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Les mares temporaires méditerranéennes Volume 1

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5. Méthodes de gestion et restaurationcontractuelle telle que Natura 2000). Ce diagnostic peut être plusou moins poussé selon les cas.Le diagnostic rapide, basé sur des inventaires écologiques permet,à l’aide de comparaisons (bibliographiques ou sites de référence),d’identifier des dysfonctionnements éventuels et d’émettre deshypothèses sur leurs causes. Ce diagnostic rapide correspond auxphases 1 à 3 et 5 du plan de gestion. La personne qui l’établit doitconnaître parfaitement l’écologie de ce type d’écosystème (<strong>mares</strong>ou ruisseaux <strong>temporaires</strong>) et de préférence le site. Il pourra faireappel à des experts extérieurs sur des thèmes qui requièrent uneexpertise plus pointue, sur des espèces (par exemple identificationde certains groupes, biologie des population) ou sur des processuscomplexes (hydrologie, hydrogéologie, etc.). Outre ses connaissancesfondamentales, un expert possède surtout des référencespour établir des comparaisons et donc identifier des dysfonctionnements.Le diagnostic approfondi pousse l’analyse en la concentrant sur lesrésultats du diagnostic rapide. C’est l’ensemble “Diagnostic initial+ Diagnostic approfondi” qui génère les hypothèses sur lesquellesseront décidés les mesures de gestion et les suivis (Chapitre 6 etTomas-Vives 388 ). Le diagnostic approfondi est en général utilisédans les deux cas suivants :• la validation (ou la réfutation) des hypothèses formulées sur lescauses des changements écologiques identifiés au préalable,• l’évaluation de la résilience de l’écosystème, c’est-à-dire de sacapacité à recouvrer un fonctionnement normal lorsqu’on aura corrigéla (les) cause(s) de son dysfonctionnement. L’étude chercherapar exemple à évaluer les possibilités de restauration de populationssans intervention directe (introduction, renforcement de populations).La plupart des diagnostics réussis, qui conduisent à des mesures degestion efficaces et à des suivis adaptés, découlent, au départ,d’inventaires précis des espèces et des facteurs environnementaux.Encadré 41. Un diagnostic approfondi : la mare dePéguière (Plaine des Maures, Var)La mare de Péguière était connue, il y a seulement une dizained’années, comme hébergeant une flore caractéristique des basniveaux de l’Isoetion (Médail, com. pers.) avec des espèces commeRanunculus revelieri. Elle présente aujourd’hui plusieurs indicesd’un comblement :• pas de période d’eau libre (eaux de surface),• une forte épaisseur de sol,• les groupements végétaux des <strong>mares</strong> <strong>temporaires</strong> n’y apparaissentplus qu’à l’état fragmentaire dans de petites dépressions.Des inventaires floristiques (transects de quadrats) montrentaujourd’hui une flore prairiale banale avec Paspalum dilatatum,Anthoxanthum odoratum, Festuca gr. ovina, Holcus lanatus, Avenabarbata, etc. Une étude topographique et du fonctionnementhydrologique a montré que les niveaux d’eau dépendent d’unenappe souterraine qui suit le profil (non horizontal) du substratrocheux sous-jacent.La cause probable de la dynamique de comblement de la mareest l’érosion forte du bassin versant, favorisée par la dégradationde la végétation par le feu et par le passage répété et le stationnementde véhicules (auto, moto). Le bassin versant étantaujourd’hui protégé contre la circulation des automobiles, lavégétation devrait rapidement reconquérir celui-ci et la vitessed’érosion devrait ralentir. La restauration (curage) de la marepeut donc être envisagée.La végétation actuelle (état 0) étant très pauvre, il a semblénécessaire d’évaluer le potentiel de la banque de graines pourrestaurer la richesse floristique antérieure du site. Des carottagesréguliers du sol ont donc été effectués sur toute la superficiede la mare. Ces carottes ont ensuite été divisées en 4 couchesde profondeur (de 2,5 cm) pour localiser d’éventuels stockssemenciers viables. Des tests de germination sur ces couches desol ont mis en évidence la pauvreté de ces stocks pour lesespèces recherchées (Isoetion).La restauration végétale du site ne peut donc pas être basée sursa propre banque de graines. Elle devra reposer sur des recolonisationsspontanées à partir de sites proches (réseau de ruisseletsdu bassin versant) ou sur une réintroduction contrôlée desemences.Gauthier P. & P. GrillasEncadré 40. Un diagnostic rapide : la mare de Rodié(Plaine des Maures, Var)C’est dans cette mare emblématique de la plaine des Maures quela Renoncule de Rodié (Ranunculus revelieri subsp. rodiei) a étédécouverte et décrite pour la première fois. Aujourd’hui, un diagnosticrapide basé sur la distribution de la végétation émet l’hypothèseque les joncs (Juncus conglomeratus) envahissent la mare.Le diagnostic rapide ne permet pas de vérifier cette hypothèse dechangement écologique. La cause envisagée est l’altération dufonctionnement hydrologique suite à l’élargissement de la routequi a empiété sur la mare.Pour tester l’hypothèse et évaluer l’impact éventuel de la progressiondes joncs sur la Renoncule de Rodié une surveillance du siteà été décidée. Elle repose sur plusieurs points :Une cartographie détaillée des joncs et de la végétation a été établieau moment de la mise en eau maximum.Le recouvrement de la Renoncule de Rodié et des autres espècesvégétales est suivi régulièrement à l’aide de transects de quadratsfixes.De plus, la renoncule fait l’objet de dénombrements précis surchaque quadrat.Le niveau des eaux de surfaces (suivi hydrologique) est relevérégulièrement sur une échelle fixe au centre de la mare.L’existence d’une étude topographique fine réalisée préalablementpermet de déduire la durée d’inondation en différents points de lamare à partir de ce niveau d’eau, en un point fixe.Gauthier P. & P. Grillas77

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