ultreïa - Schweizerischen Vereinigung der Freunde des Jakobsweges

PELERINAGE ET ANIMAUX
quelques difficultés de logement en
fait de vraies galères et de nourriture
pour mon compagnon en Espagne.
Donc prévoir l’option camping
sauvage... Pour le retour, je
n’ai pas eu d’autre choix qu’à pied
– j’ai le temps, retraité... Le coût
du transport est prohibitif. Pas tenté
de le revendre non plus – d’une
part nous nous sommes attachés
l’un à l’autre, d’autre part hors de
question qu’il termine en saucisson
d’âne. En outre de nombreuses
portions sont sur route, donc grand
danger ! Si c’était à refaire... franchement
je ne le referais pas. Je me
contenterais d’emmener Colargol
sur les sentiers. C’est vrai qu’il aime
bien ça, mais aussi être au pré avec
ses congénères. Connaissez-vous le
chemin de Stevenson dans les Cévennes
? Voilà une belle aventure à
tenter avec enfants et ânes !
Claude : Euh... faites donc une balade
d’une semaine en montagne
avec des ânes ; ce sera sûrement
très sympa. Par contre, Compostelle...
ppffff... il faut vraiment aimer
se compliquer la vie...
Gabriel : Un âne est déconseillé, car
il est coûteux et constitue une source
de nombreux problèmes tout au
long du chemin. De plus il contribue
fortement à réduire la liberté du pèlerin,
condition indispensable pour
tirer profit de la marche, en termes
de ressourcement individuel aux
plans psychologique et spirituel.
JeanDo : Pour plus de sécurité,
vous devriez vous renseigner à une
association jacquaire. Pour l’avoir
vu, un pèlerin arrivant en Espagne
n’est pas le bienvenu avec son
chien, les refuges lui sont interdits.
Pour les ânes, des pèlerins de ma
ville de C. étaient partis avec leur
âne, en Espagne ils n’ont pas été les
bienvenus, ils ont donc arrêté leur
marche à Burgos et sont rentrés
chez eux...
Yves : Les Espagnols n’ont pas le
même rapport que nous avec les
animaux. Chiens et chats, par exemple,
ne sont que très rarement admis
à l’intérieur des maisons. Pour
les ânes, cela leur rappelle une époque
de grande misère sous la dictature
militaire franquiste. Donc,
pas une bonne image... De plus la
Catalogne a fait de l’âne l’un de ses
emblèmes...
Jacques : Est-ce le désir du chien de
se payer 1600 km, avez-vous pensé
que ses coussins « pattes » pourront
supporter le bitume de pas
mal de routes sur le camino ? Surtout
en Espagne, les chiens sont interdits
dans les refuges, pareil pour
le retour, pas question qu’il prenne
le train. Vous êtes parti pour deux
mois au moins, votre chien aurat-il
la santé pour subir ce voyage ?
Beaucoup abandonnent l’animal
sur le camino. Si vous aimez votre
chien, je reste persuadé que vous
allez réfléchir avant de vous embarquer
dans cette galère...
Bernard : Claudine, il existe un livre
merveilleux racontant le récit
du Puy-en-Velay à Compostelle
avec un âne, en 1993 : Il est un beau
chemin semé d’épines et d’étoiles,
de Jacques Clouteau (Ed. du Vieux-
Crayon). Geneviève Dubosc est allée
en Palestine en 1960, Guy Duffroy a
parcouru les 4 chemins principaux
de France avec un âne en 1989 – et
d’autres encore. Alors pourquoi pas
toi ?
32 ULTREÏA No 48 -Nov 2011