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Les mares temporaires méditerranéennes Volume 1

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<strong>Les</strong> <strong>mares</strong> <strong>temporaires</strong> méditerranéennesc. Suivi de la végétationGrillas P. & P. GauthierLe suivi de la végétation vise généralement à mettre en évidencel’effet des changements du milieu (régime hydrique ou épaisseurdu sol, par exemple) sur la végétation dans son ensemble, ou surcertaines espèces en particulier. Le suivi implique de définir, aupréalable, un état de référence et la gamme de variations autourde cette “norme” jugée naturelle ou acceptable. Dans le cas des<strong>mares</strong> <strong>temporaires</strong>, une connaissance préalable de l’amplitude etde la fréquence des variations naturelles, sous l’effet des conditionsmétéorologiques, en particulier, est très importante.Dans le cadre d’un suivi, deux séries de variables doivent êtremesurées : celles concernant les objectifs de gestion (des espècesrares, caractéristiques, envahissantes, etc.) et celles concernant lesfacteurs biotiques ou abiotiques pouvant expliquer les changements.Dans les <strong>mares</strong> <strong>temporaires</strong> méditerranéennes, le choix desméthodes sera influencé par :• des caractéristiques liées à l’habitat :- l’instabilité de la végétation et de l’hydrologie,- la superficie, parfois très faible,- la profondeur de l’eau qui peut varier très largement (<strong>mares</strong>karstiques, turlough, polje, etc.) dans le temps et avec des gradientsspatiaux forts.• des paramètres clés de la végétation typique de ce milieu :- l’importance des espèces annuelles à cycle court,- la fréquence des espèces de petite taille,- la reconnaissance individuelle impossible chez de nombreusesespèces (multiplication végétative),- l’installation parfois dominante de plantes de grande taille (hélophytes*,ligneux),- l’existence d’une banque de semences.La plupart des techniques exposées requièrent une collecte dedonnées pendant au moins deux à trois ans, mais de préférencecinq à dix ans, afin de pouvoir quantifier l’impact de l’évolutionnaturelle du milieu ou des mesures de gestion.Compte-tenu de la rapide succession des espèces, ces techniquesnécessitent habituellement des mesures réparties sur l’ensembled’un cycle de végétation. A défaut, le gestionnaire devra cibler sonpassage en fonction du pic de végétation, de la visibilité ou du stadede développement de l’espèce qu’il suit, et plus généralement, dela question à laquelle il souhaite répondre.Une espèce très rare aux individus épars (facilement dénombrables)fera l’objet d’un dénombrement total, éventuellementaccompagné d’une cartographie des individus, associée à des donnéescomplémentaires (topographie, etc.). La précision de la méthodedépend de la probabilité de détection de l’espèce (taille, couleur,etc.). La cartographie sera facilitée par un quadrillage matérialisé dusite d’étude permettant de limiter les risques de rater ou de compterplusieurs fois les mêmes individus, et surtout de suivre la progression/régressionde cette espèce sur plusieurs années (Fig. 39).Pour donner lieu à un diagnostic sur la population, ce dénombrementdevra être complété par des mesures de paramètres démographiques: reproduction, production de graines, nombre de plantules atteignantla maturité reproductive, etc. 167 Pour définir la taille réellede la population (déclin, stabilité ou progression), une étude de sabanque de semences (voir plus loin) sera nécessaire.Dans le cas d’une espèce aux densités plus importantes dont lerecensement exhaustif est impossible, un échantillonnage utilisantdes quadrats permanents sera privilégié. A l’intérieur d’unquadrat, les espèces sont caractérisées par leur présence/absence,leur recouvrement, leur fréquence ou leur nombre. Pour les espècesdes <strong>mares</strong> <strong>temporaires</strong>, qui sont généralement de petite taille, unquadrat de 25 à 50 cm de côté peut être suffisant. Seules lesplantes enracinées à l’intérieur du quadrat sont prises en compte,mais l’essentiel est de conserver un critère constant entre quadrats.Plus le nombre de quadrats sera grand, meilleure sera la précisiondes estimations.Le recouvrement est la méthode la plus classiquement utiliséedans l’étude de la végétation 176, 207 . Elle consiste à estimer la projectionau sol de la surface de chaque espèce, la végétation étantsubdivisée en strates (arborée, arbustive et herbacée, par exemple).Cette méthode ne sera efficace et rapide que si l’expérimentateurest chevronné ou que la végétation étudiée est simple (une ouquelques espèces éparses). <strong>Les</strong> écarts entre observateurs peu expérimentésaugmenteront avec la complexité de la structure de lavégétation (nombre d’espèces, diversité des formes de croissance).Pour cette raison, des mesures moins précises mais moins sensiblesau changement d’observateur sont privilégiées 367 . Ainsi l’abondance(ou fréquence) d’une espèce pourra être mesurée sur des quadratsdivisés en carrés. Par exemple, dans un quadrat de 30 cm de côtésubdivisé en 9 carrés de 10 cm de côté, l’abondance sera mesuréecomme le nombre de carrés (0 à 9) dans laquelle elle est présente.<strong>Les</strong> quadrats peuvent aussi être redistribués aléatoirement chaqueannée.InventaireC’est la liste des espèces observées sur un site, dont l’établissementdoit nécessairement faire l’objet de plusieurs passages carles espèces se succèdent au cours du cycle annuel. En raison del’irrégularité de l’émergence de certaines espèces, elle peut aussirequérir plusieurs années d’observations. L’inventaire est surtoutpréconisé lors d’études exploratoires, pour l’élaboration d’un diagnosticet pour décrire l’évolution de la richesse spécifique, lorsdes projets de restauration ou de création 167 .Suivi d’une espèce rare, menacée ou envahissanteEn fonction de sa densité sur le site d’étude, différents protocolesseront envisagés.Figure 39. Suivi d’une espèce végétale rare ou éparse à l’aided’un quadrillage permanent12345A B C D E96

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