Lessico - Administration
Lessico - Administration
Lessico - Administration
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
La guerre du Golfe en 1990 ensuite, puis le<br />
krach obligataire de 1994 (dont on oublie<br />
trop souvent qu’il détruisit nettement plus de<br />
richesse que celui de 1987) et, enfin et surtout,<br />
les trois années boursières épouvantables<br />
du début du millénaire eurent des effets<br />
tout aussi néfastes sur la profession. C’est<br />
dans ces moments difficiles que notre rôle est<br />
le plus délicat: il s’agit de donner de la voix<br />
et de faire passer dans le public des investisseurs<br />
l’idée que notre métier, par sa souplesse<br />
et son caractère entrepreneurial, est<br />
capable de surmonter les crises.<br />
Les turbulences ne viennent pas seulement<br />
des marchés boursiers, elles peuvent aussi<br />
être imposées par des décisions politiques:<br />
nous ne reviendrons pas sur les évolutions de<br />
la législation suisse suffisamment évoquées<br />
ici, mais songeons aux remous engendrés par<br />
le Scudo fiscale ou la loi Tremonti, soit l’amnistie<br />
fiscale italienne. Pensons également<br />
aux avalanches de papier et de tracasserie<br />
provoqués par l’Internal Revenue Service, le<br />
fisc américain, lorsqu’il imposa une withholding<br />
tax hors des USA et, plus fort encore, fit<br />
des banques étrangères, en particulier des<br />
banques suisses, des agents de recouvrement<br />
de l’impôt au titre du statut de qualified intermediary.<br />
Du si grand art que nos voisins<br />
européens s’empressèrent de les imiter.<br />
L’ASG a-t-elle contribué<br />
à changer la profession?<br />
Finalement, quel bilan tirer de ces vingt années?<br />
Avons-nous réellement œuvré dans le<br />
sens des objectifs ambitieux de 1986? La réponse<br />
est clairement oui, et ce n’est pas nous<br />
qui le disons, mais, parmi d’autres, ces mêmes<br />
banquiers qui, il y a vingt ans, ne nous regardaient<br />
pas toujours avec les yeux de Chimène.<br />
Quelle image donne aujourd’hui la gestion<br />
indépendante? Celle d’une industrie qui s’est<br />
structurée et a acquis une certaine maturité et<br />
une certaine respectabilité. Elle offre aussi un<br />
paysage d’une grande diversité. Les sociétés de<br />
gestion de fortune indépendantes vont du one<br />
man (ou one woman) show à l’entreprise de<br />
plus de cent collaborateurs. Elles recouvrent<br />
aussi bien des sociétés traditionnelles que des<br />
38 Historique<br />
family offices, des sociétés spécialisées en gestion<br />
institutionnelle que des professionnels très<br />
pointus de la gestion alternative. Par vocation<br />
ou par développement naturel de leur marché<br />
spécifique, les sociétés se sont spécialisées,<br />
soit dans un type de gestion donné, soit sur le<br />
service à une clientèle ciblée.<br />
C’est là que nous touchons la fonction essentielle<br />
et primordiale de la gestion de fortune<br />
indépendante sur la place financière<br />
helvétique: nombre de sociétés, en développant<br />
un know-how particulier ou une<br />
connaissance très approfondie d’un marché<br />
donné, explorent des niches de clientèles<br />
plus difficilement accessibles aux banques.<br />
Les gérants qui réussissent aujourd’hui sont<br />
ceux qui ont joué à fond la carte de la spécificité,<br />
affiné leurs compétences. Ils ont plus<br />
que jamais la passion de leur métier et sont<br />
bien décidés à le faire bien et longtemps.<br />
L’approche très personnalisée de la clientèle<br />
qui fut longtemps l’argument majeur des gérants<br />
indépendants reste naturellement présente,<br />
mais elle ne suffit plus, nous le savons<br />
tous. Nous devons, à l’instar de toute la place<br />
financière helvétique, nous battre sur le terrain<br />
de la compétence, de l’excellence dans<br />
notre métier et cela, les gérants avisés l’ont<br />
bien compris.<br />
Suivre l’évolution de la profession, l’anticiper<br />
chaque fois que faire se peut, être l’interlocuteur<br />
privilégié des autorités, des autres<br />
acteurs de la place financière et des investisseurs,<br />
défendre un devenir plutôt que des acquis,<br />
être les artisans de l’excellence, être inflexible<br />
sur l’éthique, tel est le rôle de l’ASG<br />
depuis vingt ans. Il y a vingt ans, nous surprenions<br />
par le courage de nos ambitions. Saurons-nous<br />
agir dans la ligne des pionniers de<br />
l’époque et tenter de surprendre encore?<br />
C’est ce que nous pouvons souhaiter de<br />
mieux pour que perdure l’esprit de l’ASG.