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Traduire

traduire...Interpréter

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PRÉSENTATION<br />

En traitant plus particulièrement de la sémantique des mots "traduire" et<br />

"traduction" lors de l'ouverture de notre colloque de juillet 2010, Michel Ballabriga<br />

était dans le ton, dans la mesure où, dans l'ensemble des communications qui<br />

suivirent, les plus nombreuses furent celles qui traitèrent des problèmes de la<br />

traduction. Sans omettre les problèmes de la transposition, de l'intersémioticité, de<br />

l'interprétation et de la critique, et après avoir fait une analyse diachronique du mot<br />

traduction, Michel Ballabriga affirme que la traduction doit être vue comme un<br />

phénomène continu et complexe, ce que les avatars des machines à traduire nous ont<br />

bien prouvé.<br />

Cette complexité de l'opération de traduction, Marion Colas-Blaise l'aborde,<br />

citant un dialogue tiré des Lettres Persanes de Montesquieu, en se demandant si la<br />

traduction peut être une "reproduction fidèle" du texte source. En fait, qu'il s'agisse<br />

de la traduction proprement dite au sens où l'entend Jakobson, ou de la translation<br />

intersémiotique, c'est un éventail de positions qui s'ouvre entre la reproduction<br />

imitative et la présentation qui renouvelle, cet éventail permettant l'amorce d'une<br />

modélisation.<br />

Fernand Delarue, glissant de la traduction à la paraphrase, après avoir fait<br />

remarquer que la traduction littéraire avait ses origines à Rome et non à Athènes,<br />

(pour les grecs civilisation et hellénisme se confondant, la traduction littéraire était<br />

sans objet), s'intéresse au rôle capital que joue la paraphrase dans la littérature latine,<br />

et par voie de conséquence, dans toutes les littératures.<br />

Joëlle Rey, revenant sur la situation toujours délicate qu'occupait la<br />

traduction entre la fidélité et la trahison, montre que cette vision dichotomique de<br />

"l'activité traduisante" est aujourd'hui dépassée du fait des concepts et outils<br />

théoriques qu'a développés la traductologie.<br />

Pourtant Farah Zaïem Ben Nejma s'irrite du sort que l'on réserve encore<br />

aujourd'hui à la traduction qui lui semble frappée d'anathème alors que le monde<br />

actuel consomme toujours plus de textes traduits. Pour Du Bellay la traduction<br />

n'était qu'un pis aller, un acte sauvage, barbare qu'il assimilait à du cannibalisme,<br />

pourtant il pratiquait la traduction quand il était à cours d'inspiration. Deux siècles<br />

plus tard Montesquieu fera écrire par Rica à Usbeck que "les traducteurs sont<br />

comme ces monnaies de cuivre […] toujours faibles et de mauvais aloi". Après un<br />

passage en revue précis des principaux problèmes posés par l'acte de traduire, Farah<br />

Zaïem conclut par ce qu'il est permis d'appeler une "défense et illustration de la<br />

traduction".<br />

Pier-Pascale Boulanger n'est pas aussi pessimiste sur la situation de la<br />

traduction et elle utilise les outils de la traductologie et de la pragmatique pour<br />

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