AUTOINSIDE Édition 12 – Décembre 2023
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FOCUS : GESTION D’ENTREPRISE FOKUS<br />
Réparer avant de remplacer<br />
Qui calcule,<br />
répare<br />
Réparer en vaut la peine,<br />
pour l’exploitant et pour<br />
l’environnement.<br />
Photo : André Koch<br />
Réparer avant de remplacer est à la mode, et pas seulement pour des raisons écologiques. Volker Wistorf et<br />
Pius Limacher, d’André Koch, expliquent pourquoi ce principe est gagnant-gagnant-gagnant et rentable pour les<br />
carrossiers sur le plan économique. Sascha Rhyner<br />
Un petit garage, la lumière du soleil passe à travers les portes<br />
ouvertes. Un carrossier se penche sur le capot ouvert lorsque la<br />
sonnette d’entrée retentit. Un client d’âge moyen entre un peu timidement<br />
dans l’atelier, l’air incertain. Le carrossier s’approche de lui et<br />
lui demande s’il peut l’aider. Le client montre du doigt le pare-chocs<br />
légèrement endommagé de sa voiture de classe moyenne et demande,<br />
un peu inquiet : « J’ai eu un petit accident avec la voiture de ma femme.<br />
Vous allez pouvoir réparer ça ?»<br />
Pour le carrossier, ce n’est pas un problème. Les dégâts ne sont pas trop<br />
importants et, en tant que membre du réseau Repanet Suisse, il sait<br />
aussi que, pour ce genre de dommages, une réparation vaut de toute<br />
façon la peine. « Un nouveau pare-chocs coûte peut-être 700 francs »,<br />
calcule Pius Limacher, responsable des ventes pour la Suisse alémanique<br />
chez André Koch. « Sur cela, le concessionnaire a une marge<br />
d’environ 10 %. Une réparation de plastique coûte environ 400 francs<br />
et la majeure partie de cette somme est du temps de travail facturable,<br />
donc des recettes pour l’entreprise. »<br />
La tendance croissante à la réparation s’inscrit dans l’époque actuelle.<br />
Penser et agir de manière écologique devient de plus en plus important,<br />
même dans les ateliers. L’association Carrosserie Suisse a donc lancé le<br />
label Green Car Repair ; les premiers exploitants seront certifiés cette<br />
année encore. André Koch salue l’initiative et la soutient au sein du<br />
réseau Repanet Suisse. En effet, si l’on veut être membre de Repanet<br />
Suisse, il faut aussi être membre de Green Car Repair. « L’audit pour<br />
l’admission chez Repanet et pour Green Car Repair se déroule dans le<br />
cadre du même processus », explique Volker Wistorf, responsable de<br />
la technique d’application chez André Koch et membre de la direction.<br />
Les problèmes d’approvisionnement ont accéléré<br />
le changement de mentalité<br />
Pius Limacher attribue aussi le fait que l’on préfère parfois remplacer<br />
plutôt que réparer à la société du tout-jetable, qui disparaît cependant<br />
de plus en plus en raison de la pression écologique. « Remplacer, c’est<br />
aussi un peu une question de commodité : je commande la nouvelle<br />
pièce, c’est assez simple et sans risque », explique Pius Limacher. Les<br />
problèmes d’approvisionnement de ces dernières années ont accéléré le<br />
processus de changement de mentalité, y compris chez les fabricants.<br />
« On voit une nette différence quand on regarde aujourd’hui dans une<br />
benne d’une grande exploitation », poursuit-il.<br />
Une étude réalisée en début d’année par le Centre technique d’Allianz<br />
(AZT) montre clairement les économies réalisées. Ainsi, la réduction<br />
des émissions de CO 2 est d’environ 60 % pour une pièce latérale et<br />
supérieure à 40 % pour un pare-chocs et une portière. « C’est avec les<br />
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<strong>Décembre</strong> <strong>2023</strong> | <strong>AUTOINSIDE</strong>