F oCUS <strong>Chocolat</strong> industriel Tirer la consommation vers le haut Loin d’être une denrée de base, le chocolat est une friandise « plaisir », voire de luxe. Il lui reste donc du chemin à parcourir avant de devenir un produit de consommation courante au Maroc, même si, petit à petit, il rentre <strong>dans</strong> les mœurs. <strong>Le</strong>s opérateurs, qu’ils soient industriels locaux ou importateurs, ne ménagent pas leurs efforts pour favoriser l’essor du secteur et se démarquer de la concurrence. Florence CLAIR Tablettes et produits d’impulsion, confiserie de chocolat, événementiel, chocolat à cuisiner : les 4 segments du marché sont aujourd’hui bien représentés au Maroc, et le consommateur se voit désormais offrir un très large choix, local ou importé, depuis le produit à 1 Dirham jusqu’à la tablette dégustation à plus de 50 Dh. Du chemin a donc été parcouru depuis le temps où la célèbre tablette de succédané de chocolat « Maruja », en provenance d’Espagne, monopolisait le marché grâce à sa vente au détail à 1 Dirham. Pourtant, selon les dernières estimations, la contrebande représenterait encore pas moins de 20% du secteur ! De quoi décourager les opérateurs structurés qui voient là une part du gâteau leur échapper… D’autant plus que la petite dizaine d’industriels locaux, avec à leur tête les spécialistes Aiguebelle et Pastor, doivent également faire face à la concurrence des produits importés légalement. Ces <strong>FOOD</strong> <strong>MAGAZINE</strong> - N° 16 / Du 15 Nov. au 15 Déc. 2009 28 derniers se positionnent soit en entrée de gamme (produits espagnols, émiratis… à bas prix), soit en haut de gamme à travers les cartes de grandes marques de chocolat. Citons par exemple Lindt et Poulain, distribués par Foods & Goods, Nestlé et Ferrero par Sopalim, Révillon et Villars par Copralim, sans oublier les confiseries Mars Morocco et bien d’autres. En 2008, les importations officielles de produits finis ont représenté 8.487 Tonnes pour une valeur de 133,67 millions de Dirhams. Enfin, n’oublions pas le segment du chocolat pour professionnels (pâtissiers, chocolatiers, boulangers, restaurateurs), qui, même s’il reste limité en volume (environ 1.200 Tonnes/an de chocolat de couverture selon une étude de Sofadex), n’en progresse pas moins. Au niveau de la qualité, on trouve du sucre chocolaté et, de plus en plus, du chocolat de couverture. Encore une fois, le marché se partage entre les industriels locaux tels Pastor et Aiguebelle, et les importateurs (Copralim pour Valrhona, Sofadex Puratos pour Belcolade, entre autres). « <strong>Le</strong> marché croît grâce aux ouvertures et réouvertures de palaces, de pâtisseries haut de gamme, qui recherchent des produits de qualité », explique Zakarya Ziat, Directeur Commercial de Copralim. Et de préciser : « le marché se développe aussi en grande partie grâce aux chefs étrangers et aux chefs marocains ayant travaillé à l’étranger, qui veulent retrouver une marque donnée. » Sans oublier le nombre croissant de lauréats des écoles hôtelières qui participent au développement des marques locales. Des freins encore tenaces Face au pouvoir d’achat qui reste faible, même s’il évolue, et aux coûts de fabrication, les industriels marocains luttent pour lever les freins qui entravent leur développement. Ces derniers sont connus : contrebande, sous-facturation des importations et droits de douane élevés sur les intrants réduisent la Panorama du secteur 9 entrepri<strong>ses</strong> 452 MDH de CA (dont la moitié est réalisée par 2 entrepri<strong>ses</strong>) 24.500 T consommées dont 13.200 T produites localement, 6.300 T importées et 5.000 T issues de la contrebande Moins de 100 T exportées par an (Source : étude de l’AB2C, données 2004) Crédit photo: Zsuzsanna Kilián
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