Microfinance et Genre : Des nouvelles contributions pour une ... - ADA
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<strong>ADA</strong> DIALOGUE, N°37, mai 2007<br />
pI 52<br />
D’autres méthodes graphiques comparables à ‘Eat That Fat Cat’ sont mises<br />
sur pied <strong>pour</strong> aider les femmes analphabètes à acquérir des connaissances<br />
financières <strong>et</strong> à faire leurs propres plans financiers <strong>pour</strong> que ceux-ci puissent,<br />
ensuite, être lus par le personnel des programmes de microfinance. Il est<br />
possible de prévoir des principes de connaissances <strong>et</strong> d’assistance financière<br />
dans la phase d’application, comme le précisent les orientations de protection<br />
du consommateur élaborées par Freedom From Hunger <strong>et</strong> ACCION. La formation<br />
financière destinée aux hommes <strong>pour</strong>rait largement contribuer à un changement<br />
des mentalités <strong>et</strong> des comportements masculins, si elle véhiculait des principes<br />
de planification financière <strong>pour</strong> le ménage. Si l’accès à certains types de prêts<br />
était ainsi conditionné, les hommes seraient plus enclins à suivre ce type de<br />
formation qu’à participer à des formations aux questions de genre.<br />
Néanmoins, aucun des progrès susmentionnés ne tient automatiquement<br />
compte de la question du genre. Les études de marché participatives n’ouvrent<br />
pas forcément la voie à la création de produits avantageux <strong>pour</strong> les femmes mais<br />
plutôt de produits qui peuvent être vendus aux femmes <strong>et</strong>/ou aux hommes. Ce<br />
n’est pas la même chose. Une remise en cause des besoins requiert un examen<br />
plus minutieux des questions de genre en lien avec l’accès <strong>et</strong> le contrôle, de<br />
l’influence de l’autonomisation, des points faibles <strong>et</strong> des besoins spécifiques aux<br />
genres. Ce processus doit par ailleurs considérer les différences entre femmes<br />
<strong>et</strong> hommes dans l’accès à l’information <strong>et</strong> à l’organisation. La protection du<br />
consommateur présuppose que les femmes <strong>et</strong> les hommes connaissent leurs<br />
droits. Elle ne sera efficace que par <strong>une</strong> formation du personnel à la dimension<br />
de genre ou si l’engagement du personnel se fait selon la conscience qu’il a<br />
des questions de genre. Quelle part les programmes accorderont-ils à l’idée<br />
de protection des consommateurs ou de formation financière ? La réponse<br />
dépendra étroitement du niveau de confiance qu’ils ont en leurs produits, qui<br />
leur perm<strong>et</strong>tra de se soum<strong>et</strong>tre ou non à <strong>une</strong> évaluation intelligente par la<br />
clientèle.<br />
Malheureusement, des données récentes tirées du MicroBanking Bull<strong>et</strong>in<br />
indiquent que même l’importance accordée aux femmes <strong>pour</strong>rait diminuer sous<br />
l’influence de l’expansion <strong>et</strong> de la commercialisation. Sur 231 institutions, c’est<br />
dans les institutions je<strong>une</strong>s que l’on trouve le plus fort <strong>pour</strong>centage de clients<br />
féminins, les ONG ou les unions de crédit ; des institutions de p<strong>et</strong>ites taille, sans<br />
but lucratif <strong>et</strong>/ou financièrement non durables, qui ciblent les pauvres.<br />
Les grosses banques <strong>et</strong> les institutions non bancaires matures <strong>et</strong> commerciales<br />
affichent, elles, les <strong>pour</strong>centages les plus bas. Ceci ne signifie pas qu’elles<br />
atteignent moins de femmes mais qu’au lieu de maintenir un équilibre entre