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264 COINS DE PARIS
crera, avec quel art, Faust, Mireille, 1rs Noces de
Jeannette, la Reine Topaze, etc. Vers 1861, le glorieux
matre Massenet, encore lve au Conservatoire et la
veille d'obtenir son Prix de Rome, remplira l'orchestre
du thtre les fonctions de timbalier, aux modestes
appointements de 45 francs par mois! Les frres Daven-
port, le prestidigitateur Robin donneront en face leurs
amusantes sances d'hypnotisme et de magie blanche.
On rencontre, sur cet inoubliable boulevard du
Temple, tous les auteurs la mode: Dennery, Thodore
Barrire, Victor Sjour, Paul Fval, Gounod, Berlioz,
A. Adam, Clapisson, Saint-Georges, les frres Cogniard,
Clairville et le grand Dumas passe triomphalement, dis-
tribuant tous des poignes de main. Les cafs refusent
du monde. Les marchands d'oranges font fortune, les
gavroches vendent des contremarques, portent des bouquets
aux jolies actrices, hlent des cabriolets. On
s'interpelle, on crie, on se dispute, on rit surtout, sous
l'il indulgent de la police et au bruit de la sonnette
du marchand de coco : c'est l'ge d'or!
En 1862, une regrettable dcision du baron Hauss-
mann, prfet de la Seine, supprima ce coin vivant, si
joyeux, et sur les ruines de tous ces thtres, qui
apportaient la fortune et la gaiet, s'lvent la caserne
du Prince-Eugne, la vilaine btisse de l'Htel Moderne
et le dplorable monument de la place de la Rpublique.
De tout ce beau et artistique pass, rien ne subsiste que
le minuscule thtre Djazet, au coin du passage Ven-