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52 Standards <strong>de</strong> pratique <strong>de</strong> l’infirmière : soins <strong>de</strong> <strong>proximité</strong> <strong>en</strong> <strong>périnatalité</strong><br />
Périnée<br />
Après un accouchem<strong>en</strong>t vaginal, le périnée reste s<strong>en</strong>sible quelque temps. L’aspect et les s<strong>en</strong>sations au niveau <strong>de</strong>s<br />
lèvres et <strong>de</strong> la vulve sont altérés. La guérison peut pr<strong>en</strong>dre <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux à trois semaines même s’il n’y a pas <strong>de</strong> points<br />
<strong>de</strong> suture.<br />
Plaie<br />
L’infirmière aura à déterminer le plan <strong>de</strong> traitem<strong>en</strong>t lié aux plaies et aux altérations <strong>de</strong> la peau et <strong>de</strong>s tégum<strong>en</strong>ts et<br />
à donner les soins et les traitem<strong>en</strong>ts qui s’y rattach<strong>en</strong>t, soit pour la plaie d’une césari<strong>en</strong>ne, soit pour les sutures au<br />
périnée. L’infirmière <strong>de</strong>vra donc gérer les malaises et inconforts qui y sont associés, notamm<strong>en</strong>t la douleur.<br />
Selles<br />
Après l’accouchem<strong>en</strong>t, les intestins, toujours sous l’influ<strong>en</strong>ce relaxante <strong>de</strong> la progestérone <strong>de</strong> grossesse, peuv<strong>en</strong>t tar<strong>de</strong>r<br />
à rev<strong>en</strong>ir à la normale. De plus, l’inconfort périnéal ou <strong>de</strong> la plaie abdominale, ainsi que les muscles abdominaux<br />
utilisés pour la défécation qui sont plus lâches et moins efficaces, contribu<strong>en</strong>t à la constipation. Il est par contre<br />
normal <strong>de</strong> ne pas aller à la selle p<strong>en</strong>dant <strong>de</strong>ux à trois jours après un accouchem<strong>en</strong>t vaginal et <strong>de</strong> trois à cinq jours<br />
après une césari<strong>en</strong>ne. Il faut favoriser l’usage <strong>de</strong> fibres et d’émolli<strong>en</strong>ts afin d’éviter la constipation.<br />
Hémorroï<strong>de</strong>s<br />
Des hémorroï<strong>de</strong>s peuv<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t être prés<strong>en</strong>tes, mais leur taille diminue <strong>en</strong> général dans les <strong>de</strong>ux semaines<br />
suivant l’accouchem<strong>en</strong>t. L’inconfort causé par les hémorroï<strong>de</strong>s est parfois plus important que celui d’une déchirure<br />
périnéale ou d’une épisiotomie. Il convi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> favoriser l’usage <strong>de</strong> fibres et d’émolli<strong>en</strong>ts afin d’éviter la constipation.<br />
Les bains <strong>de</strong> siège et l’usage <strong>de</strong> corticoï<strong>de</strong>s topiques ai<strong>de</strong>nt au soulagem<strong>en</strong>t.<br />
Urine<br />
Une s<strong>en</strong>sation <strong>de</strong> brûlure peut être perçue au cours <strong>de</strong>s premières mictions après un accouchem<strong>en</strong>t vaginal ou<br />
au retrait <strong>de</strong> la son<strong>de</strong> urinaire après une césari<strong>en</strong>ne. Cela dure <strong>en</strong> général moins <strong>de</strong> 24 heures. Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> cette<br />
pério<strong>de</strong>, une infection urinaire doit être recherchée. Le retour <strong>de</strong> la fonction vésicale peut aussi être précédé d’une<br />
difficulté à comm<strong>en</strong>cer la miction ou au contraire à ret<strong>en</strong>ir les fuites d’urine. L’incontin<strong>en</strong>ce d’effort ou d’urg<strong>en</strong>ce<br />
est extrêmem<strong>en</strong>t fréqu<strong>en</strong>te après un accouchem<strong>en</strong>t. Les exercices <strong>de</strong> Kegel peuv<strong>en</strong>t être comm<strong>en</strong>cés immédiatem<strong>en</strong>t<br />
après l’accouchem<strong>en</strong>t afin <strong>de</strong> rétablir le bon fonctionnem<strong>en</strong>t. Ces exercices ai<strong>de</strong>nt égalem<strong>en</strong>t la femme qui a <strong>de</strong> la<br />
difficulté à ret<strong>en</strong>ir ses gaz.<br />
Fatigue et baby-blues<br />
Pour récupérer <strong>de</strong> l’accouchem<strong>en</strong>t, toutes les femmes ont besoin <strong>de</strong> repos et <strong>de</strong> souti<strong>en</strong>. Après la naissance, il<br />
est normal d’avoir <strong>de</strong> la labilité émotive et <strong>de</strong> pleurer facilem<strong>en</strong>t. Beaucoup <strong>de</strong> nouvelles mères travers<strong>en</strong>t une<br />
pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> déprime passagère, qu’on appelle le baby-blues. Il survi<strong>en</strong>t dans les jours suivant la naissance du bébé<br />
et peut durer <strong>de</strong> quelques jours à <strong>de</strong>ux semaines. Des changem<strong>en</strong>ts hormonaux et la fatigue sont à l’origine <strong>de</strong> cette<br />
déprime passagère. Si celle-ci se poursuit plus <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux semaines, il est possible que la femme vive une dépression<br />
post-partum.<br />
Dépression post-partum<br />
Environ une femme sur dix vivra une dépression p<strong>en</strong>dant la grossesse. Après l’accouchem<strong>en</strong>t, c’est jusqu’à<br />
<strong>de</strong>ux femmes sur dix qui pourrai<strong>en</strong>t souffrir d’une dépression. Elle survi<strong>en</strong>t plus tardivem<strong>en</strong>t, soit <strong>de</strong> quatre à<br />
six semaines après la naissance. En plus <strong>de</strong>s prédispositions personnelles <strong>de</strong> la femme, par exemple <strong>de</strong>s antécé<strong>de</strong>nts<br />
<strong>de</strong> troubles psychologiques ou psychiatriques, la grossesse est <strong>en</strong> soi un facteur <strong>de</strong> risque élevé pour une dépression.<br />
Les hommes peuv<strong>en</strong>t aussi souffrir <strong>de</strong> détresse psychologique ou d’une dépression à l’occasion <strong>de</strong> la grossesse <strong>de</strong> leur<br />
conjointe ou après l’arrivée du bébé. Au cours du suivi post-partum, l’infirmière s’intéresse au dépistage au moy<strong>en</strong><br />
<strong>de</strong> l’échelle d’Édimbourg, <strong>de</strong> même qu’à l’adaptation <strong>de</strong> la famille à l’arrivée du nouveau-né et au développem<strong>en</strong>t<br />
du li<strong>en</strong> d’attachem<strong>en</strong>t (voir le standard 3 – Les services prév<strong>en</strong>tifs et les dépistages, section 4 – La dépression postpartum<br />
et la santé m<strong>en</strong>tale).