Dictionnaire - ScienceDz
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Lune<br />
vant l'angle d'éclairement, passant du gris<br />
cendré, lorsqu'il est éclairé à contre-jour, au<br />
brun chocolat, lorsqu'il reçoit perpendiculairement<br />
les rayons du Soleil.<br />
Sous le tapis de poussière s'étend une couche<br />
de roches brisées, le régolithe (ou régolite),<br />
dont l'épaisseur varie entre 2 et 20 m<br />
suivant les régions et dont la compacité, très<br />
faible en surface, augmente avec la profondeur.<br />
Les six missions Apollo* qui comportèrent<br />
un atterrissage sur la Lune ont permis de<br />
récolter 2 196 échantillons de roches lunaires,<br />
représentant une masse totale de<br />
382 kg. Il faut y ajouter quelques échantillons<br />
prélevés par carottage et rapportés<br />
sur la Terre par des engins automatiques<br />
soviétiques Luna*.<br />
Comme sur la Terre, l'oxygène est l'élément<br />
le plus abondant des roches lunaires (38 %,<br />
sous forme d'oxydes). L'ordre d'abondance<br />
décroissant des éléments est en gros le<br />
même sur les deux astres, mais avec des<br />
écarts significatifs. Comparée à la croûte terrestre,<br />
celle de la Lune apparaît plus pauvre<br />
en éléments volatils, comme le carbone et<br />
l'oxygène, en sidérophiles (sauf le fer luimême),<br />
comme le cobalt et l'argent, et aussi<br />
en potassium, sodium, silicium, rubidium,<br />
scandium et europium. Elle est, en revanche,<br />
plus riche en calcium, titane magnésium,<br />
fer et terres rares.<br />
Les minéraux les plus abondants sont des<br />
silicates, comme sur la Terre.<br />
Alors que les roches terrestres se caractérisent<br />
par leur extrême diversité, celles de la<br />
surface lunaire ne se répartissent pratiquement<br />
qu'en deux types : les anorthoses, très<br />
abondantes dans les régions montagneuses,<br />
et les basaltes, qui emplissent les « mers ».<br />
Lors d'impacts de météorites, certaines ont<br />
été cassées ; leurs débris, projetés dans l'espace,<br />
puis retombés pêle-mêle au sol, se<br />
retrouvent sous forme de brèches, agglomérats<br />
plus ou moins friables de petits fragments<br />
rocheux cimentés par des matrices<br />
vitreuses, dont la composition est voisine de<br />
celle de la poussière.<br />
ACTIVITÉ SISMIQUE. Grâce au réseau de sismomètres<br />
mis en place lors des missions<br />
Apollo, on a pu procéder à une étude approfondie<br />
de la sismicité de la Lune. D'une<br />
façon générale, l'astre apparaît tectonique-<br />
268<br />
ment très calme. Les secousses (quelque<br />
3 000 par an) qui l'affectent ont une intensité<br />
très faible : aucune n'a dépassé la magnitude<br />
3 sur l'échelle de Richter.<br />
L'une des caractéristiques les plus remarquables<br />
des séismes lunaires est la profondeur<br />
à laquelle ils surviennent. La majorité<br />
des foyers se situe à une profondeur allant<br />
de 700 à 1 100 km.<br />
STRUCTURE INTERNE. L'existence d'un noyau ferreux<br />
au centre de la Lune reste controversée.<br />
Toutefois, les données gravifiques transmises<br />
par le satellite Lunar Prospector* renforcent<br />
cette hypothèse : le diamètre de ce<br />
noyau serait compris entre 600 km (s'il est<br />
formé principalement de fer) et 1 000 km<br />
(s'il est formé surtout de sulfure de fer).<br />
TEMPÉRATURE. La quasi-absence d'atmosphère<br />
entraîne une amplitude thermique considérable,<br />
pouvant atteindre 100 °C en un point<br />
donné de la surface entre le jour et la nuit,<br />
contre quelques dizaines de degrés seulement<br />
sur la Terre. On a relevé + 117 °C au<br />
maximum le jour et - 173 °C au minimum<br />
la nuit.<br />
CHAMP MAGNÉTIQUE. La particularité la plus remarquable<br />
du champ magnétique de la Lune<br />
est d'être extrêmement variable d'un lieu à<br />
un autre en intensité et en direction. Les<br />
magnétomètres déposés sur le sol lunaire<br />
lors des missions Apollo ont enregistré des<br />
intensités allant de 6 à 313 y. Toutefois, un<br />
bon nombre de roches rapportées par les<br />
astronautes, datant toutes d'au moins 3 milliards<br />
d'années, présentent une aimantation<br />
bien plus forte, exigeant qu'un champ de<br />
plus de 3 000 y ait régné sur la Lune à l'époque<br />
où elles se solidifièrent. Les observations<br />
du satellite Lunar Prospector, ont<br />
confirmé l'existence d'un champ magnétique<br />
rémanent aux antipodes des grands bassins<br />
d'impact, ce qui suggère un lien entre ce<br />
magnétisme et les impacts violents qui ont<br />
creusé ces bassins.<br />
ORIGINE ET ÉVOLUTION. La Lune s'est formée en<br />
même temps que la Terre et les autres astres<br />
du système solaire, il y a 4,6 milliards d'années.<br />
Peu après, elle se liquéfia au moins sur<br />
200 km de profondeur, et ses divers matériaux<br />
constitutifs se répartirent du centre<br />
vers la surface par ordre de densités croissantes.<br />
A peine solidifiée, sa croûte se trouva<br />
bombardée de façon intense par d'énormes