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LA RIVE DROITE 309
par les pluies, le chef couvert d'un vieux feutre fan,
passera ses journes distribuer du pain et des graines
aux pigeons et aux moineaux de Paris, la place mme
o s'leva la tribune de la Convention, quelques pas de
l'endroit o se posrent les quatre pieds du cheval blanc
de l'empereur Napolon passant la revue de la Garde,
avant de lcher ses aigles victorieuses sur Moscou,
Madrid, Rome, Vienne ou Berlin !
Les Champs-Elyses sont de cration presque mo-
derne. Il y a une dizaine d'annes, les admirables ave-
nues qui entourent l'Arc de l'Etoile, l'avenue Klber,
l'avenue de Wagram, l'avenue Niel, l'avenue de l'Aima
offraient de bien pittoresques contrastes : ct d'un
htel somptueux surgissaient des choppes lamentables,
de sordides mastroquets, restes des anciens taudis qui
o rien ne
peuplaient ce quartier si luxueux aujourd'hui
rappelle les terrains vagues et dangereux traverser
qu'ils taient encore, il y a soixante ans. Sous le Direc-
toire, la chaumire de M me Tallien, Notre-Dame de
Thermidor , o les Incroyables et les Merveilleuses
n'osaient se rendre sans escorte, s'levait la hauteur de
l'avenue Montaigne. Des guinguettes, des vide-bouteilles
en plein air occupaient l'emplacement actuel des res-
taurants et des cafs-concerts. Une gravure de Carie
Vernet nous montre un campement de Cosaques autour
d'une humble auberge aux allures campagnardes
l'actuel restaurant Le Doyen 1
: c'est