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NOUVELLES TRADUCTIONS : MOTIVATIONS ET RÉALISATIONS<br />

ПУШКИН.<br />

Россия и Литва /<br />

Димитрием давно его<br />

признали, / Но впрочем<br />

я за это не стою.<br />

ВАРЛААМ.<br />

Что тебе Литва так<br />

слюбилась ? Вот мы,<br />

отец Мисаил да я<br />

грешный, как утекли<br />

из монастыря, так ни о<br />

чем уж и не думаем :<br />

Литва ли, Русь ли, что<br />

гудок, что гусли, все<br />

нам равно, было бы<br />

вино... да вот и оно !...<br />

POUCHKINE.<br />

ŕ La Russie et la Lituanie ont<br />

en lui reconnu Dmitri depuis<br />

longtemps. D'ailleurs, ça m'est<br />

égal.<br />

VARLAAM.<br />

ŕ Qu'est-ce qu'elle t'a fait, la<br />

Lituanie, pour que tu l'aimes<br />

tant ?<br />

Regarde-nous, le père Missaïl et<br />

moi, pauvre pécheur, depuis que<br />

nous avons filé du monastère,<br />

nous ne pensons plus à rien du<br />

tout. Lituanie ou Russie,<br />

trompette ou clarinette, c'est bien<br />

la même vie, s'il y a de l'eau-devie...<br />

et la voilà servie !...<br />

Pouchkine<br />

Pourtant, et la Russie et la<br />

Pologne / Ont reconnu le<br />

prince Dimitri. / D'ailleurs<br />

qu'importe, il m'est<br />

indifférent<br />

VARLAAM.:<br />

Tu en tiens tant que ça pour<br />

la Pologne ! Regarde-nous,<br />

le père Missaël et moimême,<br />

pécheur. Depuis que<br />

nous avons fui le<br />

monastère, ne nous faisons<br />

soucis de rien. Pologne ou<br />

Russie, bonnet blanc et<br />

blanc bonnet, pourvu qu'il y<br />

ait… et en voilà<br />

Le côté archaïque du texte original qui s’exprime à travers les formes<br />

grammaticales et le lexique disparaît complètement dans les deux traductions.<br />

Meynieux cherche néanmoins à récupérer cette nuance en introduisant certains<br />

archaïsmes français, comme, par exemple comme devant :<br />

ШУЙСКИЙ. А там<br />

ŕ а там он будет нами<br />

править /По прежнему.<br />

CHOUISK1.<br />

ŕ Et alors... alors<br />

comme devant il nous<br />

régentera.<br />

CHOUISK1.<br />

Et puis... Et puis il nous<br />

régentera,<br />

Comme par le passé...<br />

Le vieux slave tellement palpable dans l’original ne trouve aucun équivalent<br />

dans les traductions et se réduit à l’utilisation des emprunts (Meynieux) ou<br />

d’équivalents religieux de provenance française (Arout) plus familiers pour le<br />

lecteur ou le spectateur.<br />

Après avoir considéré tous ces différends nous pouvons dégager quelques<br />

conclusions.<br />

CONCLUSION<br />

1. Le langage présente une telle richesse dans le domaine de la périphrase que, dès<br />

qu’il s’agit d’un texte littéraire, dont le propre n'est pas d'être expressément<br />

simplifiable, on est à l’abri d’une totale similitude dans la traduction. Même<br />

dans le cas d'un texte « facile » la coïncidence ne peut concerner que les phrases<br />

courtes. Les traducteurs le savent. Donc on peut sans la moindre crainte traduire<br />

et retraduire les mêmes textes. Il n’y a aucune entrave objective à la « frénésie »<br />

traductrice.<br />

2. L’élément narratif d’une œuvre ne peut être véritablement modifié du moment<br />

qu’il s’agit d’une traduction et non d’une adaptation libre.<br />

3. Les éléments standard peuvent être gérés grâce aux procédés classiques de la<br />

traduction (emprunts, calques, traductions mot à mot, transpositions,<br />

modulations, équivalences, adaptations, hyponymes, hypéronymes etc.). Cela ne<br />

Legras dans sa traduction en alexandrin destinée elle aussi à être jouée sur scène a conservé les mots<br />

Lituanie et lituanien.<br />

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