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PRÉSENTATION<br />

comme une forme de traduction, d'où le jeu de miroirs complexe que devient la<br />

théorie de la traduction des textes ironiques d'une langue à l'autre, la nature sociale<br />

de l'ironie expliquant en très grande partie cette complexité. Analysant le roman<br />

The Finishing School de la romancière britannique Muriel Spark, Anna Gromer<br />

montre avec beaucoup de clarté tous les problèmes que posent aux traducteurs un<br />

texte jouant sur l'ironie et les calembours ; elle donne en outre envie de lire ce roman<br />

à ceux qui, comme nous-mêmes, ne le connaissent pas !<br />

Il est encore très sérieusement question d'humour avec Arnaud Fleury qui<br />

s'intéresse à l'interprétation des formes discursives de l'humour. S'inspirant des<br />

travaux de Landheer (1992) et Berrendonner (2002), l'auteur démontre que "la figure<br />

rhétorique antique de la métonymie comme procédé d'enrichissement sémantique<br />

consistant à substituer un terme à un autre apparaît contradictoire avec le<br />

mouvement de réflexivité lexicale déployé durant l'accomplissement du processus.<br />

Dans un second temps il décrit la nature des rapports morphosyntaxiques entre la<br />

catégorie de classe d'humour et le phénomène d'identification numérique des<br />

différentes significations lexicales contraignant le sens de l'énonciation des mots. La<br />

série des exemples donnés en conclusion illustre bien la relation de réflexivité des<br />

énoncés en fonction de l'interprétation morphosémantique et grammaticale de la<br />

situation référentielle de ces énoncés.<br />

Avec Irina Fedorova il est question de cinéma, et plus particulièrement de la<br />

traduction des sous-titrages d'un film dans une langue étrangère, afin de rendre le<br />

film compréhensible par un public étranger. Tout film étant un objet culturel dans la<br />

mesure où il est codifié par les éléments d'une culture, il arrive que la composante<br />

culturelle de l'œuvre originale se trouve hors du cadre de la compétence linguistique<br />

du destinataire de la langue cible. D'où la nécessité pour le traducteur de passer d'un<br />

code à un autre. Le critère principal de cette analyse est le degré de transformation<br />

de la référence culturelle du texte de départ dans le texte d'arrivée. A partir<br />

d'exemples éloquents, l'auteure montre comment "les traducteurs de sous-titrages<br />

peuvent calculer les relations entre information et coût et établir le degré de<br />

prévisibilité souhaitable pour diminuer les erreurs possibles, en apportant<br />

cependant suffisamment d'informations".<br />

Il est toujours question de cinéma avec Corinne Giordano qui propose une<br />

sémiotique interprétative portant sur le travail de l'acteur, en se demandant comment<br />

on peut appréhender ce travail. Elle commence par une analyse sémiotique du film<br />

qu'elle a choisi de traiter, à savoir Le petit monde de Don Camillo nterprété par<br />

Fernandel. Gestuelle, mimiques, voix, maquillage, cadrages, costumes, décors,<br />

éclairage, rien n'échappe à l'attention de Corinne Giordano. Il apparaît en conclusion<br />

que la performance d'un acteur révèle la complexité de la représentation d'un art, et<br />

de son interprétation. Les notions très novatrices de performance et de "performer"<br />

ouvrent une réflexion à construire.<br />

Les images intéressent également Nanta Novello Paglianti et Bernard<br />

Tabuce, mais il s'agit des images fixes d'une bande dessinée de Fabrice Lilao qui a<br />

adapté Vengeance d'une femme, la nouvelle de Barbey d'Aurevilly, écrite en 1871.<br />

Les deux auteurs nous donnent là l’analyse d'une œuvre relevant de la mise en<br />

relation de deux systèmes sémiotiques, l'écriture et le dessin, d'où une traduction<br />

intersémiotique, mais précisons le, la relation texte dessin n'est pas symétrique<br />

puisque l'image est une traduction du texte littéraire. L'illustrateur est<br />

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