Classica et Christiana 1 2006 - Facultatea de Istorie - Universitatea ...

152 Mihaela PARASCHIV
dérisoire en comparaison avec tout ce qu’ont fait pour Rome les autre
empereurs, c’est une sorte de conversion spirituelle: un empereur
chrétien, comblé de la majesté païenne de Rome, lui dédie un monument
païen; cette conversion semble à être continué par le désir de
l’empereur de prolonger son séjour „dans la plus auguste des résidences”
(augustissima omnium sede), „pour goûter le plein repos et le
plaisir” (ut otio puriore frueretur et voluptate).
C’est une sorte de chute de rideau, après un spectacle admirablement
mis en ouvre par l’auteur en vue d’amener son personnage
principal, l’empereur Constance, vers le dénouement escompté: la séduction
définitive devant Rome. C’est une sorte de revanche de la cité
envers Constance qui a voulu l’éblouir avec sa fastueuse entrée. Avec
les accessoires théâtrales et rhétoriques Ammien a construit ici un
éloge de Rome plus sincère que les tirades pathétiques de la littérature
officielle; un éloge dans lequel, comme trois pylônes de résistance,
figurent trois dénominations de Rome: imperii virtutumque omnium
lar; urbs aeterna; augustissima omnium sedes; toujours trois sont à la
fin et laudatores Romae; l’auteur, l’empereur te le persan, les personnages
de cette mise en scène d’Ammien qui illustre et met en contraste
l’éphéméride du lux oriental et la grandeur éternelle de Rome.