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Perception(s) numérique(s) - Shin Kim

Master Degree Thesis from ENSCI Publication : March 2016 Author : Shin hyung KIM

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Publication : March 2016
Author : Shin hyung KIM

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Quelques précisions syntaxiques<br />

9. Définition du CNRTL<br />

(Centre national de ressources<br />

textuelles et lexicales).<br />

Tout au long du mémoire, je vais employer certains termes,<br />

notamment dans le domaine du <strong>numérique</strong>, dont la définition<br />

est parfois changeante ou ambivalente. Il est donc nécessaire<br />

d’arrêter en début de lecture une interprétation précise pour<br />

chacun d’entre eux.<br />

Tout d’abord, le mot « perception » : le sentiment de<br />

confort qu’on éprouve en essayant un canapé, l’ambiance d’une<br />

pièce créée par une lampe, l’attention visuelle que provoque<br />

un panneau routier jaune et noir sont autant de formes de<br />

perception d’un environnement ou d’un objet. La perception<br />

construit une relation primaire entre le monde extérieur et<br />

mon être, il s’agit d’une notion primordiale en philosophie et<br />

en psychologie. Selon la définition du dictionnaire, elle désigne<br />

« l’opération complexe par laquelle l’esprit, en organisant les<br />

données sensorielles, se forme une représentation des objets<br />

extérieurs et prend connaissance du réel ». 9<br />

Le terme « objet » revient aussi fréquemment dans ma<br />

recherche. Sa définition reste très vaste et englobe tout ce qui,<br />

animé ou inanimé, se présente à nos sens et principalement<br />

à notre vue. Ce sont les objets de la nature, de l’industrie, du<br />

quotidien qui relèvent de la perception extérieure : les deux<br />

notions, « perception » et « objet », sont dépendantes l’une de<br />

l’autre dans le cadre d’une « expérience ».<br />

Ensuite, la notion de « réel » est aussi à préciser. Le<br />

mot « réel » apparaît régulièrement dans les études et dans<br />

les discussions sur le <strong>numérique</strong>. Mais il n’y a jamais une<br />

définition générale qui s’adapte aux différents horizons de<br />

considération. Dans ce mémoire, pour parler de la perception,<br />

je suis amené à employer le mot « réel » pour distinguer deux<br />

formes de réalité : la réalité analogique et la réalité <strong>numérique</strong>.<br />

J’évite d’employer le mot « virtuel » au maximum, parce qu’il<br />

a tendance à se comprendre comme le contraire du réel. Or,<br />

le virtuel est une forme du réel. Déjà en 1968, le philosophe<br />

Gilles Deleuze disait que « le virtuel possède une pleine<br />

réalité, en tant que virtuel » dans Différence et Répétition 10 . Les<br />

objets du monde peuvent être perçus directement par notre<br />

corps propre, mais ils peuvent aussi être perçus par l’intermédiaire<br />

du <strong>numérique</strong>. Les objets <strong>numérique</strong>ment représentés<br />

sont, eux aussi, bien réels, malgré leur absence de matérialité<br />

ou de tangibilité. Par exemple, une chaise en plastique dans<br />

ma chambre existe bien dans la réalité analogique ; une chaise<br />

modélisée et rendue en 3D existe elle aussi dans la réalité<br />

<strong>numérique</strong>.<br />

Aujourd’hui le terme « <strong>numérique</strong> » est devenu un nom<br />

commun. Il désigne souvent la technique elle-même de<br />

l’électronique et il est aussi un adjectif qui fait augmenter<br />

un objet non-<strong>numérique</strong> dans son origine. Pour préciser<br />

l’usage du terme dans ce mémoire, le <strong>numérique</strong> (digital en<br />

anglais) se distingue de « l’analogique ». Contrairement à<br />

l’objet analogique que l’on voit, que l’on touche, qu’on entend<br />

et que l’on sent, l’objet <strong>numérique</strong>ment représenté nous<br />

parvient sans aucune matérialité ou plasticité, si ce n’est<br />

celle de l’écran. Il est aussi important de ne pas confondre<br />

un objet <strong>numérique</strong> (un objet équipé d’une ou plusieurs<br />

fonctionnalités <strong>numérique</strong>s) avec un objet <strong>numérique</strong>ment<br />

représenté (tous types d’objets sur un écran par exemple).<br />

Le premier ne peut pas être un objet fictif, mais le deuxième<br />

le peut. Mes réflexions portent bel et bien sur l’évolution<br />

de notre perception face à ces deux types de réalité, en les<br />

mettant à priori au même niveau.<br />

10. DELEUZE Gilles, Différence et Répétitions,<br />

Presse universitaire de France,<br />

1968, Paris.<br />

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