sousmarindu gazoduc a été réalisée par lasociété italienne Saipem.Ce gazoduc qui, pour la première fois,reliera les gisements <strong>de</strong> gaz naturelalgériens au marché européen est égalementle premier gazoduc posé enMéditerranée à plus <strong>de</strong> 2 000 m <strong>de</strong>fond.Il faut signaler aussi que grâce auMedgaz, le prix du gaz algérien seratrès compétitif étant donné que soncoût <strong>de</strong> revient sera largement amorti.D’un coût total estimé à 900 millionsd’euros, ce gazoduc a une capacitéinitiale <strong>de</strong> 8 milliards <strong>de</strong> mètrescubes/an, extensible par la suite à16 milliards <strong>de</strong> mètres cubes/an.Le proj<strong>et</strong> Medgaz, pratiquement finalisé,est mené par un consortium danslequel Sonatrach est l’actionnairemajoritaire avec 36% <strong>de</strong>s parts du capital,contre 20% pour chacune <strong>de</strong>s espagnolesCepsa <strong>et</strong> Iberdola, tandis que les24% restantes sont partagées équitablemententre Gaz <strong>de</strong> France <strong>et</strong> En<strong>de</strong>sa(12% chacune).Il va <strong>de</strong> soi que le soutien au proj<strong>et</strong>Medgaz, en dépit <strong>de</strong> plusieurs aléasenregistrés par la partie algérienne enEspagne, est un proj<strong>et</strong> «stratégique» ausens plein du terme.Medgaz a le mérite en diversifiant lessources <strong>de</strong> renforcer la concurrence,tout en assurant une disponibilité <strong>de</strong>sapprovisionnements.L’Algérie est un grand fournisseur <strong>de</strong>gaz naturel. Ses réserves prouvées sontestimées à 4 500 milliards <strong>de</strong> mètrescubes.Au vu <strong>de</strong> la croissante <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong>l’Union européenne, les objectifs d’exportation<strong>de</strong> l’Algérie concernant c<strong>et</strong>tesource d’énergie à l’horizon 2020 ontété fixés à 100 milliards <strong>de</strong> mètrescubes.Grâce à ce proj<strong>et</strong>, l’Algérie se place enpole position en matière <strong>de</strong> sécurisationénergétique d’une partie appréciable duVieux Continent.