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Les mares temporaires méditerranéennes Volume 1

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<strong>Les</strong> <strong>mares</strong> <strong>temporaires</strong> méditerranéennesdans le nord-ouest de la péninsule Ibérique, du genre Discoglossus,endémique en Méditerranée, avec une forte différenciation spécifiqueen péninsule Ibérique et dans les îles Tyrrhéniennes ; du genre Pelobates,unique représentant de la famille en Europe, avec 4 espècesplus ou moins propres à la région méditerranéenne ; du genre Pelodytes,seul genre de la famille des Pelodytidae, constituée aujourd’huide 3 espèces parmi lesquelles 2 sont méditerranéennes et unecaucasienne ; du genre Alytes, constitué de 5 espèces distribuéesà l’ouest de la Méditerranée, sur des territoires parfois très restreintscomme l’Alyte des Baléares, l’Alyte du Maroc, et l’Alyte de Cisternasau sud-ouest de la péninsule Ibérique. Plusieurs de ces lignéesanciennes sont en phase de déclin, c’est-à-dire constituées de peud’espèces, parfois une seule, souvent localisées géographiquementet généralement monotypiques : Proteus, Salamandrina, Chioglossa,Euproctus et Pleurodeles. D’autres en revanche sont en pleine diversification(Speleomantes, Discoglossus, Alytes), ce qui montre queles processus de radiation adaptative ne concernent pas que leslignées les plus modernes (genres Rana, Hyla, Triturus par exemple).Principales menacesA l’échelle mondiale, un déclin rapide et inquiétant de certaines populationsd’amphibiens a été constaté à partir des années 1980 7, 68, 180, 193 .Il s’est manifesté dans des régions très diverses, parfois vierges detoute activité humaine : Australie 393 , Costa-Rica 237 , ex-URSS 216 , Pyrénées251 . <strong>Les</strong> causes de ce déclin restent encore largement inexpliquées68 . <strong>Les</strong> hypothèses avancées sont nombreuses : changementsclimatiques, épidémies, acidification du milieu, augmentation desrayonnement UV-B ou introduction d’espèces exotiques, et, sansdoute, non exclusives comme le suggèrent la plupart des travauxrécents.Jusqu’à présent, ce déclin global n’a été observé que localement enrégion méditerranéenne : dans le delta de l’Ebre (Santos com. pers.) etle Système central en Espagne 252, 288 ainsi qu’au Portugal 6 . A l’inverse,en Languedoc, une étude a pu montrer que les populations d’amphibiensétaient restées stables au cours des vingt-cinq dernièresannées 98 . La mise en place d’une veille biologique apparaît donc nécessaire,comme cela a été fait dans plusieurs régions du monde 72 .Enjeux de conservation et mesures de protectionpour l’ouest de la MéditerranéeLe tableau 5 propose une liste actualisée des amphibiens présentsdans le sud de l’Europe et au Maghreb. Cette liste se base sur unecompilation bibliographique actuelle, d’où l’apparition de taxonsnon catalogués dans certains guides. Certaines positions taxonomiquesne sont pas encore unanimement acceptées et cet état deslieux sera donc amené à évoluer. Aux 39 espèces majoritairement(25 espèces) ou exclusivement (14 espèces) inféodées aux <strong>mares</strong><strong>temporaires</strong>, s’ajoutent 2 espèces récemment implantées dans larégion : Rana catesbeiana introduite en 1932 dans la région de Mantoueen Italie et Rana ridibunda acclimatée dans le sud de la Franceà partir des années 1980 et actuellement en phase d’expansion.Parmi ces 39 espèces, 30 méritent une attention particulière enraison de leur rareté ou des menaces qui pèsent sur elles (Tab. 7).Six d’entre elles peuvent être considérées comme prioritaires àl’échelle de la région méditerranéenne :• Triturus cristatus n’est représenté que par 2 populations isoléesdans le sud de la France, dont une se situe dans une zone en voied’urbanisation 63 .• Pleurodeles poireti est endémique en Tunisie et dans l’est del’Algérie. C’est une espèce au statut méconnu, mais semble-t-ilmenacée dans une partie de sa distribution (Samraoui, in Morand 272 ).• Discoglossus jeanneae occupe la moitié orientale de la péninsuleIbérique. Ses populations sont fragmentées et en faibles effectifsdans la majeure partie de sa distribution, hormis en Andalousieoccidentale où l’espèce est encore abondamment représentée(Martínez-Solano et García-París, in Pleguezuelos et al. 302 ).• Alytes maurus est une endémique marocaine, connue de 19 stationsseulement dans l’extrême nord du pays (montagne du Rift,massif du Bou Naceur et Jbel Tazzeka) 43 .• Pelobates cultripes est endémique en région Ibéro-occitane oùil occupe une aire assez vaste. C’est une espèce actuellement endéclin, que ce soit en péninsule Ibérique (Tejedo & Reques in Pleguezueloset al. 302 ) ou dans le sud de la France. Dans cette dernièrerégion, il n’est connu que dans une centaine de sites (Cheylan &Thirion, in Duget & Melki 121 ) et a disparu de plusieurs localités aucours des vingt dernières années.• Pelobates varaldii ne se rencontre qu’au Maroc, sous forme depopulations discontinues situées sur la côte atlantique, depuisLarache au nord jusqu’à Oualidia au sud 99 . Il occupe des zones trèspeuplées, où les pressions d’urbanisation ont, d’ores et déjà, faitdisparaître plusieurs populations (Thévenot, com. pers.).Sur le plan réglementaire et de la reconnaissance du statut réel, laprise en compte des amphibiens est encore insuffisante, malgrédes avancées importantes ces dernières années. La liste rouge mondialede l’UICN 396 ne prend en compte que 2 espèces à vastedistribution, non menacées à l’échelle mondiale (Triturus cristatuset Hyla arborea), et néglige des taxons endémiques à très faibleTableau 6. Richesse spécifique et taux d’endémisme dans les principaux secteurs biogéographiques de Méditerranée occidentale (espècesinféodées aux <strong>mares</strong> <strong>temporaires</strong> seulement)Région ibéro-occitaneRégion italiqueBalkansMaghrebSicileCorseSardaigneCorse-SardaigneCrètesuperficie (km 2 )561 800141 500221 300597 90025 5008 70023 80032 5008 3304 934nombre d’espèces22131012433321nbre esp. endémiques8317000200endémisme (%)36,423,110,058,30,00,00,066,70,00,030

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