Microfinance et Genre : Des nouvelles contributions pour une ... - ADA
Microfinance et Genre : Des nouvelles contributions pour une ... - ADA
Microfinance et Genre : Des nouvelles contributions pour une ... - ADA
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
La microfinance perm<strong>et</strong>-elle l’autonomisation des<br />
femmes ? Groupes d’entraide en Inde<br />
femmes optant <strong>pour</strong> des formes privées d’autonomisation qui protègent l’image<br />
publique de l’homme dans le cadre normatif de leur société.<br />
Pour évaluer les résultats, Kabeer insiste sur la nécessité d’établir <strong>une</strong> distinction<br />
entre les variations de résultats provenant de choix différents <strong>et</strong> celles qui sont<br />
dues à des inégalités de capacité face au choix. Elle insiste sur le fait qu’<strong>une</strong><br />
amélioration des soins apportés aux enfants ne prouve pas nécessairement qu’il<br />
y a autonomisation car les ‘soins aux enfants’ sont de la juridiction prédéfinie<br />
des femmes. Les améliorations reflètent donc plutôt <strong>une</strong> efficacité accrue dans<br />
les rôles prédéterminés qu’<strong>une</strong> autonomisation. Cependant, des femmes qui<br />
vivent ou ont vécu dans leur belle-famille ou dont le mari est beaucoup plus<br />
âgé sont moins autoritaires lorsqu’il s’agit de s’occuper de la santé de leurs<br />
enfants.<br />
Pitt <strong>et</strong> Khandker (1995) ont étudié les résultats de la prise de décision selon<br />
le genre de l’emprunteur <strong>pour</strong> déterminer les variations homme/femme au sein<br />
du ménage. Néanmoins, il est difficile d’interpréter leurs résultats lorsqu’ils<br />
déclarent que les emprunts aux hommes réduisent souvent plus la fertilité que<br />
des prêts concédés aux femmes. Kabeer suggère que la raison réside peut être<br />
dans le fait qu’ils tentent d’ém<strong>et</strong>tre des hypothèses sur l’agence en vertu de la<br />
preuve d’<strong>une</strong> relation entre ressources <strong>et</strong> résultats.<br />
<strong>Microfinance</strong> <strong>et</strong> autonomisation des femmes<br />
pI73 La majorité des programmes de microfinance cible explicitement les femmes<br />
en vue de les autonomiser. Leurs motivations sont multiples. Certains affirment<br />
que les femmes sont parmi les plus pauvres <strong>et</strong> les plus fragiles des populations<br />
défavorisées <strong>et</strong> qu’il convient donc de les aider en priorité alors que d’autres<br />
considèrent qu’investir dans les capacités des femmes leur perm<strong>et</strong> de faire des<br />
choix ce qui est en soi un but louable qui contribue en outre à la croissance<br />
économique <strong>et</strong> au développement. Nombre de données prouvent qu’<strong>une</strong><br />
augmentation des ressources de la femme garantit le bien-être de la famille,<br />
surtout celui des enfants (Mayoux, 1997 ; Kabeer, 2001 ; Hulme <strong>et</strong> Mosley,<br />
1997). Une approche plus féministe consiste à dire qu’un meilleur accès<br />
aux services financiers constitue <strong>une</strong> ouverture vers l'opportunité d’<strong>une</strong> plus<br />
grande autonomie. De telles organisations ne cachent pas que, <strong>pour</strong> elles, la<br />
microfinance est un outil de lutte <strong>pour</strong> les droits <strong>et</strong> l’indépendance des femmes.<br />
Enfin, au nom de la pérennité financière, un nombre croissant d’IMF préfèrent<br />
la clientèle féminine car, à leurs yeux, les femmes sont meilleurs emprunteurs<br />
<strong>et</strong> plus fiables.