Décision n° 09-D-25 du 29 juillet 2009 relative à des ... - Concurrences
Décision n° 09-D-25 du 29 juillet 2009 relative à des ... - Concurrences
Décision n° 09-D-25 du 29 juillet 2009 relative à des ... - Concurrences
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líensemble <strong>du</strong> territoire dans les dÈlais requis a ÈtÈ utilisÈ par les entreprises pour Ètablir<br />
<strong>des</strong> relations entre elles de nature ‡ faire obstacle au jeu normal de la concurrence lors <strong>des</strong><br />
appels díoffres qui en ce qui concerne la seule annÈe 2004 ont portÈ sur 66 lots en ce qui<br />
concerne le premier et sur 51 lots pour le second et empÍcher que <strong>des</strong> entreprises<br />
ÈtrangËres ne viennent animer la concurrence sur ces marchÈs comme le souhaitait le<br />
maÓtre díouvrage dÈlÈguÈ.<br />
282. La porositÈ <strong>des</strong> marchÈs qui selon certaines entreprises est <strong>du</strong>e ‡ ce systËme de<br />
qualification et qui permettrait la circulation díinformations en líabsence díÈchange entre<br />
les entreprises est au contraire <strong>du</strong>e aux liens familiaux et ‡ líÈchange de collaborateurs<br />
illustrÈs par le tableau repro<strong>du</strong>it ‡ la page 14 <strong>du</strong> rapport ainsi que par les liens<br />
capitalistiques et professionnels existant entre les entreprises. Cette situation dont les<br />
entreprises sont responsables lorsquíelle facilite les Èchanges díinformations faussant le jeu<br />
de la concurrence lors <strong>des</strong> appels díoffres est encore accentuÈe par líaccËs que<br />
revendiquent certaines entreprises ‡ <strong>des</strong> informations qui seraient donnÈes par les agents de<br />
la SNCF avant que ne soit autorisÈe la divulgation <strong>des</strong> rÈsultats de líappel díoffres. Cette<br />
recherche systÈmatique díinformations auprËs <strong>du</strong> donneur díordre níattÈnue pas la<br />
responsabilitÈ <strong>des</strong> entreprises qui doivent prÈserver leur autonomie vis-‡-vis <strong>des</strong> autres<br />
entreprises comme <strong>du</strong> maÓtre díouvrage dÈlÈguÈ.<br />
283. Au cas díespËce, les comportements reprochÈs Èmanent díentreprises qui pour certaines<br />
sont díenvergure internationale telles que la sociÈtÈ SÈco Rail (devenue Colas Rail) qui<br />
appartient au groupe Bouygues ou nationale telle quíETF. DËs lors, leurs comportements<br />
sont díautant plus graves dans la mesure o˘ ils peuvent et ont pu avoir un effet de<br />
banalisation et díentraÓnement sur les sociÈtÈs de taille plus mo<strong>des</strong>te <strong>du</strong> secteur. Cíest<br />
notamment le cas de la sociÈtÈ Colas Rail, qui par sa taille a une influence prÈdominante<br />
dans le secteur et lía exercÈe dans la mise en úuvre <strong>des</strong> pratiques reprochÈes par le rÙle<br />
jouÈ par M. X....<br />
284. Par ailleurs, les sociÈtÈs Vecchietti et ETF ont ÈtÈ sanctionnÈes par la dÈcision n 06-D-15<br />
<strong>du</strong> 14 juin 2006 <strong>relative</strong> ‡ une entente portant sur les travaux mis en úuvre dans le secteur<br />
de la pose et de líentretien <strong>des</strong> voies de chemins de fer. Ces condamnations sont<br />
intervenues postÈrieurement aux faits qui leur sont reprochÈs dans le cas prÈsent mais leur<br />
attention avait dÈj‡ ÈtÈ attirÈe par une enquÍte menÈe par la DGCCRF sur la prohibition<br />
<strong>des</strong> ententes, ce qui constitue un facteur aggravant de leur comportement (voir en ce sens la<br />
dÈcision <strong>du</strong> Conseil de la concurrence n 96-D-12 <strong>du</strong> 5 mars 1996, SociÈtÈ Lilly France).<br />
b) Sur le dommage ‡ líÈconomie<br />
285. La prÈsomption díun dommage ‡ líÈconomie est admise lorsque líentente est Ètablie : ´ le<br />
dommage ‡ líÈconomie est prÈsumÈ par la loi dËs lors que líexistence díune entente est<br />
Ètablie ª (Cour de cassation, chambre commerciale, arrÍt <strong>du</strong> 10 janvier 1995, SogÈa ;<br />
dÈcision <strong>du</strong> Conseil n 01-D-17 <strong>du</strong> <strong>25</strong> avril 2001 <strong>relative</strong> ‡ <strong>des</strong> pratiques<br />
anticoncurrentielles dans les marchÈs díÈlectrification de la rÈgion <strong>du</strong> Havre).<br />
286. Par ailleurs, le dommage ‡ líÈconomie est indÈpendant <strong>du</strong> dommage souffert par le maÓtre<br />
díouvrage en raison de la collusion entre plusieurs entreprises soumissionnaires (arrÍt de la<br />
Cour díappel de Paris 22 septembre 1998) et síapprÈcie en fonction de líentrave directe<br />
portÈe au libre jeu de la concurrence (arrÍt de la Cour díappel de Paris <strong>du</strong> 15 juin1999,<br />
Solatrag).<br />
287. Les pratiques anticoncurrentielles qui caractÈrisent un dommage ‡ líÈconomie sont<br />
rÈprÈhensibles <strong>du</strong> seul fait de leur existence, en ce quíelles constituent une tromperie sur la<br />
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