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142 COINS DE PARIS
Les comdiens du Roi y jourent, le 18 avril 1689,
Phdre et le Mdecin malgr lui, et y donnrent leurs
reprsentations jusqu'en 1770.
Les encyclopdistes, d'Alembert, Diderot et ses amis,
se runissaient en face, au caf Procope,
dont subsiste
encore un beau balcon de fer, d'o il tait charmant
de voisiner avec le balcon de la Comdie. Le caf Procope,
clbre au xvme sicle, le fut encore sous le second
Empire : Gambetta, en 1867, la veille du procs Baudin,
y lanait devant la jeunesse des coles, vibrante d'en-
thousiasme,
les clairs et les tonnerres de son admirable
loquence. Le grand tribun habitait, en 1859, n 7, rue
de Tournon, l'htel du Snat et des Nations, qui existe
encore. Sa petite chambre avait une admirable vue sur
les toits de Paris. Elle n'a pas t modifie.
Tout prs de l, rue Bourbon-le-Ghteau, n 1, le
23 dcembre 1850, deux malheureuses femmes furent
assassines. L'une d'elles, Mlle Ribault, dessinatrice au
Petit Courrier des Dames, dirig par M. Thiry, eut la
force d'crire sur un paravent avec son doigt tremp
dans son : sang L'assassin, c'est le commis de M. Thi... .
Ce commis, Laforcade, fut arrt le lendemain.
Que de coins dlicieux, presque ignors des Parisiens,
renferme encore cette Rive gauche.
Ils ne sont pas jamais disparus, ces grands jardins
ces htels sculaires enfouis dans des
mlancoliques,
rues o l'herbe pousse et dont les nobles mais tristes