Microfinance et Genre : Des nouvelles contributions pour une ... - ADA
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<strong>ADA</strong> DIALOGUE, N°37, mai 2007<br />
pI 164<br />
crée leur entreprise. De nombreuses personnes interrogées ont constaté que les<br />
femmes qui s’occupaient seule de leurs enfants, en particulier, n’allaient à priori<br />
pas se lancer dans la création d’entreprise de peur de perdre les allocations dont<br />
elles peuvent bénéficier, à moins que celles-ci ne leur soient garanties.<br />
Du côté de l’offre, la majorité des organismes prêteurs pensent qu’auc<strong>une</strong>s des<br />
caractéristiques de leurs programmes ni de leurs applications n’a pu constituer<br />
un obstacle au prêt chez les femmes. Néanmoins, 69% d’entre eux déclaraient<br />
que des actions spécifiques visant les femmes étaient nécessaires <strong>pour</strong> améliorer<br />
l’accès des femmes au microcrédit.<br />
D’après c<strong>et</strong>te étude, c’est avant l’octroi du prêt que les mesures prenant les<br />
femmes <strong>pour</strong> cibles apparaissent les plus essentielles. Il existe un réel besoin<br />
d’assistance sur-mesure dans la planification du proj<strong>et</strong> <strong>et</strong> dans les compétences<br />
de gestion de l’entreprise. De nombreux praticiens pensent qu’avoir <strong>une</strong><br />
équipe spécialisée ou/<strong>et</strong> féminine afin d’offrir ces services avant prêts, est<br />
très important. Pendant la phase en aval du prêt, les femmes rencontrent des<br />
problèmes au même titre que les hommes. En cela, en aval de l’octroi d’un prêt,<br />
des formations d’accompagnement <strong>et</strong> d’assistance, se révèlent être adéquats.<br />
Bien que 69% des personnes interrogées pensent que des mesures spécifiques<br />
sont nécessaires <strong>pour</strong> optimiser l’accès des femmes au microcrédit, la plupart<br />
d’entre eux n’avaient pas entrepris de telles mesures. 75% d’entre eux n’ont pas<br />
de politique globale pouvant les guider dans leurs actions destinées à toucher<br />
les femmes, 65% ne proposent pas de prêts sur-mesure <strong>et</strong> 55% ne sont en<br />
mesure de proposer ni des formations, ni <strong>une</strong> assistance technique, <strong>et</strong> ni un<br />
personnel spécialisé. On ne peut alors que constater l’inadéquation entre les<br />
caractéristiques des programmes <strong>et</strong> le niveau de sensibilisation des acteurs à<br />
ces besoins actuels. Ce fossé constitue probablement <strong>une</strong> autre explication au<br />
faible nombre de prêt faits à des femmes.<br />
L’existence de ce fossé s’explique par différents facteurs. Tout d’abord, certaines<br />
personnes interrogées ont déclaré ne pas m<strong>et</strong>tre en place de programme<br />
spécifique <strong>pour</strong> les femmes au nom de politique d’égalité de chances, car ils<br />
considèrent de tels programmes comme discriminatoires. Ensuite, il est vrai que<br />
le secteur de la microfinance en Europe est relativement je<strong>une</strong>.<br />
Selon <strong>une</strong> enquête menée au nom du REM par nef (New Economics Foundation),<br />
45% des organismes prêteurs actifs en 2003 avaient débuté leurs programmes<br />
après 2000, ce qui permit d’évaluer l’âge moyen de leurs programmes à 4 ou<br />
5 ans. C’est <strong>pour</strong> cela que ces organismes n’ont probablement pas compris<br />
intégralement les besoins spécifiques de leurs clients, <strong>et</strong> n’ont pas encore mis<br />
en place les programmes développés en les prenant en compte.