Microfinance et Genre : Des nouvelles contributions pour une ... - ADA
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<strong>ADA</strong> DIALOGUE, N°37, mai 2007<br />
pI 68<br />
à des discriminations sur la base du genre portent les coûts d’<strong>une</strong> plus grande<br />
pauvr<strong>et</strong>é, d’<strong>une</strong> croissance économique plus lente, d’<strong>une</strong> gouvernance plus faible<br />
<strong>et</strong> d’un niveau de vie de leurs populations moins élevé. La Banque mondiale<br />
identifie par ailleurs quatre conditions clé de l’autonomisation perm<strong>et</strong>tant<br />
l’adoption de réformes institutionnelles : l’accès à l’information, l’inclusion <strong>et</strong> la<br />
participation, la responsabilité <strong>et</strong> la capacité d’organisation locale. 84<br />
L’autonomisation renvoie également aux concepts de capital social <strong>et</strong> de<br />
développement géré par la communauté avec lequel on la confond parfois.<br />
Selon Krishna (2003), l’autonomisation demande <strong>une</strong> plus grande capacité des<br />
individus ou des groupes à effectuer un véritable choix de développement <strong>et</strong> de<br />
vie <strong>et</strong> à transformer ces choix en autant d’actions <strong>et</strong> de résultats escomptés.<br />
De par nature, elle désigne le processus <strong>et</strong>/ou le résultat. Le capital social <strong>et</strong><br />
certaines caractéristiques de l’organisation sociale (réseaux, normes, confiance<br />
entre personnes) qui facilitent la coordination <strong>et</strong> la coopération <strong>pour</strong> le bien<br />
commun, constituent de par nature, un atout. Quant au développement géré<br />
par la communauté (Community-driven development-CDD), il s’agit d’<strong>une</strong><br />
méthode perm<strong>et</strong>tant de lancer des initiatives de développement qui confère<br />
le contrôle des décisions <strong>et</strong> des ressources aux groupes locaux. Reliant ces<br />
trois concepts, Grootaert (2003) ajoute que la constitution d’un capital social<br />
facilite l’autonomisation. Le capital social <strong>et</strong> l’autonomisation sont des concepts<br />
à multiples fac<strong>et</strong>tes qui rendent le lien avec la réduction de la pauvr<strong>et</strong>é plus<br />
facile à établir alors que le CDD est <strong>une</strong> manifestation du capital social <strong>et</strong><br />
de l’autonomisation. En quelques mots, Krishna (2003) affirme que ces trois<br />
objectifs doivent être <strong>pour</strong>suivis séparément. Pour ce qui est du capital social,<br />
l’accent devrait être placé sur l’établissement de liens structurels cognitifs<br />
entre les membres d’<strong>une</strong> communauté. Dans le cas du CDD, l’accent est mis<br />
sur l’assignation aux communautés de ressources complémentaires <strong>et</strong> d’<strong>une</strong><br />
autorité formelle. Il faudrait insister sur l’amélioration de la gouvernance <strong>et</strong> la<br />
nécessité <strong>pour</strong> les individus <strong>et</strong> les communautés d’être de meilleurs agents de<br />
leur propre développement.<br />
Pour Kabeer (1999), l’autonomisation des femmes est un processus par lequel<br />
celles à qui la capacité de faire des choix de vie avait été refusée acquièrent c<strong>et</strong>te<br />
capacité. Il est important de considérer l’autonomisation comme un processus<br />
plutôt que comme <strong>une</strong> forme instrumentalisée de plaidoyer qui exige mesures <strong>et</strong><br />
quantification. Kabeer insiste sur le fait que la capacité à faire des choix couvre<br />
84 cf. http://Inweb18.worldbank.org/ESSD/sdvext.nsf/68ByDocName/WhatIsEmpowermentFou<br />
rAreasofPractice