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ultreïa - Schweizerischen Vereinigung der Freunde des Jakobsweges

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soupe nourrissante dont je repris<br />

pour me réchauffer m’aurait suffi<br />

comme repas. Puis, avec la côtelette<br />

forestière fut servi l’Aligot, une<br />

épaisse purée de pommes de terre<br />

additionnée de tomme, spécialité<br />

locale dont se nourrissaient les<br />

bergers de l’Aubrac pendant toute<br />

la saison d’estivage. Je n’en pris<br />

qu’une louche, par politesse.<br />

La Tour <strong>des</strong> Anglais à Aubrac<br />

Après le repas, une promenade<br />

en solitaire me conduisit à travers<br />

le petit village jusqu’à la massive<br />

Tour <strong>des</strong> Anglais, qui était fermée.<br />

Par contre l’église était ouverte. Je<br />

fus frappé par ses faça<strong>des</strong> piquées<br />

de trous et de fissures servant<br />

de nichoirs à <strong>des</strong> oiseaux, ainsi<br />

que par le dépouillement sans<br />

pareil de l’intérieur. N’eussent<br />

été les bancs rangés devant l’autel<br />

délabré, j’aurais pu me deman<strong>der</strong><br />

si je me trouvais vraiment dans<br />

une église. A ma stupeur, j’aperçus<br />

les murs du chœur couverts d’un<br />

ULTREÏA No 48 - Nov 2011<br />

PELERINAGE / PILGERN<br />

voile de moisissure. Une question<br />

commença à me tarau<strong>der</strong> : était-ce<br />

là l’église du célèbre monastère de<br />

l’Aubrac, qui autrefois distribuait<br />

chaque jour <strong>des</strong> centaines de<br />

miches de pain aux pauvres<br />

et aux pèlerins ? Du parvis, je<br />

pressentais la masse <strong>des</strong> anciennes<br />

constructions, en tension hostile<br />

avec les maisons avoisinantes, dont<br />

les murs révélaient ici et là <strong>des</strong><br />

pierres probablement arrachées aux<br />

faça<strong>des</strong> décrépites du monastère.<br />

L’imposant clocher, par contre,<br />

s’élevait intact, alors même que<br />

de nos jours la cloche ne sonne<br />

plus pour indiquer la direction<br />

de l’hospice aux pèlerins égarés.<br />

Les innombrables choucas qui<br />

voletaient en croassant autour du<br />

clocher à ce moment-là évoquèrent<br />

pour moi les âmes errantes <strong>des</strong><br />

moines trépassés, dépossédés de<br />

leur tombe…<br />

*<br />

Ces impressions consignées dans<br />

mon journal sont restées vives dans<br />

mon esprit. En laissant Aubrac <strong>der</strong>rière<br />

nous le jour suivant, je me<br />

promis de faire quelque chose pour<br />

sauver cette église. Durant l’été<br />

1985, <strong>des</strong> membres de la toute jeune<br />

Confrérie St-Jacques de Düsseldorf<br />

m’accompagnèrent à Aubrac. Munis<br />

de pelles et de pioches, ils relevèrent<br />

superbement le défi d’ouvrir<br />

une tranchée de drainage pour assainir<br />

la base <strong>des</strong> murs, avec l’appui<br />

<strong>des</strong> autorités qui débloquèrent<br />

<strong>des</strong> fonds pour cette réalisation. En<br />

même temps on rénova le toit de<br />

l’église avec de nouvelles plaques<br />

d’ardoise…<br />

Heinrich Wipper<br />

(Trad. et rés. : nwa)<br />

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