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214 COINS DE PARIS
1612, assistrent au carrousel donn parla Reine rgente
Marie de Mdicis, en l'honneur de la paix conclue avec
l'Espagne, ou ceux qui se rendaient en grand carrosse
chez la belle Marion de Lorme ou chez Madame de
Svign, sont aujourd'hui remplacs par de petits rentiers,
de modestes commerants retirs des affaires et
des officiers retraits. D'humbles mnagres travaillent
leur ouvrage aux places o reposaient les chaises
porteur des nices de Mazarin, et la colonie nombreuse
des Isralites qui habitent le quartier s'y donne rendez-
vous le samedi. C'est un curieux spectacle que ces
hommes et ces femmes, au type si fortement accus, se
rendant la Synagogue, toute proche d'un reste d'hlel
du xvm e
sicle, encore orn de dlicates ornementations,
occup aujourd'hui par un boucher, rue du Pas-de-la-
Mule. Beaucoup de vieillards portent encore la longue
lvite, les boucles d'oreilles et les cheveux en tire-bouchon.
Des jeunes filles l'il velout, coiffes de ban-
deaux, et vtues de faon spciale, s'y rencontrent cer-
tains jours de ftes religieuses. Etrange vocation : il
semblerait que, dans ces quartiers paisibles, les tra-
ditions bibliques se fussent conserves dans quelques
familles isralites.
Mais c'est une exception, et la place des Vosges, qui
fut la place Royale, qu'habitrent Richelieu, Fronsac,
Chabannes, le marchal de Chaulnes, Rohan-Chabot,
Rotrou, Dangeau, Canillac, le prince
de Talmont et
Mademoiselle du Chtelet ; o naquit Madame de Svign,