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ultreïa - Schweizerischen Vereinigung der Freunde des Jakobsweges

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– mais… c’est pour m’emboîter le<br />

pas car il se met à me suivre. Aïe !<br />

Il ne manquait plus que cela ! Comment,<br />

mais comment le renvoyer ?<br />

Aucune prière, aucune injonction,<br />

aucune invective n’ont d’effet.<br />

Un peu plus loin, là où le chemin est<br />

raviné, un VTT <strong>des</strong>cend. Le cycliste<br />

doit freiner sec pour éviter le chien.<br />

Je lui demande de l’aide : pourraitil<br />

ramener ce chien à Lascabanes ?<br />

Très gentiment, il accepte. Il le flatte,<br />

le cajole, le caresse, l’invite à le<br />

suivre. En vain. Le chien reste collé<br />

à mes talons.<br />

C’est ensuite le facteur, dans son Renault-Express<br />

jaune, que je croise.<br />

– Savez-vous peut-être à qui peut<br />

appartenir ce chien ?<br />

– Ma foi, non ! Je connais bien tous<br />

les chiens du voisinage, mais pas celui-ci.<br />

Jamais vu. Cela doit être l’un<br />

de ces chiens que les propriétaires<br />

abandonnent l’été, vous savez. Allez<br />

à la gendarmerie de Montcuq et demandez-leur<br />

de s’en occuper.<br />

La marche continue. Il est à mon<br />

côté, choisissant de mettre ses pattes<br />

sur le bord sablonneux du chemin<br />

et m’obligeant moi à avoir un<br />

sol moins confortable. Ou il s’arrête<br />

parfois à l’ombre d’un buisson et<br />

ne me rejoint que lorsque je suis en<br />

vue de l’arbuste suivant.<br />

Ah ! soudain un espoir : le voilà qui<br />

file à toute vitesse pour tracer un(e)<br />

chien(ne) qui passe avec ses maîtres<br />

à quelque distance. Ouf ! Cette<br />

fois-ci, ça y est. Dé-bar-ras-sée !<br />

Débarrassée ? Oui, mais seulement<br />

jusqu’au prochain virage où il m’attend<br />

avec une langue pendant encore<br />

plus bas.<br />

ULTREÏA No 48 - Nov 2011<br />

PILGERN UND TIERE<br />

Nous arrivons sur la nationale qu’il<br />

traverse de part en part (selon le<br />

peu d’ombre que l’on y rencontre)<br />

et une voiture l’évite de justesse. Et<br />

moi, que ferais-je s’il cause un accident<br />

? Comment puis-je prouver<br />

qu’il n’est pas à moi, puisqu’il me<br />

suit obstinément et qu’il n’a pas de<br />

collier ?<br />

Midi. Nous arrivons à Montcuq.<br />

A l’entrée, deux vieux sur un<br />

banc, à qui je demande où est la<br />

gendarmerie.<br />

– A la sortie de la ville, un kilomètre<br />

et demi.<br />

– Quoi ? Un kilomètre et demi<br />

(donc trois aller et retour) pour un<br />

animal qui me suit sans que je l’aie<br />

sonné ? Moi qui en ai déjà parcouru<br />

vingt-six depuis ce matin ? Hors de<br />

question, je suis fourbue.<br />

– Alors allez à la Mairie, elle ouvre<br />

à 14 heures.<br />

Bon, voilà qui est mieux et qui me<br />

permet de sacrifier au rituel de la<br />

fin d’étape : une petite bière. A la<br />

serveuse qui s’approche je demande<br />

aussi une écuelle d’eau « pour-cechien-qui-n’est-pas-à-moi-maisqui-me-suit-depuis-Lascabanes<br />

».<br />

– Ah ! pour ça non ! Celui-là, il<br />

nous agace ! Il n’a qu’à aller chez<br />

son propriétaire !<br />

– ???<br />

– Oui, le restaurateur d’en-face !<br />

Cette fois-ci, me voici libérée. Je<br />

prends ma chambre, je me douche<br />

et décide d’aller visiter la bourgade.<br />

Mais quelque venelle que j’emprunte,<br />

devant, à côté ou <strong>der</strong>rière<br />

moi, mon ombre haletante me suit<br />

toujours.<br />

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