Panorama de presse quotidien du 29 01 2021

aussi les acteurs d’avoir rapidement su développer « le click and collect, les livraisons, les
ventes en ligne. »
Les premiers chiffres du mois de décembre en sont une bonne illustration. En France, la
baisse de la consommation ne se situe qu’autour de 6 % par rapport à 2019 et à l’export, les
chiffres sont quasiment semblables à l’année précédente. « On a été surpris de la qualité de
cette fin d’année, sur tous les marchés », révèle le président de l’UMC. En Europe
continentale, amatrice de bulles, la consommation a résisté, notamment en Belgique (-5 %
seulement), cinquième plus gros marché extérieur en volumes. Finalement, la baisse est à
nouveau plus forte sur le marché français (-20 %) que dans le reste du monde (-16 %).
Tout le monde ne s’en est certes pas aussi bien sorti. Si les maisons comme les vignerons
affichent les mêmes pertes en volumes (-17 %), ils ne disposent pas de la même capacité
d’encaisser les coups. « Cela dépend surtout du circuit de distribution. Les cavistes et la vente
directe ont très bien fonctionné, mais ceux qui étaient présents dans les restaurants, les bars et
les discothèques ont pris une grosse claque, parfois de l’ordre de -50 % », explique Jean-
Marie Barillère.
Malgré la multitude de situations différentes, la Champagne a, une nouvelle fois, pu compter
sur son modèle unique qui permet d’adapter sa récolte de raisin aux demandes du marché (lire
par ailleurs). « En juillet dernier, on a adopté un niveau d’appellation prudent pour adapter le
rendement de la vendange aux premiers chiffres dont on disposait, explique Maxime Toubart.
Notre organisation a tenu le coup, on peut se féliciter de notre modèle qui a permis
collectivement de maintenir une valeur ajoutée importante. »
Avec 1,2 milliard de bouteilles en caves, le stock reste élevé, mais n’a pas augmenté grâce au
rendement prudent adopté en juillet dernier. « Avec une denrée qui se bonifie avec le temps,
les opérateurs ont décidé de conserver un stock qui va s’équilibrer dans les années à venir et
on n’a pas constaté de bradage de bouteilles, comme certains le redoutaient », constate Jean-
Marie Barillère. Surtout, et c’est peut-être ce qui importe le plus, « il n’y a pas eu de faillite
ou de casse sociale en Champagne », assure le président de l’UMC.
Qu’en sera-t-il en 2021, qui s’annonce aussi délicate que l’année précédente ? Les présidents
du Comité Champagne préfèrent voir la coupe à moitié pleine. « La population mondiale aura
envie de célébrer, de sortir, d’arroser avec du champagne la fin de cette crise. On peut revenir
vers de hauts niveaux, très rapidement », estime le président du SGV. « Je partage l’optimise
de Maxime, a complété Jean-Marie Barillère. On a sous-estimé le rebond de l’été dernier. S'il
y a une réouverture des bars, des restaurants et des hôtels et que le tourisme reprend, on peut
avoir de très belles surprises dès cette année. » Reste à savoir si la crise sanitaire se terminera
bel et bien en 2021. Simon Ksiazenicki
Les premiers chiffres connus
- 245 millions de bouteilles expédiées en 2020, soit -18 % par rapport à 2019
- 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires, soit -20 %
- Environ 114 millions de bouteilles expédiées sur le marché français, soit -20 %
- Environ 131 millions de bouteilles expédiées à l’export, soit -16 %
- Les États-Unis (-20 %), Royaume-Uni (-20 %) et le Japon (-28 %) sont en fort repli
Le rendement 2020 passe à 8 400 kg/ha
Chaque année, à la fin du mois de juillet, représentants du négoce (maisons) et du vignoble
(vignerons) se mettent d’accord sur le rendement à l’hectare, c’est-à-dire le quota maximum