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Décision n° 09-D-25 du 29 juillet 2009 relative à des ... - Concurrences

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Sur líentente<br />

180. Certaines <strong>des</strong> sociÈtÈs mises en cause soutiennent que ´ la qualification díune pratique<br />

díentente anticoncurrentielle est subordonnÈe ‡ la dÈmonstration de la volontÈ <strong>des</strong><br />

entreprises díadhÈrer ‡ líaction collective ª et que les exigences en matiËre de preuve<br />

díune concertation entre les entreprises ne seraient pas rÈunies dËs lors que les indices<br />

rÈsultent seulement de documents internes saisis chez les entreprises Colas Rail et Pichenot<br />

BouillÈ sans que soient pro<strong>du</strong>its <strong>des</strong> Èchanges de courriels, de compte ren<strong>du</strong>s de rÈunions<br />

ou que líoffre díune entreprise ait ÈtÈ retrouvÈe chez une entreprise concurrente. Elles font<br />

Ègalement valoir, en se fondant notamment sur líarrÍt de la Cour díappel <strong>du</strong><br />

15 janvier 2008 ´ SociÈtÈ Devin Lemarchand Environnement ª que lorsque les preuves<br />

avancÈes sont constituÈes par <strong>des</strong> documents internes ‡ une entreprise, il est nÈcessaire<br />

díapporter la preuve díun ´ acte positif díÈchange díinformation ª, lequel manquerait en<br />

líespËce.<br />

181. Cependant, lorsque líentente anticoncurrentielle prend la forme díun Èchange<br />

díinformations antÈrieur au dÈpÙt <strong>des</strong> offres, un tel Èchange, en lui-mÍme, exprime la<br />

volontÈ de limiter líindÈpendance <strong>des</strong> offres et de síentendre pour fausser le jeu de la<br />

concurrence sur le marchÈ public considÈrÈ (dÈcisions n 89-D-42, n 01-D-17,<br />

n 07-D-47). De plus, il est de jurisprudence constante que la preuve de líÈchange<br />

díinformations et de son antÈrioritÈ au dÈpÙt <strong>des</strong> offres peut rÈsulter soit de preuves se<br />

suffisant ‡ elles mÍmes, soit díun faisceau díindices graves, prÈcis et concordants,<br />

constituÈ par le rapprochement de diverses piËces recueillies au cours de líinstruction,<br />

mÍme si chacune <strong>des</strong> piËces prises isolÈment nía pas un caractËre suffisamment probant<br />

(voir notamment la dÈcision n 01-D-17 <strong>du</strong> <strong>25</strong> avril 2001 <strong>relative</strong> ‡ <strong>des</strong> pratiques<br />

anticoncurrentielles dans les marchÈs díÈlectrification de la rÈgion <strong>du</strong> Havre, líarrÍt de la<br />

Cour díappel de Paris <strong>du</strong> 4 fÈvrier 2003 et líarrÍt de la CJCE <strong>du</strong> 28 mars 1984, CRAM et<br />

Rheinzink c/ Commission aff. <strong>29</strong>/83 et 30/83).<br />

182. Par ailleurs, comme lía rappelÈ ‡ maintes reprises le Conseil de la concurrence, en droit de<br />

la concurrence, la preuve est libre.<br />

183. Ainsi, dans une dÈcision n 07-D-48 <strong>du</strong> 18 dÈcembre 2007 <strong>relative</strong> ‡ <strong>des</strong> pratiques mises<br />

en úuvre dans le secteur <strong>du</strong> dÈmÈnagement national et international, le Conseil a indiquÈ<br />

que ´ pour apprÈcier la valeur probante díune dÈclaration ou díun document, il faut en<br />

síinspirant de ce que jugent les juridictions communautaires : en premier lieu vÈrifier la<br />

vraisemblance de líinformation qui y est contenue. Il faut alors tenir compte, notamment,<br />

de líorigine <strong>du</strong> document, <strong>des</strong> circonstances de son Èlaboration, de son <strong>des</strong>tinataire et se<br />

demander si, díaprËs son contenu, il semble sensÈ et fiable ª (Tribunal de premiËre<br />

instance <strong>des</strong> communautÈs europÈennes, <strong>25</strong> octobre 2005, Groupe Danone, T 38/02) ª. La<br />

Cour de cassation a en outre rappelÈ dans un arrÍt <strong>du</strong> 8 dÈcembre 1992 (chambre<br />

commerciale), que cíest moins la valeur intrinsËque de chaque indice pris isolÈment qui est<br />

dÈterminante que la force de conviction que fait naÓtre, ‡ líissue <strong>du</strong> dÈbat contradictoire, la<br />

rÈunion de tous les indices. Ainsi, contrairement ‡ ce que prÈtendent les parties, la<br />

jurisprudence nía jamais exigÈ que la preuve díune concertation au moyen díun Èchange<br />

díinformations nÈcessite la preuve díun acte positif díinformation tel quíun Èchange de<br />

mails ou la dÈcouverte de compte- ren<strong>du</strong>s de rÈunions ou encore díune offre communiquÈe<br />

‡ une entreprise concurrente.<br />

184. Il est encore constant que líÈchange díinformations peut Ítre prouvÈ ‡ partir de documents<br />

internes ‡ une entreprise. Un document rÈguliËrement saisi, quel que soit le lieu o˘ il lía<br />

ÈtÈ, est opposable ‡ líentreprise qui lía rÈdigÈ, ‡ celle qui lía reÁu et ‡ celles qui y sont<br />

mentionnÈes. Il sert ‡ prouver que cet Èchange a eu lieu par son origine, son contenu et le<br />

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